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GM&S: vers une manifestation nationale de la CGT devant l'usine en Creuse


La Souterraine, France | AFP | vendredi 12/05/2017 - La CGT va lancer un appel national à un rassemblement, mardi 16 mai, devant l'usine GM&S Industry à La Souterraine (Creuse), pour soutenir l'équipementier automobile menacé de liquidation judiciaire et que les salariés affirment avoir "piégé", a-t-on appris vendredi de source syndicale.
"On est en train de mettre en place avec la CGT nationale un appel, soutenu par l'intersyndicale (CGT-FO) du site de GM&S, à un grand rassemblement sur le site de La Souterraine mardi à 15H00, puis un rassemblement avec la population devant la mairie, le même jour à 17H00", a indiqué à l'AFP le délégué CGT du site, Vincent Labrousse.
Pour attirer l'attention sur leur situation critique et dénoncer l'attitude des constructeurs automobiles français, donneurs d'ordre, Renault et PSA, qu'ils accusent de bloquer les négociations de reprise du site, des salariés avaient détruit jeudi une presse, découpée en deux au chalumeau, et écrasé une autre machine-outil.
Les personnels de GM&S ont reçu le soutien, vendredi, de leurs collègues du syndicat SUD Renault qui se déclare "totalement solidaire avec l'action des salariés" du sous-traitant creusois.
"Leur coup de colère est justifié par la disparition soudaine du repreneur GMD (premier sous-traitant français de l'emboutissage de la filière automobile) (...) ce fournisseur qui travaille depuis longtemps pour Renault a bizarrement disparu, passé le second tour de l'élection présidentielle", selon SUD Renault. Et le syndicat de mettre en garde les donneurs d'ordre: "seule la crainte d'une extension de la lutte des salariés de GM&S pourra faire reculer Renault et PSA, et sauver leurs emplois".  
Sur le site de La Souterraine, la CGT ne prévoit pas de nouvelles destructions de l'outil de travail jusqu'à nouvel ordre, a précisé M. Labrousse vendredi. "Notre objectif n'est pas de détruire pour détruire. C'était un geste symbolique: ce que l'on a fait aux machines, c'est ce qui risque d'arriver à nos vies et à nos familles", a expliqué le syndicaliste.
Mais l'usine reste "piégée" à l'aide de bonbonnes de gaz et de bidons d'essence, a-t-il prévenu.
 

- Réunion avec Renault et PSA lundi -

 
Par ailleurs l'intersyndicale de l'usine creusoise a annoncé pour samedi 13 mai à 14H30 une manifestation devant la gare de la Souterraine "en solidarité avec les salariés de la SNCF, mis en danger par des suppressions d'emplois", a ajouté le délégué CGT.
La préfecture de la Creuse a annoncé pour le lundi 15 mai à 14H30 la tenue à Guéret d'une réunion avec toutes les parties au conflit: intersyndicale (CGT-FO) de GM&S, les dirigeants de Renault, PSA et de l'éventuel repreneur GMD, et les élus locaux et régionaux.
Depuis le début du conflit, les représentants des salariés réclament une rencontre avec PSA, Renault et le président Emmanuel Macron.
Il s'agit pour les 279 salariés du site, deuxième employeur privé du département placé en redressement judiciaire depuis décembre dernier, de faire pression sur PSA et Renault, leurs principaux clients, pour qu'ils s'engagent à maintenir un volume de commandes suffisant.
Sous la houlette du gouvernement, la direction de crise négociait depuis plusieurs semaines avec les constructeurs automobiles pour obtenir un engagement ferme sur ces commandes, dont l'ampleur permettrait de définir les conditions de reprise par GMD qui, à plusieurs occasions, a montré son intérêt pour le site industriel creusois.
Mais l'intersyndicale (CGT-FO) de GM&S a annoncé mercredi "l'échec des négociations" pour une reprise de l'usine, dont la liquidation risque d'être prononcée le 23 mai par le tribunal de commerce de Poitiers.

le Vendredi 12 Mai 2017 à 05:02 | Lu 265 fois