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Fin de la grève à l’Apair-Apurad


Tahiti, le 1er mai 2025 - Après six semaines de grève, la plus longue selon la CSTP-FO, un protocole d’accord a été signé mercredi soir entre l’intersyndicale et la direction de l’association Apair-Apurad. Ce protocole est un “cadeau” la veille de la Fête du travail. Deux enquêtes vont être diligentées par l’établissement payeur soit la Caisse de prévoyance sociale, “une administrative et une purement financière”.
 

“OK, ça y est les gars, c’est signé !” Ce sont les premiers mots du secrétaire général de la CSIP, Cyril Le Gayic, mercredi soir, au sortir des négociations avec la direction de l’Apair-Apurad qu’il a menées aux côtés du secrétaire général de la CSTP-FO, Patrick Galenon.
 
Les négociations ont duré trois heures et demie, entrecoupées d’allers-retours, pour rendre compte aux grévistes des projets de protocole d’accord. Les négociations ont failli ne pas aboutir puisque la direction avait retiré le paragraphe où était précisé qu’elle “s’engage à n’exercer aucune mesure discriminatoire ni représailles”. “C’est un point que je ne négocie pas, même si la loi le prévoit, c’est bien de le préciser (…). Au lieu de nous dire après que ce n’est pas mentionné”, a précisé Cyril Le Gayic.     
 
“Un cadeau pour la fête des travailleurs”
 
Après l’annonce de la fin du conflit, la larme à l’œil, les grévistes se sont pris dans les bras. La déléguée syndicale de la CSTP-FO, Averii Lachaux, assure que “c’est un soulagement pour l’ensemble des salariés, qu’ils soient grévistes ou non-grévistes qui ont dû assurer”
 
Pour elle, avoir tenu “un mois et demi dans le calme, car ce n’était pas sans rebondissements (…) en valait la peine (…). Nous pensons avoir été entendus”.
   
Les secrétaires généraux les ont félicités : “Sans les soldats, les généraux ne peuvent rien faire. Vous avez démontré votre unité”, a précisé Cyril Le Gayic. Pour lui, ce protocole d’accord est “un cadeau pour la fête des travailleurs”.
 
Autre cadeau : “Les grévistes vont recevoir leur salaire du mois d’avril, cela fait partie des négociations”, ajoute-t-il, ainsi que la reprise du travail lundi pour tout le personnel gréviste en ne déposant qu’un seul jour de congé au lieu de deux ou trois pour certains d’entre eux.  
 
De son côté, le secrétaire général de la CSTP-FO, Patrick Galenon, a déclaré qu’“une enquête administrative et une purement financière” ont été mises en place par la Caisse de prévoyance sociale. Il assure que le tout nouveau directeur de l’établissement payeur, Pierre Frébault, a “du travail et cela va durer jusqu’à fin juin”.

Quelques grandes lignes du protocole d’accord
 


Les salaires entre 0 et 300 510 francs seront revalorisés à hauteur de 3%. La direction a tenu à ajouter une augmentation de 1% pour ceux dont les salaires varient entre 300 510 à 600 000 francs.
 
Des discussions relatives à une revalorisation salariale d’ici la fin de l’année devraient avoir lieu, “sous réserve des ressources financières de l’association”. Fin aôut prochain, tous les salariés de l’association devraient avoir leur fiche de poste, un travail qui a débuté fin 2024.
 
Concernant les souffrances au travail, le règlement intérieur sera revu avec les instances représentatives du personnel (IRP), pour “prévenir les situations de souffrance au travail et de harcèlement”. La direction s’est engagée à réunir le comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) avant la fin du premier semestre pour “réactualiser le document unique d’évaluation des risques professionnels (Duerp)”. Une enquête relative aux risques psycho-sociaux sera aussi diligentée par “un prestataire externe” en partenariat avec les IRP et le CHSCT.         

Patrick Galenon
Secrétaire général de la CSTP-FO
Ils ont peut-être battu un record concernant la longévité”


“Cela va peut-être être un peu dur de reprendre, mais ne vous inquiétez pas, on va arriver à ce que l’on souhaite (…). C’est toujours émouvant ces moments-là, car cela fait plus d’un mois et demi qu’ils ont combattu (...). Je peux les féliciter, non seulement c’est une première mais ils ont peut-être battu un record concernant la longévité. Ce qui me chagrine (…) c’est qu’on aurait pu peut-être signer un protocole durant les cinq jours de préavis. Malheureusement, cela n’a pas été le cas (…). Et si on fait les calculs, l’Apair-Apurad a perdu de l’argent. Je pense que dans l’esprit de la direction (…) ils pensaient que les salariés allaient lâcher très rapidement, mais dès le début, j’ai su qu’ils avaient un caractère fort et qu’ils allaient tenir.”

 
Averii Lachaux, déléguée syndicale CSTP-FO
“C’était essentiel de poser les bases”


“On a mis des garde-fous pour veiller à ce que la reprise se passe le mieux possible. C’était un point crucial, dans nos revendications, les risques psycho-sociaux concernaient neuf points sur dix, donc c’était un très gros morceau pour nous. Et c’était essentiel de poser les bases (…). C’était beaucoup de concession de part et d’autre et je pense qu’à un moment donné, on a trouvé une issue qui soit digne de chaque partie mais aussi qui garantisse la sécurité des salariés qui retourneraient en poste (…). Nous, on a fait notre part, et d’un point de vue considération, les choses vont certainement changer un petit peu.”    
 

Rédigé par Vaite Urarii Pambrun le Jeudi 1 Mai 2025 à 17:58 | Lu 2094 fois