Marseille, France | AFP | lundi 28/12/2020 - Les ordures ont continué de s'accumuler lundi dans certains quartiers de Marseille, après 12 jours de grève des éboueurs travaillant dans trois arrondissements de la ville, une situation qui a entraîné le déploiement de CRS lundi soir devant un entrepôt bloqué.
Selon la préfecture de police des Bouches-du-Rhône, "plus de 900 tonnes de déchets n'ont pu être collectées" depuis le début de ce mouvement, notamment dans le quartier historique du Panier, au coeur de Marseille, et dans les quartiers populaires du nord de la cité phocéenne.
Lundi matin, les salariés ont refusé la réquisition pour motif sanitaire, avait regretté la métropole Aix-Marseille-Provence, compétente pour le ramassage des poubelles dans la seconde ville de France.
En fin de journée, la tension est montée d'un cran quand des CRS ont été déployés devant un entrepôt pour "sécuriser la sortie des bennes de ce site afin d'éviter toute entrave", a expliqué la préfecture de police des Bouches-du-Rhône.
"Demain matin, ils vont prendre des intérimaires pour faire sortir les camions mais c'est une entrave à la grève", a réagi l'un des grévistes auprès de l'AFP.
En attendant que la situation se débloque et que les éboueurs de Polyceo, une filiale de Derichebourg, reprennent le travail dans ces 2e, 15e et 16e arrondissements où il sont chargés du traitement des ordures, la métropole avait annoncé le dépôt de huit bennes d'ici mardi, dans les secteurs les plus touchés, "afin que les habitants ne soient plus contraints de jeter leurs poubelles sur la voie publique".
Et des pénalités pour absence de service minimum sont appliquées à Derichebourg, à raison de 1.500 euros par jour.
"Ultimatum"
Chez les 220 salariés de Derichebourg-Polyceo, en grève depuis le 17 décembre, les revendications sont claires: obtenir les "mutations" du directeur du site marseillais de l'entreprise et de son adjoint, qu'ils accusent de "harcèlement", ainsi que l'embauche d'un intérimaire annulée au dernier moment.
"La situation est toujours au même point, l'activité est à zéro, même s'ils ont essayé de jouer la carte de la réquisition", a assuré à l'AFP dans la journée de lundi Lionel Martini, délégué syndical FO du site marseillais de l'entreprise.
"Il est impossible de réquisitionner des salariés du privé, même s'ils exercent une mission de service public", a-t-il argumenté, annonçant un recours en référé-liberté contre cet arrêté devant le tribunal administratif de Marseille.
"On ne peut pas reprendre avec une direction avec laquelle on travaille avec la peur au ventre. Les licenciements, c'est une simple formalité pour eux, mais c'est la destruction d'une vie pour d'autres", explique ce représentant syndical.
Dénonçant "un mouvement irrationnel", Thomas Derichebourg, président de Derichebourg Environnement, dont Polyceo est une filiale, refuse de céder à "l'ultimatum" des grévistes: "C'est la première fois qu'on me demande la tête d'un dirigeant par voie de grève et de presse", s'est-il insurgé lundi auprès de l'AFP.
"J'aimerais juste qu'on ait le fonctionnement normal d'une entreprise normale", a conclu M. Derichebourg.
"Il y a une volonté chez certains de prendre le contrôle de l'entreprise", a accusé Emmanuel Brun, directeur général de Poly-Environnement, la maison mère de Polyceo.
Il a aussi rejeté les critiques selon lesquelles les dirigeants marseillais agiraient en "dictateurs", affirmant notamment que les salariés de l'entreprise opérant sur le périmètre de Marseille "effectuaient en moyenne seulement 53% du temps de travail officiel" - un héritage du "fini-parti", ce système en place localement où les agents pouvaient quitter leurs postes une fois leur travail officiellement accompli.
