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Fritch : "Ce budget ne fait peut-être pas rêver à l'assemblée mais c'est un choix que j'assume"


PAPEETE, le 6 décembre 2018  -  Le budget prévisionnel 2019 de la Polynésie française de 167,4 milliards a été examiné hier par les 57 représentants de Taraho'i. Trois axes prioritaires ont été dégagés par le gouvernement : rendre la société polynésienne plus solidaire et équitable, moderniser l'administration, et recentrer l'économie sur les moteurs de croissance endogène. Après l'examen complet du texte, le budget a été adopté à 44 voix pour et 13 absentions.

Les 57 représentants de l'assemblée de la Polynésie française se sont penchés hier sur l'examen du budget prévisionnel 2019 du Pays. Le gouvernement prévoit de gérer pour l'année à venir 167,4 milliards de francs. "C’est, certes, un budget confortable que nous vous proposons. Un budget qui récolte les fruits de la croissance enfin retrouvée, grâce, en particulier, aux mesures mises en place par notre gouvernement, aux efforts de rigueur de notre administration et de nos partenaires du monde économique", a insisté Edouard Fritch, président du Pays, à l'ouverture de la séance. 
 
Ce budget s'inscrit ainsi dans la continuité des actions gouvernementales entreprises par la précédente mandature. Rendre la société polynésienne plus solidaire et équitable, moderniser l'administration pour la rendre plus efficace et performante, et recentrer l'économie sur les moteurs de croissance endogènes sont les trois objectifs prioritaires qui ont été dégagés par le gouvernement. Le chef de l'exécutif explique par ailleurs, "nous avons fait le choix raisonnable d’améliorer le quotidien de nos concitoyens, pas à pas, jour après jour, plutôt que de leur promettre la lune, qu’ils n’auront jamais. Alors, évidemment, ça ne fait peut-être pas rêver à l’assemblée, ça ne fait pas les gros titres de la presse, mais c’est un choix que j’assume. Car pour moi, faire de la politique, ce n’est pas faire du spectacle mais c’est se mettre au service de la population."

>> Le budget de la Polynésie pour 2019 sera de 167,4 milliards <<



"UN BUDGET EXCEPTIONNELLEMENT BANAL"

Avant de procéder au vote, les groupes politiques ont pu livrer leurs analyses de ce budget prévisionnel.   Dans les rangs de l'opposition, et du Tahoeraa Huiraatira notamment, Teura Iriti a parlé "d'un budget exceptionnellement banal", avant de s'expliquer : "mise à part la hausse des recettes fiscales pour cette année, il n'y a rien de très innovant. Il est fini le temps où l'on construisait des routes, des aéroports, un hôpital. Aujourd'hui il est temps de se projeter vers des projets  plus économiques, et plus ambitieux qui rapporteront de la richesse au Pays (…) Et ce qui témoigne aujourd'hui de la réalité de la politique du gouvernement et de son échec c'est le nombre de personnes qui vivent dans les rues de Papeete et  l'insécurité qui y règne."
 
Du côté du Tavini Huiraatira et d'Anthony Géros, on concède tout de même que, "le budget du Pays, par rapport aux fondamentaux budgétaires, a retrouvé une santé qu'il avait perdue depuis un certain nombre d'années, dû notamment aux crises passées et à d'autres aléas." Cependant le représentant indépendantiste ne manque pas de soulever, comme sa collègue orange, le manque d'innovation du gouvernement dans ses projets. "Par exemple pour l'emploi on repart avec les dispositions que pour l'année précédente (…) On a beau contribuer à la commande publique il n'y pas assez d'emplois qui sont créés. Si on continue dans ce sens on va dans le mur.

Après une suspension d'audience, les élus de Taraho'i ont examiné hier après-midi l'ensemble des articles du projet de délibération. Après l'examen complet du texte, le budget a été adopté à 44 voix pour et 13 absentions.

Angélo Frébault 40ème voix du Tapura à Taraho'i

"Mieux travailler pour l'intérêt général du peuple et de la société civile"
 
Selon les informations de Radio 1 la majorité Tapura pourra désormais compter sur une 40ème voix à l'assemblée de la Polynésie française. Angélo Frébault, non-inscrit à Taraho'i depuis son exclusion du Tahoeraa Huiraatira en septembre dernier suite à son vote en faveur de la réforme de la Protection sociale généralisée (PSG) porté par le gouvernement Fritch, après avoir pourtant été à la tête de la grève générale contre cette réforme, vient en effet grossir les rangs rouges à l'APF .  Ses explications sur son ralliement au parti d'Edouard Fritch : "J'ai fait une demande d'intégration au parti pour mieux travailler, et pour l'intérêt général du peuple et de la société civile (…) J'ai eu en effet un différend avec le gouvernement de l'époque, qui était basé sur la retraite. Une réforme qui a depuis été votée grâce à la majorité sortie des urnes.  Le ralliement est donc une nécessité par rapport à ma position de travailler dans le bon sens. Et je suis et je reste avant tout un autonomiste."

Rédigé par Désiré Teivao le Jeudi 6 Décembre 2018 à 17:21 | Lu 2268 fois