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Gratte-ciel au fenua : le « Oui, mais » du CESC


Gratte-ciel au fenua : le « Oui, mais » du CESC
PAPEETE, le 4 mars 2019. Le Conseil économique, social et culturel a étudié les deux textes modifiant pour la réglementation afin d’encadrer la constriction de gratte-ciel. Il demande de limiter dans un premier temps leur hauteur à 50 mètres et que des « réponses » soient apportées en termes de sécurité.

Le Conseil économique, social et culturel (CESC) a étudié le projet de loi du Pays et le projet de délibération visant à réglementer la construction des immeubles de grande hauteur.

« Un immeuble de grande hauteur communément appelé ‘gratte-ciel’ témoigne du dynamisme d'une puissance publique », souligne l'exposé des motifs du projet de loi du Pays avant de détailler : « Ces constructions sont de nature à engendrer des risques en matière de sécurité incendie tant pour les occupants/usagers que pour le voisinage eu égard à deux facteurs pénalisants (le facteur humain et le facteur constructif ». « C'est pourquoi au regard des enjeux sécuritaires importants que font porter ces constructions », le Pays souhaite modifier la réglementation.
Le texte prévoit notamment la création d'une commission Implantation des immeubles de grande hauteur et une demande de permis de construire spécifique aux immeubles de grande hauteur.

« Sur le principe, le CESC est favorable à l'édiction d'une réglementation destinée à encadrer les immeubles de grande hauteur (IGH) », souligne le CESC avant de nuancer : « Certaines questions de sécurité restent encore sans réponses, en particulier concernant les capacités humaines, techniques et financières des communes à déployer des moyens adaptés aux multiples risques que représentant l'implantation et l'exploitation d'immeuble grande hauteur. Le CESC préconise de reconsidérer les moyens de réponse de sécurité civile à l'échelle des communes de la conurbation de Papeete et le volume opérationnel y afférent. Au regard des nombreuses adaptations nécessaires (réglementaires, matériels, humaines, financières, etc), une telle mission relèverait davantage d’une commission supérieur de sécurité civile qui mettrait autour d'une même table toutes les instances concernées pour statuer sur les problématiques soulevées. Le CESC préconise dans un premier temps, de fixer une limite maximum des immeubles de grande hauteur à 50 mètres ».
Mais le CESC souligne également que « l’encadrement des IGH ne doit pas se limiter aux seuls enjeux sécuritaires ». « Ils représentent également un défi en matière de gestion urbaine, de respect de l'environnement, de protection du patrimoine et du développement durable », souligne la quatrième institution du Pays, qui a donné malgré tout un avis favorable aux deux textes par 24 voix. 17 conseillers se sont abstenus.

Un projet à Prince Hinoi

"Quelques projets d'investissement à moyen et long terme envisagent la construction d'immeubles de plus de neuf étages (supérieur à 28 mètres", précise le gouvernement dans l'exposé des motifs du projet de loi du Pays. Parmi ces projets, on retrouve celui du promoteur immobilier Marcel Taib. Celui-ci a présenté en décembre dernier l'esquisse d'un immeuble de 48 mètres de haut sur l'avenue Prince Hinoi. Un bâtiment qui abritera notamment un hôtel offrant jusqu'à 130 chambres. Le promoteur est désormais dans l'attente de l'adoption de la loi du Pays qui réglemente la construction d'immeuble de grande hauteur au fenua.
Marcel Taib a estimé le coût du projet du Bounty Hotel à 3 voire 4 milliards de francs.

Rédigé par Mélanie Thomas le Lundi 4 Mars 2019 à 10:46 | Lu 4117 fois