Mais chez les grévistes, lundi soir, sur le site de l'entreprise, dans le 15e arrondissement de Marseille, on récusait "des chiffres trompeurs, qui ne tiennent aucun compte de la pénibilité": "Ce système du +fini-parti+, il date de 1953 et de Gaston Defferre", rappelle M. Martini.
Selon la préfecture de police des Bouches-du-Rhône, "plus de 900 tonnes de déchets n'ont pu être collectées" depuis le début de ce mouvement, notamment dans le quartier historique du Panier, au coeur de Marseille, et dans les quartiers populaires du nord de la cité phocéenne.
Lundi matin, les salariés ont refusé la réquisition pour motif sanitaire, avait regretté la métropole Aix-Marseille-Provence, compétente pour le ramassage des poubelles dans la seconde ville de France.
En fin de journée, la tension est montée d'un cran quand des CRS ont été déployés devant un entrepôt pour "sécuriser la sortie des bennes de ce site afin d'éviter toute entrave", a expliqué la préfecture de police des Bouches-du-Rhône.
"Demain matin, ils vont prendre des intérimaires pour faire sortir les camions mais c'est une entrave à la grève", a réagi l'un des grévistes auprès de l'AFP.
En attendant que la situation se débloque et que les éboueurs de Polyceo, une filiale de Derichebourg, reprennent le travail dans ces 2e, 15e et 16e arrondissements où il sont chargés du traitement des ordures, la métropole avait annoncé le dépôt de huit bennes d'ici mardi, dans les secteurs les plus touchés, "afin que les habitants ne soient plus contraints de jeter leurs poubelles sur la voie publique".
Et des pénalités pour absence de service minimum sont appliquées à Derichebourg, à raison de 1.500 euros par jour.
"Ultimatum"
Chez les 220 salariés de Derichebourg-Polyceo, en grève depuis le 17 décembre, les revendications sont claires: obtenir les "mutations" du directeur du site marseillais de l'entreprise et de son adjoint, qu'ils accusent de "harcèlement", ainsi que l'embauche d'un intérimaire annulée au dernier moment.
"La situation est toujours au même point, l'activité est à zéro, même s'ils ont essayé de jouer la carte de la réquisition", a assuré à l'AFP dans la journée de lundi Lionel Martini, délégué syndical FO du site marseillais de l'entreprise.
"Il est impossible de réquisitionner des salariés du privé, même s'ils exercent une mission de service public", a-t-il argumenté, annonçant un recours en référé-liberté contre cet arrêté devant le tribunal administratif de Marseille.
"On ne peut pas reprendre avec une direction avec laquelle on travaille avec la peur au ventre. Les licenciements, c'est une simple formalité pour eux, mais c'est la destruction d'une vie pour d'autres", explique ce représentant syndical.
Dénonçant "un mouvement irrationnel", Thomas Derichebourg, président de Derichebourg Environnement, dont Polyceo est une filiale, refuse de céder à "l'ultimatum" des grévistes: "C'est la première fois qu'on me demande la tête d'un dirigeant par voie de grève et de presse", s'est-il insurgé lundi auprès de l'AFP.
"J'aimerais juste qu'on ait le fonctionnement normal d'une entreprise normale", a conclu M. Derichebourg.
"Il y a une volonté chez certains de prendre le contrôle de l'entreprise", a accusé Emmanuel Brun, directeur général de Poly-Environnement, la maison mère de Polyceo.
Il a aussi rejeté les critiques selon lesquelles les dirigeants marseillais agiraient en "dictateurs", affirmant notamment que les salariés de l'entreprise opérant sur le périmètre de Marseille "effectuaient en moyenne seulement 53% du temps de travail officiel" - un héritage du "fini-parti", ce système en place localement où les agents pouvaient quitter leurs postes une fois leur travail officiellement accompli.
Mais chez les grévistes, lundi soir, sur le site de l'entreprise, dans le 15e arrondissement de Marseille, on récusait "des chiffres trompeurs, qui ne tiennent aucun compte de la pénibilité": "Ce système du +fini-parti+, il date de 1953 et de Gaston Defferre", rappelle M. Martini.