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Fidji : un budget 2013 pour poursuivre les efforts


Le Contre-amiral Premier ministre Franck Bainimarama, par ailleurs ministre des finances de Fidji, a présenté jeudi le budget 2013 de l’archipel (Source : ministère fidjien de l’information)
Le Contre-amiral Premier ministre Franck Bainimarama, par ailleurs ministre des finances de Fidji, a présenté jeudi le budget 2013 de l’archipel (Source : ministère fidjien de l’information)
SUVA, jeudi 22 novembre 2012 (Flash d’Océanie) – Le Contre-amiral Premier ministre Franck Bainimarama, par ailleurs ministre des finances de Fidji, a présenté jeudi le budget 2013 de l’archipel, placé une nouvelle sous le signe de la reconstruction et de la poursuite des efforts entamés au cours des exercices précédents.
« Notre économie est stable et se développe », a affirmé jeudi le Contre-amiral en guise de préambule devant un parterre de membres de son gouvernement et de diplomates présents dans la capitale fidjienne.
Le chef de l’exécutif, qui dirige depuis janvier 2007 un gouvernement issu de son putsch du 5 décembre 2006, a prononcé un long discours
http://www.fiji.gov.fj/index.php?option=com_content&view=article&id=7155%3Apm-bainimarama-2013-fiji-budget-speech&catid=67%3Afiji-header-stories
dans lequel il a détaillé les grandes lignes de son action à venir, avec un accent fort sur « l’investissement dans l’avenir ».
Cet investissement, selon lui, passe notamment par de grands travaux de remise en état des routes de l’archipel, ainsi que des ponts, dont plusieurs, y compris dans la capitale, sont impraticables depuis plusieurs semaines pour cause de risque d’effondrement.
Pour 2013, le budget ponts et chaussées sera de pas moins de 422 millions de dollars (184 millions d’euros).

Cet « investissement dans l’avenir » prend aussi la forme d’actions en faveur des services publics, dont les principaux sont l’éducation et la santé pour un budget que l’homme fort de Suva qualifie de « budget pour le peuple ».

Concernant les grands postes budgétaires, l’éducation recueille pour 2013 268 millions de dollars (117 millions d’euros), soit une augmentation de quelque douze millions de dollars par rapport à l’année précédente.
Autre grand poste traditionnel : la santé publique, avec un budget annoncé de 167 millions de dollars (73 millions d’euros)
Concernant l’aide sociale, le gouvernement a annoncé son intention de poursuivre un programme (pour une total de 22,7 millions de dollars soit dix millions d’euros) lancé au cours d’exercices précédents et qui consiste en la distribution de bons d’alimentation pour quelque 13.000 familles parmi les plus démunies.
Le Contre-amiral a aussi annoncé le lancement d’un nouveau régime de retraite pour les personnes âgées de plus de 70 ans et qui, jusqu’ici, n’étaient pas couvertes.
Au chapitre des grands chantiers : celui de la nécessaire réformes de la Caisse Nationale de Prévoyance et de Retraites, le Fiji National Provident Fund (FNPF).

Autrefois numéro un dans l’économie nationale, et qui emploie toujours un bon quart des huit cent mille habitants de Fidji, le secteur de la canne à sucre, en pleine crise depuis une dizaine d’années, reçoit un ballon d’oxygène de l’ordre de 15 millions de dollars (6,5 millions d’euros).
Cette aide devrait être accompagnée d’importantes réformes dans cette branche, qui ne bénéficie plus des achats subventionnés européens qui l’ont, un quart de siècle durant, épargné de la concurrence sur les marchés mondiaux.

Début 2012, veux vagues successives d’inondations ont gravement endommagé les récoltes de canne à sucre dans la « Sugar Belt » du pays, à l’Ouest et au Nord de l’île principale de Viti Levu.



Pour la police nationale, le budget consenti est de 92 millions de dollars (40 millions d’euros).


Le tourisme, grand secteur et première source de revenus et de devises de l’économie fidjienne, reçoit pour sa part une aide de 23,5 millions de dollars (environ dix millions d’euros).
Dans un secteur lié au tourisme, celui des investissements d’équipes de tournages étrangères, à Fidji, les autorités ont annoncé leur intention de continuer à promouvoir cette destination en particulier chez les compagnies de Bollywood, de plus en plus nombreuses à venir filmer depuis cet archipel.
Au plan de la destination investissement, de manière générale, les programmes de promotion devraient être poursuivis sur les marchés étrangers, avec une enveloppe de 1,2 million de dollars fidjiens (523.000 euros) pour l’organisme chargé de cette mission, Investment Fiji.

Au plan des taxes, les annonces de 2012 sont aussi poursuivies, notamment en matière d’augmentation des prélèvement sur les produits de luxe (vins, spiritueux, tabacs, nouvelle augmentation à dix pour cent) et de réduction progressive de la charge pour les ménages les plus modestes.
Pour les entreprises, un régime d’exemption et de période de grâce a été annoncé, pour les entreprises désireuses de se lancer en particulier dans le secteur agricole.
Ces vacances fiscales peuvent aller jusqu’à vingt ans pour les créations d’entreprises dans le secteur laitier, qui dépend encore largement, sur le marché local, des importations.

Investissement dans le processus démocratique

« (Ce budget) dresse aussi le décor de ce que pour quoi nous travaillons, en 2014 : le plein rétablissement de la démocratie parlementaire », a-t-il ajouté en rappelant que ce processus de rétablissement en était actuellement au stade de l’élaboration d’une nouvelle Constitution (la précédente a été abrogée en avril 2009) par une « Commission Constitutionnelle » qui devrait ensuite rendre cette ébauche à une Assemblée Constituante (dont la composition n’a pas encore été annoncée).
Au plan des préparations de ce scrutin, ces derniers mois, un processus d’enregistrement des citoyens sur des listes électorales a débuté, et enregistré jusqu’ici environ cinq cent mille inscrits sur ces nouvelles listes.
« On dit que nous n’aurons jamais de démocratie parlementaire. Nous en aurons une. Nous sommes sur la voie. Et ce sera une démocratie plus juste plus égalitaire, construite pour durer », a-t-il martelé tout en réaffirmant sa volonté de lutter contre la corruption.

« Nous ne tolèrerons pas les évadés fiscaux, les tricheurs de l’aide sociale ou tout simplement ceux qui nient aux Fidjiens ordinaires l’accès à des biens à des prix abordables. Pas moins que nous ne tolèrerons la corruption », a-t-il ajouté en parlant de « gestion économique responsable » et en annonçant une prévision de croissance de l’économie nationale de l’ordre de 2,5 pour cent en 2012.
Pour 2013, la prévision est de 2,7 pour cent, avec dans la colonne revenus 2,1 milliards de dollars fidjiens (916 millions d’euros) et dans celle des dépenses 2,3 milliards de dollars (un milliard d’euros), soit un déficit anticipé de 218 millions de dollars locaux (95 millions d’euros).

Pour cette Assemblée Constituante, le budget annoncé en 2013 est d’un million de dollars fidjiens (436.000 euros), a annoncé le Contre-amiral.
Un autre million de dollars a été mis de côté pour les travaux à venir du bureau des élections au cours de l’année 2013, dans le cadre des préparations des législatives censées avoir lieu au cours du dernier trimestre 2014.
Cette somme devrait aussi servir, selon le Contre-amiral, à financer des travaux de réfection et de remise en état du complexe parlementaire, désaffecté depuis le putsch de décembre 2006.

pa

Rédigé par PAD le Jeudi 22 Novembre 2012 à 05:32 | Lu 891 fois