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Exercice incendie : « si ça prend feu ici c’est le blackout dans tout Tahiti »


Les pompiers prêts à arroser l’incendie avec un mélange moussant spécial
Les pompiers prêts à arroser l’incendie avec un mélange moussant spécial
PAPEETE, le 28 mai 2014 - Si un poste source de la TEP venait à prendre feu, tout le réseau électrique de l’île pourrait sauter, et l’incendie en lui-même pourrait projeter du liquide brûlant sur une dizaine de mètres. Les pompiers se sont préparés mercredi dernier à un tel scénario catastrophe.

Des flammes de 10 mètres de haut, des huiles bouillantes, une épaisse fumée toxique, des explosions, des projections de 5 à 10 mètres… Cette vision de cauchemar correspond au scénario d’un exercice incendie touchant le poste source d’Arue de la société TEP.

Ces postes sources rassemblent à d’énormes transformateurs, disjoncteurs et autres appareils électriques industriels. Ce sont eux qui font l’interface entre les lignes à haute tension et le réseau électrique général. Celui d’Arue capte la production hydroélectrique de Papenoo pour alimenter les clients EDT du grand Papeete. S’il devait prendre feu, la TEP essaierait de faire passer le courant par la côte Ouest, mais dans le pire des scénarios tout Tahiti pourrait se retrouver sans électricité. Et l’incendie lui-même serait difficilement maitrisable.

C’est pour être prêt à gérer une telle catastrophe que des exercices incendies rassemblant les équipes d’intervention d’EDT, la TEP, les pompiers, la police municipale et la gendarmerie sont organisés tous les deux ans dans chaque poste source. Ce mercredi 28 c’était au tour d’Arue.

Tout prendre en compte

Un porte-parole de la TEP explique que cet exercice permet de se préparer à gérer tous les aspects d’un tel sinistre : comment continuer à alimenter la ville en électricité, comment empêcher l’incendie de se propager, comment coordonner les équipes de secours, comment protéger l’environnement. Surtout, les hommes qui seront sur le terrain doivent connaitre les lieux en avance et connaitre le plan d’action prévu.

Teuira Walter, chef de l’équipe d’intervention de l’EDT, est justement l’un de ceux qui devra intervenir en premier. « Si un feu est repéré, nous avons un appel du dispatching. D’abord nous mettons tout hors tension, puis nous venons identifier le feu et alerter les pompiers pour leur laisser la main. Mais nous restons les yeux des pompiers, nous avons des masques qui nous permettent de passer devant les combattants du feu pour les guider vers une victime ou la source de l’incendie. Dans un feu de ce genre les masques sont vitaux : dès que tu tousses, tu meurs ! »

Les pompiers arrosent l’incendie avec une mousse spéciale, et ne tenteront d’entrer dans le bâtiment qu’une fois le danger le plus sévère écarté. Lors de l’exercice de ce mercredi, ils ont même déployé la grande échelle pour se préparer à attaquer le feu par le haut.

Si ces exercices sont indispensables à la sécurité de tous, ils ont pu énerver quelques automobilistes, coincés dans un embouteillage inhabituel s’étendant du rond-point de la poste d’Arue à la laiterie Sachet.

Rédigé par Jacques Franc de Ferrière le Mercredi 28 Mai 2014 à 17:25 | Lu 1636 fois