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Heirurutu s'est inspiré de Mōi'o Pārapu


Heirurutu présentera un spectacle qui parle du vent messager, Mōi'o Pārapu.
Heirurutu présentera un spectacle qui parle du vent messager, Mōi'o Pārapu.
PAPEETE, le 2 juillet 2018 - Pour leur deuxième participation au Heiva i Tahiti, la troupe Heirurutu mettra en avant l'histoire d'un vent messager des villageois de Avera, répondant au nom de Mōi'o Pārapu. Un vent qui annonce des événements et qui met en garde la population.

Inscrite dans la catégorie "Hura Ava Tau", la troupe Heirurutu présentera un thème bien spécial, cette année. Il s'agit de l'histoire de Mōi'o Pārapu, le vent messager des villageois de Avera. "C'est Voltina Dauphin qui a choisi notre thème. Elle a fait des recherches et elle s'est approchée de certaines personnes du village de Avera", raconte Titaina Tunutu, chef du groupe Heirurutu.

Dans leur spectacle, la troupe retracera l'histoire de ce vent, depuis sa naissance. "Il y a une partie aérienne au début de notre danse, puisque là on parle d'un vent. Et à cause d'un autre Dieu dans le ciel qui est venu se moquer de Mōi'o, il va grossir et il voudra montrer qu'il est un vent puissant et destructeur. Et là, il dévastera le village de Avera", relate Titaina Tunutu.

Pour faire ressortir leur thème, trois tableaux seront ainsi mis en avant. "Comment colorer un vent ? Ça a été le grand challenge. De quelle couleur allons-nous colorer Mōi'o Pārapu. On est parti de la couleur de Tāne, puisqu'il y a une relation entre Tāne et Tanetee (qui l'ancien nom des villageois de Avera), qui est le vert, la couleur de la végétation. Tāne, c'est le Dieu de la nature. On verra des couleurs comme du blanc, du farauti", rajoute la chef de groupe.

Côté chorégraphie, il a fallu innover également. "Ce n'est pas évident par rapport à l'expression du vent. Mais, on sait que le vent est léger et ample. Donc, on se posera sur ces figures par rapport à nos gestes. Pour les pas, on n'a pas inventé, on a pris ce qu'il y a déjà, et on a complété avec nos gestes. Nous allons proposer des chorégraphies originales, mais plus basées sur le vent", décrit Manouche Maraetefau, chorégraphe de Heirurutu. "Mon inspiration a été chaque mot du thème. On parle aussi de l'environnement, où on fait un état des lieux."

La troupe promet un beau spectacle. "Le vent c'est aussi un souffle nouveau pour Heirurutu, après le Heiva 2016. Donc, on souhaiterait cette année, apporter encore quelque chose de fort et de beau. Et montrer surtout la qualité de travail de ces jeunes chorégraphes, musiciens, 'ōrero… pour le chant également. C'est l'histoire d'une transmission et c'est grâce à tout le monde que cela vit, mais aussi aux metua qui nous entourent. Le Heiva, c'est un concours, mais c'est aussi l'occasion de faire vivre ce que nos tupuna nous ont laissés. Ce que notre fenua nous inspire, le fait de se rassembler, de travailler en communauté et de partager des moments forts…", explique Titaina Tunutu.

Et manager un groupe de plus de 130 personnes n'est pas une tâche facile, pour Titaina Tunutu. "C'est une belle aventure que nous vivons. Et ce qui est bien dans cette aventure, c'est de voir comment on dépasse les difficultés ensemble, et comment c'est possible de faire quelque chose de bien avec toutes les différences que nous portons en nous."

La troupe est composée de "jeunes originaires des Australes et nous vivons tous à Tahiti. Il y a aussi des jeunes qui aiment Heirurutu qui sont avec nous", dit Titaina Tunutu.

Heirurutu vous présentera son spectacle mercredi soir, sur la scène de To'atā.


LA PAROLE À

Titaina Tunutu
Chef du groupe Heirurutu

"Il y a une énergie bien particulière à Heirurutu qui fait que nous vivons notre thème"


"Nous avons toujours eu une bonne cohésion, nous avons toujours travaillé dans le partage des idées, dans une confrontation fructueuse par rapport au thème. Et ce qui nous guide, c'est vraiment le fait, de faire vivre un thème, de l'exprimer au mieux sur scène, nous faire plaisir et faire plaisir au public, avec la musique et les danses. C'est montrer notre personnalité, notre identité, notre joie aussi de vivre ce Heiva… Je pense que l'unité se verra aussi dans les chants, dans le spectacle, dans les chorégraphies… Il y a une énergie bien particulière à Heirurutu qui fait que nous vivons notre thème sur scène et on va le propager au public ce soir-là. On aura d'ailleurs l'honneur de l'ouvrir. Les Tuha'a Pae sont des compétiteurs et le fait d'ouvrir ce Heiva est un grand honneur pour nous. On va faire honneur à ce Heiva et aux autres groupes. On va montrer de quoi on est capable, et on a envie de partager cela avec tout le monde."


Manouche Maraetefau
Chorégraphe Heirurutu

"C'est quelque chose qui est inné en moi"


"J'apprends tous les ans et j'aime ce que je fais. C'est quelque chose qui est inné en moi. On s'est préparé pour faire un beau spectacle et ça n'a pas été évident de faire un spectacle de 45 minutes. Au début, on s'était dit comment allons-nous faire ? Et finalement, on s'est rendu compte que c'était possible."


L'équipe des chorégraphes fait un dernier point avant de commencer la répétition.
L'équipe des chorégraphes fait un dernier point avant de commencer la répétition.

Plus de 130 personnes composent la troupe de Heirurutu.
Plus de 130 personnes composent la troupe de Heirurutu.

Manouche Maraetefau s'est chargée de faire la chorégraphie de la troupe.
Manouche Maraetefau s'est chargée de faire la chorégraphie de la troupe.

Rédigé par Corinne Tehetia le Lundi 2 Juillet 2018 à 13:24 | Lu 1016 fois