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GIE Karuïa : “Si nous ne sommes pas payés, nous serons forcés d'arrêter”


Nouméa - France - AFP - Mercredi 4 août 2021 - Salariés et entrepreneurs du GIE Karuïa sont allés à la rencontre des usagers du réseau, hier, à la gare Moselle, pour exposer leur situation, comme le risque d'arrêt des transports publics sur la capitale.
 
“On a décidé d'assurer la continuité. Mais tous les chauffeurs qui ne travaillent pas aujourd'hui (mercredi, NDLR) sont à Moselle.” Pour Joseph Saliga, le président du GIE Karuïa, qui avait annoncé un possible débrayage sur la capitale en réaction aux retards de paiement du SMTU, banderoles et tracts distribués hier, à gare Moselle, devait aider à "continuer d'informer sur la situation du SMTU et à travers ça, sur celle du GIE. Si nous ne sommes pas payés dans les temps, à un moment donné, on sera forcés d'arrêter." Financé par la province Sud et les quatre communes du Grand Nouméa, les recettes du réseau Tanéo, qu'il gère, et la taxe sur les produits pétroliers, le Syndicat mixte des transports urbains (SMTU) a finalement reversé l'équivalent d'un mois de retard, sur trois, au GIE, en début de semaine. Une bonne nouvelle, pourtant insuffisante estime le président. "Cela va nous permettre de continuer à travailler en août. Mais si les paiements s'arrêtent, on repassera à trois mois de retard, et on ne pourra plus continuer à exploiter en septembre."
Présent hier à la gare routière, Édouard Rentchler, directeur réseau du GIE, a salué le professionnalisme des chauffeurs "qui continuent à travailler de façon très professionnelle alors qu'on leur dit qu'on ne pourra peut-être pas les payer le mois prochain. [...] Nous avons énormément de charges et d'emprunts bancaires contractés pour renouveler la flotte, payer le gasoil et la maintenance au quotidien, en plus des salaires des chauffeurs. Aujourd'hui, les banques ne veulent pas nous prêter car nous ne pouvons pas leur donner un prévisionnel pour savoir quand on sera payés."
 
Inquiets pour l'avenir
 
Salarié conducteur depuis un an et demi pour le GIE, Dominique Noyer est venu soutenir ses collègues, inquiets, entre deux tournées. "J'ai fait une information simple, mais réelle, auprès des usagers, qui sont comme moi très inquiets pour l'avenir de ce service public. Je leur ai expliqué la situation en deux mots et donné un tract. Une fois qu'ils l'ont lu, c'était le silence dans le bus."  Selon le GIE, 46 000 personnes ont validé un trajet, vendredi, sur le réseau Tanéo, dont "26 à 27 000 sur nos lignes, soit pas loin de
60 % du trafic quotidien sur le Grand Nouméa".
 

le Mercredi 4 Août 2021 à 17:36 | Lu 498 fois