Tahiti, le 24 février 2025 - Le festival Te Vevo revient du 26 février au 16 mars au Petit théâtre de la Maison de la culture pour sa 5e édition. Fidèle à ses valeurs, l'événement traite des sujets de société au travers de pièces de théâtre et de projections de films, toutes articulées de débats et d'échanges afin d'enrichir les représentations collectives. Pour autant, le festival insiste sur son accessibilité, sa distance avec les sujets traités et le plaisir léger de s'y pencher.
Créé en 2019, le festival Te Vevo se consacre au partage, à la réflexion et son plaisir. Il propose chaque année des fenêtres ouvertes sur des idées nouvelles, portées par des œuvres théâtrales pleines de sens. “Ce n'est rien de palpable, rien de quantifiable, rien qui puisse se prendre en photo... rien d'‘instagramable’”, explique Guillaume Gay, organisateur de l'événement. “C'est infiniment plus grand et plus intime : un souffle.” Une inspiration pour tous qui tient à la richesse des sujets abordés. Et qu'ils soient très explicites ou plus subtiles, ces sujets ont la particularité de toujours susciter le questionnement. Un trait de caractère propre au festival : “Comment construire un festival ? Comment choisir des spectacles qui touchent, questionnent et ouvrent les cœurs ? Par l'envie de partager toujours mieux, de proposer l'inoubliable. En espérant qu'œuvre après œuvre, quelque chose de subtil se tisse entre nous.”
Et pour cette année, l'organisateur est sûr de son coup. En ouvrant les festivités par Le village des sourds, pièce de théâtre française mise en scène par Catherine Schaub et interprêtée par Jérôme Kircher et Ariana-Suelen Rivoire, Guillaume Gay invite la population locale à prendre conscience de l'érosion linguistique qui sévit partout où la langue n'est pas protégée. Un écho, un vevo, que les Polynésiens sauront reconnaître. “Lorsque j'ai vu cette pièce, cela a vraiment résonné en moi avec ce qui se passe ici en Polynésie”, témoigne Guillaume Gay. “Nous sommes ici dans une vraie culture de l'oralité et cela m'a ramené à cette oppression qu'a subie la langue polynésienne durant son histoire, notamment pendant la période du CEP.” Et pour cause, la pièce conte l'histoire de Okionuk, un petit village du pôle Nord, où les habitants paient un marchand avec des mots, à défaut d'argent. Des transactions qui finissent par appauvrir le village en mots, limitant ainsi la compréhension de chacun, ce qui attise les violences et les rivalités. Seuls Youma, une petite fille sourde de 14 ans, et son interprète, Gurven, ont conservé une langue de résistance : celle des signes.
Des œuvres accessibles
Autre réflexion proposée pour cette 5e édition du festival Te Vevo, celle sur l'émancipation. “La pièce Pouvoir traite d'une marionnette lasse d'être un objet manipulé. Elle est en quête de liberté, d'émancipation. Un sentiment très présent ici en Polynésie”, reconnaît l'organisateur. Et le parallèle s'accentue à mesure que l'histoire se dévoile : ne jamais prendre la moindre décision, ne jamais penser, ne jamais choisir. Telle est la vie de cette marionnette qui, dorénavant, entend bien prendre son destin en main. Pour autant, Guillaume Gay assure que “s'il s'agit d'une critique politique, elle est d'autant plus fine puisqu'elle avance sous le manteau du rire. Ici, le génie belge éclate dans sa capacité à manier la distance et l'autodérision.” Un point très important que tient à souligner le festival, qui souffre maladroitement d'une image “intello” dont il aimerait se débarrasser : “Si toutes ces œuvres sont fortes et puissantes, elles demeurent néanmoins extrêmement accessibles. On parle beaucoup de l'universalité de l'ensemble de ces œuvres, qui résonnent à des endroits différents dans nos particularismes locaux, ce qui est le but même de ce festival. Mais ce sont avant tout des œuvres extrêmement populaires au sens noble du terme.”
