Copenhague, Danemark | AFP | vendredi 23/10/2025 - Face à la désinformation, aux conflits et à la dégradation de la santé mentale, il est urgent que l'Europe se prenne en main malgré les contraintes financières, a prévenu vendredi le directeur Europe de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) dans un entretien à l'AFP.
"Nous avons un énorme défi car la majorité de nos programmes étaient financés par USAID et les Etats-Unis", déplore Hans Kluge, quelques jours avant de réunir les dirigeants sanitaires des 53 pays de la zone Europe de l'OMS.
Depuis son arrivée à la Maison Blanche, Donald Trump a sabré dans l'aide internationale et mis à l'arrêt l'USAID.
Son institution traverse une crise "existentielle" avec une baisse significative des contributions des grands donateurs, dit M. Kluge: outre les Etats-Unis, l'Allemagne, la France et le Royaume-Uni "donnent beaucoup moins".
Malgré un budget amputé de 20%, l'institution onusienne veut renforcer son rôle auprès des administrations de santé du continent.
"L'OMS Europe du futur, réimaginée, est plus saine, plus forte, digne de confiance, fondée sur des preuves et politiquement neutre", assure-t-il.
Le programme, qui repose sur une restructuration de l'organisation et une priorisation de ses missions, est vaste mais doit permettre à l'Europe d'intervenir dans les crises qu'elle traverse.
- "Question brûlante" -
"Nous avons développé une approche à double voie, (...) c'est la plus grande leçon tirée du Covid", dit-il. "Gérer une crise, cela peut être une guerre, une inondation (...) tout en ayant des programmes de santé publique opérationnels".
En Ukraine par exemple, l'Europe doit en faire davantage "en matière de santé", note le médecin belge.
Il appelle aussi les Européens à s'engager pour répondre aux besoins sanitaires urgents des patients à Gaza.
"3.800 enfants ont besoin de toute urgence d'un traitement spécialisé en dehors de Gaza", dit-il, urgeant les pays membres à en accueillir et déplorant que seulement 17 d'entre eux aient jusqu'à présent accepté de soigner des malades gazaouis.
De l'Atlantique à l'Asie centrale, la région doit aussi aborder plus fermement le problème de la santé mentale de sa population, exacerbé par les guerres, la solitude, l'anxiété et les séquelles du Covid-19.
"C'est l'un des grands sujets, l'une des questions les plus brûlantes", constate-t-il. "Nous devons renforcer la défense des gens."
Un Européen sur six, et un enfant sur cinq éprouve à un moment de leur vie un problème de santé mentale, d'après les données de l'OMS.
Le directeur veut aussi mobiliser sur des tendances inquiétantes à travers la région, les comportements addictifs des jeunes et le manque de protection dans l'espace numérique, la crise climatique, le vieillissement et les maladies non transmissibles.
"Nous pouvons canaliser nos rares ressources dans ces directions", insiste-t-il.
La question de la vaccination est aussi cruciale.
En 2023, il y avait 366.000 enfants dits "zéro-dose", n'ayant jamais été vaccinés. En 2024, ils étaient 440.000, relève M. Kluge.
Majoritairement, ces enfants ne sont pas vaccinés pour des raisons pratiques: déplacement, coût, absence de personnel de santé qualifié, mais la désinformation médicale est rampante.
Le vaccin "est l'outil de santé publique le plus rentable que nous ayons, nous ne pouvons pas nous permettre de le perdre", appuie le responsable.
Outre l'immunisation, la prévention est clé pour assurer la santé des Européens.
"Vous investissez un euro dans la prévention, vous en obtenez sept en retour", selon le médecin de 56 ans, à la tête de l'OMS Europe jusqu'en 2030.
"Il est temps que l'Europe prenne soin de l'Europe".
"Nous avons un énorme défi car la majorité de nos programmes étaient financés par USAID et les Etats-Unis", déplore Hans Kluge, quelques jours avant de réunir les dirigeants sanitaires des 53 pays de la zone Europe de l'OMS.
Depuis son arrivée à la Maison Blanche, Donald Trump a sabré dans l'aide internationale et mis à l'arrêt l'USAID.
Son institution traverse une crise "existentielle" avec une baisse significative des contributions des grands donateurs, dit M. Kluge: outre les Etats-Unis, l'Allemagne, la France et le Royaume-Uni "donnent beaucoup moins".
Malgré un budget amputé de 20%, l'institution onusienne veut renforcer son rôle auprès des administrations de santé du continent.
"L'OMS Europe du futur, réimaginée, est plus saine, plus forte, digne de confiance, fondée sur des preuves et politiquement neutre", assure-t-il.
Le programme, qui repose sur une restructuration de l'organisation et une priorisation de ses missions, est vaste mais doit permettre à l'Europe d'intervenir dans les crises qu'elle traverse.
- "Question brûlante" -
"Nous avons développé une approche à double voie, (...) c'est la plus grande leçon tirée du Covid", dit-il. "Gérer une crise, cela peut être une guerre, une inondation (...) tout en ayant des programmes de santé publique opérationnels".
En Ukraine par exemple, l'Europe doit en faire davantage "en matière de santé", note le médecin belge.
Il appelle aussi les Européens à s'engager pour répondre aux besoins sanitaires urgents des patients à Gaza.
"3.800 enfants ont besoin de toute urgence d'un traitement spécialisé en dehors de Gaza", dit-il, urgeant les pays membres à en accueillir et déplorant que seulement 17 d'entre eux aient jusqu'à présent accepté de soigner des malades gazaouis.
De l'Atlantique à l'Asie centrale, la région doit aussi aborder plus fermement le problème de la santé mentale de sa population, exacerbé par les guerres, la solitude, l'anxiété et les séquelles du Covid-19.
"C'est l'un des grands sujets, l'une des questions les plus brûlantes", constate-t-il. "Nous devons renforcer la défense des gens."
Un Européen sur six, et un enfant sur cinq éprouve à un moment de leur vie un problème de santé mentale, d'après les données de l'OMS.
Le directeur veut aussi mobiliser sur des tendances inquiétantes à travers la région, les comportements addictifs des jeunes et le manque de protection dans l'espace numérique, la crise climatique, le vieillissement et les maladies non transmissibles.
"Nous pouvons canaliser nos rares ressources dans ces directions", insiste-t-il.
La question de la vaccination est aussi cruciale.
En 2023, il y avait 366.000 enfants dits "zéro-dose", n'ayant jamais été vaccinés. En 2024, ils étaient 440.000, relève M. Kluge.
Majoritairement, ces enfants ne sont pas vaccinés pour des raisons pratiques: déplacement, coût, absence de personnel de santé qualifié, mais la désinformation médicale est rampante.
Le vaccin "est l'outil de santé publique le plus rentable que nous ayons, nous ne pouvons pas nous permettre de le perdre", appuie le responsable.
Outre l'immunisation, la prévention est clé pour assurer la santé des Européens.
"Vous investissez un euro dans la prévention, vous en obtenez sept en retour", selon le médecin de 56 ans, à la tête de l'OMS Europe jusqu'en 2030.
"Il est temps que l'Europe prenne soin de l'Europe".



































