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Extinction Rebellion, ce mouvement écolo qui chamboule Londres


Londres, Royaume-Uni | AFP | jeudi 18/04/2019 - Ils grimpent sur les toits des métros, se collent avec de la glue aux bâtiments, bloquent des ponts... Depuis lundi, plusieurs milliers de manifestants du mouvement Extinction Rebellion perturbent le quotidien de Londres et se font arrêter par centaines.

Reconnaissables à leurs drapeaux représentant un sablier dans un cercle, pour signifier l'urgence à sauver la planète, ces militants redoutent l'extinction des espèces et comptent "paralyser" Londres jusqu'à ce que le gouvernement britannique accepte de les rencontrer.

Ils portent trois revendications: que le gouvernement "dise la vérité" sur l'état d'urgence climatique, l'élaboration d'un plan d'actions pour réduire à zéro les émissions nettes de gaz à effet de serre d'ici 2025 et la création d'"assemblées citoyennes" qui, aidées d'avis scientifiques, se prononceraient sur des questions climatiques.

Citant volontiers Gandhi ou Martin Luther King, le mouvement mise sur une escalade de la désobéissance civile en organisant des actions radicales, mais non-violentes. Résultat: la police faisait état jeudi matin de 428 arrestations à Londres depuis lundi.

- Nus au Parlement -

C'était l'objectif. "Les gens se demandent pourquoi tant de gens se font arrêter et cela leur montre que quelque chose cloche", puisque des personnes sont si "terrifiées pour leurs enfants" qu'elles en viennent à "enfreindre la loi", explique à l'AFP Stuart Basden, originaire du nord-ouest de l'Angleterre et l'un des pionniers du mouvement.

L'homme de 36 ans, ancien développeur web qui a déjà passé "une semaine en prison", organise des sessions pour "préparer mentalement" les manifestants à une détention. Il leur raconte "comment est la nourriture en prison, à quelle fréquence ils pourront voir d'autres prisonniers", l'essentiel étant de se rappeler avoir "décidé" de prendre le risque d'être arrêté.

Et ça marche. "Je suis prête à être arrêtée pour le bien de mes enfants", affirme à l'AFP Manda Brookman, 53 ans, venue de Cornouailles, dans le sud-ouest de l'Angleterre, pour bloquer cette semaine le pont de Waterloo. A ses côtés, Oliver Paines abonde: ce fermier de 68 ans faisait partie de la douzaine de militants qui se sont déshabillés en plein Parlement le 1er avril dernier pour attirer l'attention des députés sur la crise écologique.

Lancé en 2018, Extinction Rebellion a ouvert la rébellion contre le gouvernement britannique le 31 octobre, lors d'un événement à Parliament Square.

Rédigé par () le Jeudi 18 Avril 2019 à 06:20 | Lu 642 fois