Et enfin, le festival Te Vevo se clôturera par les représentations du spectacle Canopée de Boris Vigneron. Une pièce mêlant musique, théâtre et cirque, “le tout dans un tourbillon d'humour et de poésie”, promet Guillaume Gay. L'histoire met en scène Norenjiv, un musicien électro à l'égo démesuré et dont le concert déraille lorsque ses machines le lâchent. L'artiste dévoile ainsi sa fragilité et entraîne son audience dans une réflexion émouvante sur nos rapports à la nature et notre dépendance à la technologie. “C'est un propos que je voulais absolument explorer”, raconte Boris Vigneron. “Je voulais parler de la position de l'espèce humaine comme espèce animale dans l'écosystème d'aujourd'hui, et je me suis dit finalement qu'un artiste sur scène était une bonne métaphore de l'espèce humaine de par son idée de lui-même, son costume, son apparat. En somme, son égo.” Le spectacle, résolument hybride, a déjà fait forte impression dans l’Hexagone : une “audace” pour le journal Marianne, un spectacle “inclassable” selon Le Figaro et un artiste “hors normes” aux dires du Parisien.
Créé en 2019, le festival Te Vevo se consacre au partage, à la réflexion et son plaisir. Il propose chaque année des fenêtres ouvertes sur des idées nouvelles, portées par des œuvres théâtrales pleines de sens. “Ce n'est rien de palpable, rien de quantifiable, rien qui puisse se prendre en photo... rien d'‘instagramable’”, explique Guillaume Gay, organisateur de l'événement. “C'est infiniment plus grand et plus intime : un souffle.” Une inspiration pour tous qui tient à la richesse des sujets abordés. Et qu'ils soient très explicites ou plus subtiles, ces sujets ont la particularité de toujours susciter le questionnement. Un trait de caractère propre au festival : “Comment construire un festival ? Comment choisir des spectacles qui touchent, questionnent et ouvrent les cœurs ? Par l'envie de partager toujours mieux, de proposer l'inoubliable. En espérant qu'œuvre après œuvre, quelque chose de subtil se tisse entre nous.”
Et pour cette année, l'organisateur est sûr de son coup. En ouvrant les festivités par Le village des sourds, pièce de théâtre française mise en scène par Catherine Schaub et interprêtée par Jérôme Kircher et Ariana-Suelen Rivoire, Guillaume Gay invite la population locale à prendre conscience de l'érosion linguistique qui sévit partout où la langue n'est pas protégée. Un écho, un vevo, que les Polynésiens sauront reconnaître. “Lorsque j'ai vu cette pièce, cela a vraiment résonné en moi avec ce qui se passe ici en Polynésie”, témoigne Guillaume Gay. “Nous sommes ici dans une vraie culture de l'oralité et cela m'a ramené à cette oppression qu'a subie la langue polynésienne durant son histoire, notamment pendant la période du CEP.” Et pour cause, la pièce conte l'histoire de Okionuk, un petit village du pôle Nord, où les habitants paient un marchand avec des mots, à défaut d'argent. Des transactions qui finissent par appauvrir le village en mots, limitant ainsi la compréhension de chacun, ce qui attise les violences et les rivalités. Seuls Youma, une petite fille sourde de 14 ans, et son interprète, Gurven, ont conservé une langue de résistance : celle des signes.
