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Gaston Flosse confirme un projet d'alliance avec Nicolas Sarkozy


Gaston Flosse en août 2014 (archives).
Gaston Flosse en août 2014 (archives).
PAPEETE, 13 octobre 2016 - Gaston Flosse a confirmé mercredi soir avoir rencontré Nicolas Sarkozy et conclu les termes d’une "association avec le mouvement Les Républicains" sans plus de détail. Une réunion du grand conseil du Tahoera’a doit se tenir vendredi soir pour en valider le contenu.

Comme nous l’analysions mardi dernier, l’arrangement conclu entre Gaston Flosse et le candidat Nicolas Sarkozy pourrait être lié à un soutien en vue de la primaire à droite, les 20 et 27 novembre prochains (19 et 26 novembre à Tahiti), en contrepartie d’une investiture Les Républicains en faveur des trois candidats orange aux prochaines législatives.

Un nouveau sondage Opinionway a encore placé, jeudi, M. Juppé loin devant M. Sarkozy au premier tour de la primaire avec 42% d'intentions de vote contre 28%.

Dans ce contexte, l’initiative politique de Gaston Flosse en direction du challenger Nicolas Sarkozy permettrait au Tahoera'a de se compter en Polynésie dès novembre prochain, tout en promettant ensuite une légitimité nationale à ses candidats dans la perspective des législatives de juin 2017.

Le président du Tahoera’a a confirmé, au micro de Radio 1 mercredi soir à son arrivée de Paris, avoir rencontré l’ancien président de la République, durant son séjour à Paris. Il a évoqué un "projet d’association avec le mouvement politique Les Républicains" : "Vendredi, le grand conseil décidera de la marche à suivre pour les primaires, pour l’avenir et pour l’association avec Les Républicains", a-t-il aussi déclaré.

Confronté à l’apparente contradiction vis-à-vis des assurances publiques lancées, lors du Congrès du Tahoera’a Huiraatira en novembre dernier, à la foule de militants présente ce jour-là, lorsqu’il avait affirmé qu’il "est hors de question de soutenir Nicolas Sarkozy à qui la Polynésie doit une grande partie de ses problèmes", Gaston Flosse a simplement répondu, mercredi soir : "Je crois qu’ensemble, nous cherchons où est l’intérêt de la Polynésie (…), l’intérêt du Pays prime sur l’intérêt personnel".

"Je n’ai pas de commentaire", a expliqué sur un ton lapidaire jeudi matin Edouard Fritch, à l’issue de la séance des questions au gouvernement à Tarahoi. "Ca fait pitié… Nous avons bien fait de ne pas faire d’option : ça nous évitera les allers-retours".

Le leader indépendantiste Oscar Temaru s’est quant à lui dit "surpris, mais sans plus : ce sont des caméléons !", avant de lancer en direction du vieux lion : "Lorsqu’on voit tout ça, on se demande quelle éthique, quelle leçon de morale transmet-il aux générations futures ?".

"On ne fait pas la même politique", affirme de son côté Antony Géros.

Quant au secrétaire fédéral du parti Les Républicains en Polynésie française, Gaston Tong Sang, il explique : "Il nous est demandé à ce titre d’être totalement neutres dans l’attente des primaires. C’est pour cela que je n’ai pas monté de comité de soutien. Pour l’instant j’observe. Qu’a-t-il été convenu entre eux, à Paris ? Je n’en ai aucune idée. (…) Laissons les primaires s’achever. Ensuite, si l’on pense à l’intérêt de la Polynésie, il sera sans doute important de soutenir le candidat qui sortira gagnant de cette élection".

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Jeudi 13 Octobre 2016 à 14:40 | Lu 2728 fois