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Football – Patrick Jaquemet OFC : « Il faut viser les Coupes du monde »

Le directeur technique de la confédération océanienne de football (OFC) était à Tahiti la semaine dernière. L’OFC voudrait développer les centres de formation en proposant des formations aux joueurs mais également aux entraineurs et aux arbitres. Les échéances sportives arrivent dès le début 2017 et les centres de formations sont un outil primordial du développement du football au niveau sportif mais aussi au niveau social.


La sélection de Tahiti lors de la dernière Nation's Cup
La sélection de Tahiti lors de la dernière Nation's Cup
C’est une chance pour la Polynésie, car le directeur technique de l’OFC Patrick Jacquemet a vécu une quinzaine d’années en Polynésie. Il était là cinq jours la semaine dernière pour différentes réunions de travail visant à exposer à la fédération tahitienne de football, présidée par Thierry Ariiotima, les projets de développement du football océanien de l’OFC, organisme lié à la FIFA (fédération de football internationale).
 
Au programme, le développement en Océanie des centres techniques de formation. Tahiti en possède déjà un, il s’agira donc d’en développer son fonctionnement en multipliant les formations au coaching et à l’arbitrage. L’idée c’est aussi d’initier les jeunes joueurs à l’environnement d’un centre de formation pour qu’une fois en métropole, ils soient un peu moins dépaysés par les règles de fonctionnement.
 
On rappelle une échéance intéressante : un tournoi de qualification pour la Coupe du monde U17 sera proposé du 11 au 24 février prochains à Tahiti.
 

Patrick Jacquemet, Thierry Ariiotima, Moeama Mu, Patrice Flaccadori
Patrick Jacquemet, Thierry Ariiotima, Moeama Mu, Patrice Flaccadori
Parole à Patrick Jacquemet, directeur technique à l’OFC :
 
Votre lien avec Tahiti ?
 
« Je suis arrivé en 1992 à Tahiti, j’y suis resté une quinzaine d’années. J’ai joué à Vénus et ai travaillé à la mairie de Mahina. J’ai intégré la fédération tahitienne de football en 2000 jusqu’en 2005, ensuite je suis parti sur la Nouvelle Zélande où j’ai travaillé pour la FIFA, pour la région. Depuis 2010, je suis directeur technique de la confédération océanienne de football, donc en charge des 11 pays affiliés à l’OFC et, bien sûr, à la FIFA. »
 
L’objet de votre venue ?
 
« Mon rôle, c’est de développer le football dans la région. Comme je suis francophone et que l’on est rares à parler français et anglais, j’ai en charge la fédération de Tahiti. Je suis venu travailler avec la fédération tahitienne, le conseil fédéral et le département technique pour préparer l’avenir, avec un plan de développement à long terme. J’ai également présenté les nouveaux programmes de la confédération pour voir comment on pourrait soutenir la fédération tahitienne. »
 
Les grandes lignes des actions à venir ?
 
« On a un projet qui va consister à la mise en place dans les 11 pays de l’Océanie de centres de formation. On pense naturellement aux joueurs mais nous voudrions aller beaucoup plus loin car nous avons un déficit en qualité au niveau des entraineurs, des arbitres, de toutes ces personnes, ces bénévoles impliqués dans le football qui ont besoin d’être soutenus. »
 
« C’est pour cette raison que nous projetons de mettre des centres de formation dans chaque pays océanien. A Tahiti, nous avons déjà une belle structure, avec ce bâtiment. Il faut organiser, et planifier à l’année, différentes formations qui puissent répondre aux besoins des gens impliqués dans le football. »
 
Le foot peut aussi devenir un débouché professionnel ?
 
« Dans cette région du monde, le football est complètement amateur mais c’est un outil social qui peut permettre de réussir ou de travailler dans le football. Si on prend l’exemple du beachsoccer et des Tiki Toa, grâce à leurs performances mondiales, ils sont connus un peu partout sur la planète, donc le sport et le football peuvent être un facteur de réussite sociale. On propose des formations, les participants obtiennent des certificats et peuvent ensuite encadrer en club ou dans une mairie plus tard. Le football et la fédération, j’allais dire que c’est quasiment un service public. »
 
Tahiti peut-elle rivaliser avec la Nouvelle Zélande ?
 
« C’est vrai que la Nouvelle Zélande reste la nation phare, ils ont un club professionnel qui est Phœnix Wellington, tous les joueurs de l’équipe nationale jouent en général en pro à l’extérieur, le capitaine joue à West Ham, en Ligue 1 anglaise. Ce n’est pas utopique, la Calédonie a battu la Nouvelle Zélande en 2012, Tahiti a gagné la Nation’s Cup en 2012, l’écart se resserre. Il faut viser les Coupes du monde car désormais deux équipes peuvent se qualifier pour les coupes du monde U17 et U20 garçons. »
 
« Cela veut dire que si la Nouvelle Zélande se qualifie, nous aurons une équipe des îles, Tahiti étant forcément dans les favoris. Etre n°1 ou n°2, c’est tout à fait envisageable pour Tahiti mais pour cela il faut se remettre en question tout le temps car les autres pays progressent aussi, il y a de gros potentiels aux îles Salomon, en Papouasie, on sait qu’il y a du talent en Nouvelle Calédonie…Il faut que la fédé continue de travailler et renforce tous ses programmes de formation. » Propos recueillis par SB / FTF

"les autres pays progressent aussi..."
"les autres pays progressent aussi..."

Rédigé par SB / FTF le Mercredi 21 Décembre 2016 à 13:24 | Lu 1070 fois