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Gaston Tong Sang à Paris:pour un renforcement de la stabilité de la présidence polynésienne (actualisé)

PARIS, 6 septembre 2010 (AFP) - Le président polynésien Gaston Tong Sang a plaidé lundi pour que l'on donne de la stabilité non seulement à l'assemblée de Polynésie française mais aussi à la présidence de cette collectivité autonome du Pacifique, auprès de la ministre de l'Outre-mer Marie-Luce Penchard.


Gaston Tong Sang demande une stabilité de la présidence en Polynésie
Gaston Tong Sang demande une stabilité de la présidence en Polynésie
"Pour moi, il n y a pas de stabilité si on ne donne pas une stabilité aux fonctions de la présidence de Polynésie française", a déclaré M. Tong Sang, à l'issue d'un entretien de deux heures avec Mme Penchard.

"Pourquoi ne pas asseoir l'élection de ce président sur des bases légitimes pour qu'il ne soit pas remis en cause à chaque réunion de l'assemblée de la Polynésie française?", s'est interrogé M. Tong Sang.

Il a suggéré, soit une "élection directe", soit une formule faisant automatiquement de la tête de liste obtenant la majorité de sièges à l'assemblée locale le président polynésien.

Deux solutions écartées par la mission du conseiller d'Etat Jacques Barthélémy dépêchée à Tahiti fin mai par Mme Penchard.

Pour le mode de scrutin, M. Tong Sang a souligné qu'il n'était "pas question de toucher à la représentation des archipels" éloignés de Papeete.

Il est pour une prime majoritaire, un scrutin à deux tours et une réduction "intelligente" du nombre d'élus à l'assemblée (57 aujourd'hui).

M. Tong Sang s'oppose à la suppression des allers et retours entre les fonctions de ministre et de représentant à l'assemblée locale.

Il s'oppose aussi à une remise en cause de la pleine compétence fiscale de la Polynésie française pour renforcer les moyens des communes.

"Ce n'est pas la loi qui permettra de faire avancer ce gros chantier mais une volonté politique, les maires savent très bien que je suis pour cette réforme de la fiscalité", dit-il.

Ces derniers lui ont demandé, ainsi qu'au Haut-Commissaire (préfet) Adolphe Colrat, de saisir en urgence le tribunal administratif au sujet du mode de calcul du fond intercommunal de peréquation (FIP).

Selon M. Tong Sang, "il faut préserver les fondamentaux de l'autonomie, laisser un espace de liberté aux élus". "Il n y a pas de crise sociale ouverte en Polynésie", fait-il valoir. "C'est la seule collectivité territoriale où Paris peut dormir sur ses oreilles".

Il relève que "malgré les difficultés politiques, les gros chantiers avancent", comme le budget de la protection sociale, qui "sera voté en équilibre en 2011".

M. Tong Sang compte par ailleurs sur le soutien des "bailleurs de fonds" pour aider "la relance économique". Il a ainsi demandé que l'Agence française de développement puisse exercer "son rôle de banque de développement aux côtés de la Polynésie, au sein de la Socredo (banque locale)", et une attention en faveur "des dossiers qui ont franchi le cap de la défiscalisation métropolitaine et locale".

La ministre a entamé une série d'entretiens avec les principaux responsables politiques de la collectivité, qui a vu défiler neuf présidents depuis juin 2004, au gré des renversements d'alliances.
Elle recevra un élu de l'UPLD mercredi et un ultime rendez-vous avez Gaston Tong Sang est prévu vendredi.



M. Tong Sang a été reçu lundi après-midi par le ministre du Budget François Baroin.

Photo d'archives
Photo d'archives
Reçu par le ministre du budget, François Baroin lundi après midi, Gaston Tong Sang a rappelé qu' il comptait sur le soutien des "bailleurs de fonds", comme l'Agence française de développement (AFD), dont les ministères parisiens ont la tutelle pour aider "la relance économique" de la collectivité et financer son budget à hauteur de "10 milliards de francs Pacifique" (1.000 F CFP = 8,38 EUR).

"Nous approchons de la fin de l'année, il nous faut ces fonds là pour sortir des opérations d'infrastructures routières, portuaires, aéroportuaires, c'est important", a-t-il dit à l'issue d'un entretien avec le ministre du Budget François Baroin, dont il est ressorti "soulagé".

"J'ai ressenti un soutien franc de la part du ministre", a-t-il dit.

Le président polynésien a souligné qu'"il n'y a pas que l'AFD, il y a aussi la Caisse d'épargne ou encore la Société générale qui ont des filiales en Polynésie française".

Il a mis l'accent sur les projets hôteliers, comme le projet Warwick à Moorea "qui représente pas moins de 15 milliards de francs Pacifique et pourrait générer de l'emploi pour 200 à 300 personnes".


Rédigé par AFP le Lundi 6 Septembre 2010 à 04:38 | Lu 606 fois