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Foire de Paris - La Polynésie française voudrait être plus visible


Tahiti le 9 mai 2025.  A l’édition 2025 de la Foire de Paris, la Polynésie française n’est représentée que par un seul stand hébergeant cinq artisans et un tatoueur. On laisse entendre que la situation pourrait s’améliorer l’an prochain.


Force est de constater que, sans l’association France Pacifique qui a loué l’emplacement, le fenua serait totalement absent du hall qui héberge l’Outre-mer français, ainsi que les exposants d’Afrique, de Madagascar et autres pays dans ce hall 4 baptisé Terre des Tropiques.

Assurément, le COVID a balayé les intentions de ceux qui, dans les années 2010-2020 se risquaient à grand frais à venir exposer à Paris, à la Porte de Versailles. En mai 2010, la responsable commerciale de Terres des Tropiques avait déclaré : "Nous avons insisté pour que cette année, la Polynésie française ait une représentation forte. Le gouvernement local a bien mis en place les procédures afin que les exposants soient identifiés suffisamment à temps, puis regroupés. Nous avons donc eu le temps de placer la Polynésie au cœur du hall de manière à faire comme un village. Nous avons veillé à ce qu’il y ait de la diversité dans les produits et le strict respect de la charte d’hygiène pour les nombreux tatoueurs car le public raffole des tatoueurs ; sans compter les bijoux de perles".

Du coup ce sont plus d’une douzaine de stands de perles de Tahiti sur les vingt-cinq stands polynésiens officiels et indépendants, qui se sont livrés à une guerre sans merci pendant dix jours !

Tandis que sur la scène du festival, les troupes tahitiennes attiraient les foules entre deux prestations antillaises ou réunionnaises. La pandémie n’est pas la seule responsable de cette désertion polynésienne (un seul stand de perles l’an dernier !). C’est devenu difficile pour les organisateurs comme pour les exposants.

D’un côté on subit une désaffection qui est parfois due à Internet (on y trouve tout) et au prix d’entrée pour les visiteurs et de l’autre, aux tarifs très élevés de participation pour les exposants. Résultat : une diminution des surfaces louées (Mondial de l’Auto, Salon de l’Agriculture, Mondial du Tourisme, etc.), voire une disparition de l’événement (le Nautic, par exemple). On le constate avec des allées plus larges et des cloisons cachant les espaces non loués. A la Foire de Paris côté outre-mer, La Réunion est quasi-absente, la Martinique et la Guadeloupe on réduit leur surface, sauf la Guyane, abondamment subventionnée.

Les organisateurs font de grands efforts pour ne pas sombrer. Les innovations sont nombreuses en termes d’animation, d’attractions pour essayer aussi de capter plus de jeunes visiteurs. Et puis, les animations sur scène ou autour de ce hall 4 (chants, danses, grande nocturne, défilé du carnaval) sont majoritairement antillaises.

Un représentant de Comexposium s’est rendu récemment à Tahiti pour convaincre de revenir en force. Ce qui serait logiquement intéressant. Pour eux ou pour nous ? La présence cette année de l’association France-Pacifique sert donc de test. L’enjeu final est quand même d’avoir à Paris une vraie vitrine polynésienne de qualité et qui donne priorité à la vente et non pas au spectacle comme en février dernier.

Rédigé par Philippe Binet le Vendredi 9 Mai 2025 à 14:25 | Lu 1517 fois