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Euthanasie: les Zurichois appelés à bannir le "tourisme de la mort"


Euthanasie: les Zurichois appelés à bannir le "tourisme de la mort"
ZURICH, 14 mai 2011 (AFP) - Les électeurs zurichois sont appelés dimanche aux urnes pour décider si l'aide au suicide doit continuer à être accordée à des non-résidents, alors que ces dernières années de nombreux étrangers gravement malades sont venus mettre fin à leur vie dans le canton.

L'initiative populaire contre le "tourisme de la mort", lancée par les partis conservateurs de l'Union démocratique fédérale (UDF) et du Parti évangélique (PEV), veut imposer une obligation de résidence d'au moins un an dans le canton de Zurich aux personnes étrangères voulant bénéficier de l'aide au suicide.

L'association helvétique Dignitas est devenue célèbre ces dix dernières années en proposant à plus de 1.000 étrangers, principalement des personnes en phase terminale d'une maladie, de profiter d'une législation suisse autorisant l'aide au suicide sous certaines conditions.

La réglementation en vigueur dans la Confédération autorise l'assistance au suicide lorsque celle-ci ne se fonde pas sur un mobile "égoïste". Cette aide ne peut être apportée que de façon passive en procurant par exemple les médicaments permettant à une personne de mettre fin à ses jours.

L'assistance active - aider une personne à prendre un produit ou le lui administrer - est interdite.

Selon les chiffres fournis par Dignitas, cette dernière avait accompagné, à la fin 2010 1.138 personnes, dont 592 en provenance d'Allemagne, 102 de France, 118 de Suisse, 19 d'Italie, 18 des Etats-Unis et 16 d'Espagne.

L'assistance au suicide a non seulement provoqué de vifs débats au Royaume-Uni, en France et en Allemagne, où les lois sont plus restrictives, mais les pratiques controversées de l'association ont également provoqué l'émoi en Suisse.

Dignitas, qui dit accompagner des personnes au stade terminal d'une maladie ou gravement handicapées vers une mort digne et sans souffrance, a été obligée de changer régulièrement de lieu pour assister des candidats au suicide, passant de résidences privées à des chambres d'hôtels ou des bureaux dans des zones commerciales.

Une autre organisation helvétique, Exit, apporte son assistance à des personnes désireuses de mettre fin à leur vie, mais elle refuse d'accompagner des étrangers non-résidents.

L'UDF et le PEV veulent aussi aller plus loin. Dans une deuxième votation présentée en parallèle dimanche, les deux partis veulent totalement interdire l'aide au suicide dans toute la Suisse.

pac/ale/jls

Rédigé par AFP le Samedi 14 Mai 2011 à 07:06 | Lu 372 fois