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Hospitaliers et travailleurs sociaux en tête d'une journée d'action dans le service public


Paris, France | AFP | mardi 07/03/2017 - Marre de "faire toujours plus avec moins": infirmiers, aides-soignants ou encore assistantes sociales manifestaient mardi dans toute la France pour dénoncer leurs conditions de travail, rejoints par d'autres représentants des services publics.

Ce mouvement se télescope avec une grève des contrôleurs aériens et à Air France où la négociation annuelle sur les salaires a été troublée par des manifestants.
A Paris, un cortège de plusieurs milliers de travailleurs dans le secteur social et la santé, et de fonctionnaires, est parti en début d'après-midi de la place Denfert-Rochereau (14e), dans une ambiance bon enfant.
Les manifestants répondaient à l'appel d'une intersyndicale FO-CGT-SUD et de 16 syndicats et associations d'infirmiers salariés et libéraux. En tête de cortège, le candidat à la présidentielle Jean-Luc Mélenchon.
"La santé c'est pas une dépense, c'est un service public", "il n'y a rien de pire que le regard d'un malade qui considère qu'on ne s'occupe pas assez de lui", a déclaré à l'AFP le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez.
"Manque de personnel et de moyens", "épuisement professionnel", course "à la rentabilité", perte de sens: les maux dénoncés sont nombreux.
"On nous demande de faire toujours plus avec moins d'effectifs" alors que "les gens sont de plus en plus dépendants", raconte Julie Edeline, aide-soignante à Rouen.
Accrochée à une pancarte "Patients en galère, orthos en colère", Lucie, étudiante en orthophonie à Tours, témoigne, elle, d'un manque de reconnaissance: "on fait 5 ans d'études mais nous ne sommes reconnus que bac +2" et payés "50 euros au dessus du Smic".
L'intersyndicale réclame "l'abandon" des groupements hospitaliers de territoire (GHT), du plan triennal d'économies de "3,5 milliards" d'euros ou encore "l'arrêt des fermetures de lits". Elle fustige également la remise en cause des 35 heures.
"Le million de Fillon pour l'hôpital", pouvait-on entendre crier dans le cortège parisien.
Les fédérations de fonctionnaires, notamment CGT, FO, FA-FPT (Autonomes), FSU avaient appelé les agents à rejoindre le mouvement afin de dénoncer aussi la réforme territoriale et les conséquences des fusions: "mobilités forcées" et "dégradation" du service public.
 

- 'Pas un coût' -

 
 
"Les agents du service public ne sont pas un coût, ils sont une richesse!", a tweeté le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger.
Des rassemblements étaient également prévus dans une quarantaine de villes en France. A Nice, où la moitié des crèches sont restées fermées, de même qu'une trentaine de cantines scolaires, entre 400 et 500 personnes ont manifesté.
A Rennes, ils étaient quelques centaines également. Au CHU de Dijon, 20,5% des personnels non médicaux, 8,5% des infirmiers et moins de 1% des médecins étaient en grève, selon l'hôpital.
Face à la colère du secteur et après le suicide d'au moins cinq infirmiers l'été dernier, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, avait dévoilé début décembre un plan pour l'amélioration de la qualité de vie au travail des hospitaliers.
Cette journée d'action coïncide avec une grève à Air France lancée par plusieurs syndicats au sol afin de peser sur les négociations salariales, suivie par 6% des salariés (tous personnels confondus), selon la direction. La première séance de négociation sur les salaires a été interrompue pendant environ une heure après l'envahissement de la salle par quelques dizaines de manifestants, tandis qu'entre 300 et 400 avaient pénétré à l'intérieur du siège de la compagnie à Roissy, d'après des sources syndicales.
Le programme de vols était, comme pour les autres compagnies, uniquement affecté par la grève lancée pour toute la semaine par le troisième syndicat de contrôleurs aériens, l'Unsa. Motif: la réorganisation du temps de travail des aiguilleurs.
Selon la Direction générale de l'aviation civile (DGAC), 27,5% des vols traversant le sud et l'ouest du pays ont été préventivement annulés mardi (7% de la totalité des vols) et des retards de 30 à 60 minutes ont été observés en matinée à Bordeaux, Toulouse, Nantes, Marseille et Lyon.
Pour finir, un mouvement unitaire est prévu dans le secteur de l'énergie pour "la revalorisation des salaires" et contre "la casse des industries électriques et gazières", qui regroupent 150.000 salariés.

le Mardi 7 Mars 2017 à 05:00 | Lu 369 fois