Des œuvres accessibles
Autre réflexion proposée pour cette 5e édition du festival Te Vevo, celle sur l'émancipation. “La pièce Pouvoir traite d'une marionnette lasse d'être un objet manipulé. Elle est en quête de liberté, d'émancipation. Un sentiment très présent ici en Polynésie”, reconnaît l'organisateur. Et le parallèle s'accentue à mesure que l'histoire se dévoile : ne jamais prendre la moindre décision, ne jamais penser, ne jamais choisir. Telle est la vie de cette marionnette qui, dorénavant, entend bien prendre son destin en main. Pour autant, Guillaume Gay assure que “s'il s'agit d'une critique politique, elle est d'autant plus fine puisqu'elle avance sous le manteau du rire. Ici, le génie belge éclate dans sa capacité à manier la distance et l'autodérision.” Un point très important que tient à souligner le festival, qui souffre maladroitement d'une image “intello” dont il aimerait se débarrasser : “Si toutes ces œuvres sont fortes et puissantes, elles demeurent néanmoins extrêmement accessibles. On parle beaucoup de l'universalité de l'ensemble de ces œuvres, qui résonnent à des endroits différents dans nos particularismes locaux, ce qui est le but même de ce festival. Mais ce sont avant tout des œuvres extrêmement populaires au sens noble du terme.”
Et enfin, le festival Te Vevo se clôturera par les représentations du spectacle Canopée de Boris Vigneron. Une pièce mêlant musique, théâtre et cirque, “le tout dans un tourbillon d'humour et de poésie”, promet Guillaume Gay. L'histoire met en scène Norenjiv, un musicien électro à l'égo démesuré et dont le concert déraille lorsque ses machines le lâchent. L'artiste dévoile ainsi sa fragilité et entraîne son audience dans une réflexion émouvante sur nos rapports à la nature et notre dépendance à la technologie. “C'est un propos que je voulais absolument explorer”, raconte Boris Vigneron. “Je voulais parler de la position de l'espèce humaine comme espèce animale dans l'écosystème d'aujourd'hui, et je me suis dit finalement qu'un artiste sur scène était une bonne métaphore de l'espèce humaine de par son idée de lui-même, son costume, son apparat. En somme, son égo.” Le spectacle, résolument hybride, a déjà fait forte impression dans l’Hexagone : une “audace” pour le journal Marianne, un spectacle “inclassable” selon Le Figaro et un artiste “hors normes” aux dires du Parisien.
Le programme des représentations :
Le village des sourds - Les 27, 28 février et 1er mars à 19 h 30 ; le 2 mars à 17 h 30
Durée : 1 h 30 / À partir de 11 ans
Autour du spectacle :
Pouvoir - Les 6, 7 et 8 mars à 19 h 30 ; le 9 mars à 17 heures
Durée : 1 heure / À partir de 10 ans
Autour du spectacle :
Canopée - Les 13, 14 et 15 mars à 19 h 30 ; le 16 mars à 17 heures
Durée 1 h 10 / À partir de 8 ans
Autour du spectacle :
Le village des sourds - Les 27, 28 février et 1er mars à 19 h 30 ; le 2 mars à 17 h 30
Durée : 1 h 30 / À partir de 11 ans
Autour du spectacle :
- Projection du film Sound of Metal - mercredi 26 février à 18 h 30
- Échanges-débats sur la communauté et l'identité culturelle, l'appauvrissement du langage et ses conséquences, la surdité et le handicap auditif, la résistance et la résilience.
Pouvoir - Les 6, 7 et 8 mars à 19 h 30 ; le 9 mars à 17 heures
Durée : 1 heure / À partir de 10 ans
Autour du spectacle :
- Projection du film Citizen Kane - mercredi 5 mars à 18 h 30
- Échanges-débats sur la quête de l'autonomie et de liberté, la recherche de contrôle et de domination, les limites de notre système démocratique, les nouvelles formes de gouvernance.
Canopée - Les 13, 14 et 15 mars à 19 h 30 ; le 16 mars à 17 heures
Durée 1 h 10 / À partir de 8 ans
Autour du spectacle :
- Projection du film Ex-machina - mercredi 12 mars à 18 h 30
- Échanges-débats sur la déconnexion de l'homme avec la nature, la fragilité de l'homme face au progrès technologique, les bienfaits et les dangers de l'intelligence artificielle.