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Exposition : KNKY, un artiste à contre-courant...


Du street art à la culture pop, en passant par "la culture du Tiki", les influences de KNKY sont nombreuses.
Du street art à la culture pop, en passant par "la culture du Tiki", les influences de KNKY sont nombreuses.
PAPEETE, le 13 octobre 2017 - Pour sa deuxième manifestation en solo, KNKY (prononcer "Kanaky") se positionne dans la mouvance artistique à contre-courant. C’est ainsi qu’il titre son exposition "#acontrecourant", comme un besoin de se questionner sur ce qui nous est donné à voir. Découvrez son univers à la galerie Winkler, du 19 au 31 octobre.


"Nous vivons dans un monde bombardé d’images, en permanence sollicités nous emmagasinons sans le vouloir des multitudes d’informations par l’intermédiaire de nos réseaux sociaux notamment. Comment se positionne l’artiste d’aujourd’hui face à cette frénésie ? Cette convenance affichée du beau comme du bien ?", rapporte Vaiana Drollet de la galerie Winkler. Et de poursuivre : "KNKY s’interroge sur son rôle d’artiste, sur ce qu’il veut exprimer dans ses œuvres. Au-delà des codes, il expérimente par la sérigraphie, le pochoir, ou encore le "mixed media" une nouvelle iconographie." Du street art à la culture pop, en passant par "la culture du Tiki" comme il le clame, les influences de KNKY sont en effet nombreuses.

Cette sérigraphie sur toile intitulée "Teikariki-Teikariki" est "un transfert du double Elvis de Warhol rehaussé d'un clin d'œil au vandalisme urbain actuel et inutile", explique l'artiste.
Cette sérigraphie sur toile intitulée "Teikariki-Teikariki" est "un transfert du double Elvis de Warhol rehaussé d'un clin d'œil au vandalisme urbain actuel et inutile", explique l'artiste.
L'artiste commence le graffiti à l'âge de 14 ans, puis se spécialise dans l'impression. La plupart du temps, il tente ses recherches d’abord dans la rue. Celle-ci devient un lieu d’expérimentation à part entière. Très vite, il aime décorer des planches de skate et de surf, et se découvre une vraie passion pour les autocollants. Par des affichages sauvages, des stickers, des graffitis, il construit ses compositions pour ensuite les détourner sur de la toile, du bois ou du papier. Il confie : "Surfeur dans l'âme, j'ai grandi sur le Caillou, baignant dans l'univers des bandes dessinées. Mon père mélanésien était un jeune branché pendant l'occupation des États-Unis, et c'est donc tout naturellement que j'ai adopté la culture américaine, celle des super héros, etc. Quant à ma mère, d'origine vietnamienne, elle m'a donné le goût du travail."

Une vahine "made in China" pour muse…

Cette vahine "made in China" reflète bien sa démarche artistique à contre-courant…
Cette vahine "made in China" reflète bien sa démarche artistique à contre-courant…
Après une première manifestation individuelle en 2015, KNK est donc de retour à la galerie Winkler afin de présenter sa deuxième exposition en solo, forte d'une trentaine de nouvelles œuvres. Nous sommes nombreux à nous demander pour quelles raisons le Néo-Calédonien l'a intitulée "#acontrecourant". Sa réponse est pour le moins déroutante : "Prendre pour muse une vahine made in China à 99 cents pour lui accorder son quart d'heure de célébrité, c'est aller à contre-courant de ce qu'il se fait actuellement. J'applique cette même logique à mes affiches d'exposition et aux tee-shirts que j'imprime, avec la même insolence de ma période adolescente. Je ne dénonce absolument rien, il y a les réseaux sociaux pour cela, j'interroge simplement…"

Passionné de glisse, on retrouve souvent des surfeurs dans ses œuvres.
Passionné de glisse, on retrouve souvent des surfeurs dans ses œuvres.
Et d'ajouter : "Naturellement, je m'engouffre tous les jours dans ma démarche personnelle, c'est un processus long et complexe qui peut être résumé en partie dans la sérigraphie sur toile intitulée "Teikariki-Teikariki", étant un transfert du double Elvis de Warhol rehaussé d'un clin d'œil au vandalisme urbain actuel et inutile. Mon message aux Polynésiens : soyez audacieux !" Insaisissable par nature, tel un caméléon, KNKY aime brouiller les pistes, notamment sur son identité. Toujours en mouvement, il a participé cette année encore au Street Art Fair de Los Angeles (comme celui de Tokyo l’année dernière avec Tahe), au Festival Tiki Oasis à San Diego (avec Cronos et HTJ), ou encore à une exposition collective dans le downtown de Los Angeles. Dans cette nouvelle exposition, KNKY se livre d’avantage, la vision se fait plus personnelle, plus intime. Venez à sa rencontre le 19 octobre, lors du cocktail-vernissage. Ses œuvres seront accrochées aux cimaises de la galerie Winkler jusqu'au 31 octobre.

Infos pratiques

Du 19 au 31 octobre
Galerie Winkler
Vernissage jeudi 19 octobre, à 18 heures
Contact : 40 42 81 77

Rédigé par Dominique Schmitt le Vendredi 13 Octobre 2017 à 16:18 | Lu 1698 fois