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Filière jihadiste en Seine-et-Marne: trois fidèles de la mosquée de Lagny mis en examen


AFP/Archives / THOMAS SAMSON Vue en date du 2 décembre 2015 montrant partiellement la mosquée Lagny-sur-Marne (Seine-et-Marne) fermée au lendemain des attentats du 13 novembre 2015
AFP/Archives / THOMAS SAMSON Vue en date du 2 décembre 2015 montrant partiellement la mosquée Lagny-sur-Marne (Seine-et-Marne) fermée au lendemain des attentats du 13 novembre 2015
Trois fidèles de la mosquée "radicale" de Lagny-sur-Marne (Seine-et-Marne), fermée au lendemain des attentats du 13 Novembre, ont été mis en examen dans une enquête sur une filière de recrutement pour le jihad en Syrie, a-t-on appris samedi de source proche du dossier.

Interpellés mardi pour deux d'entre eux à Lagny et pour le troisième à Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne), ils ont été mis en examen vendredi par des juges parisiens pour association de malfaiteurs terroriste et placés sous contrôle judiciaire, a précisé cette source.

Les deux premiers, Nabil Aissaoui et Manuel Gomez, jeunes trentenaires assignés à résidence depuis deux ans et demi, dès le lendemain des attentats du 13 novembre 2015, sont bien connus des enquêteurs.

Selon des "notes blanches" des services de renseignement consultées par l'AFP, les deux hommes sont considérés comme des lieutenants de l'ancien imam local, Mohamed Hamoumi, soupçonné d'avoir organisé le recrutement de volontaires pour le jihad et qui a fui au Caire fin 2014.

Nabil Aissaoui, dont le frère est parti en Syrie, est soupçonné d'avoir aidé l'imam à fuir et d'avoir organisé chez lui une école coranique clandestine, selon ces notes. Le parquet avait requis son placement en détention provisoire.

Manuel Gomez, converti à 17 ans, a été arrêté à la frontière hongroise fin 2014, alors qu'il tentait de rejoindre la zone irako-syrienne. L'été dernier, il a purgé deux mois de prison pour avoir dérogé au triple pointage quotidien au commissariat imposé par son assignation.

Les policiers de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) les ont arrêtés dans le cadre d'une information judiciaire ouverte en 2015 sur une filière jihadiste en Seine-et-Marne, après une enquête préliminaire datant de 2013, a ajouté la source proche du dossier.

La mosquée de Lagny, présentée par le gouvernement comme un "foyer d'idéologie radicale", avait été fermée en décembre 2015 dans le cadre de l'état d'urgence. Vingt-deux interdictions de sortie du territoire et neuf assignations à résidence d'"individus radicalisés" avaient été prononcées.

Dans la foulée, l'association qui gérait le lieu avait été dissoute, une mesure inédite en France, selon les autorités.

La commune de Lagny, voisine de Disneyland Paris, fait désormais figure d'épicentre d'un département "à risque" où, en décembre, 275 personnes étaient suivies dans le cadre de la lutte contre la radicalisation violente, et une dizaine assignées à résidence, selon une source judiciaire, contre cinq en Seine-Saint-Denis.

Dans la commune toute proche de Torcy, une mosquée fréquentée par les membres d'une cellule jihadiste, dont le procès se tient en ce moment à Paris, a été fermée en avril.


Rédigé par AFP le Samedi 3 Juin 2017 à 11:45 | Lu 268 fois