Paris, France | AFP | mercredi 08/09/2021 - La cour d'appel de Paris a relaxé mercredi le polémiste Eric Zemmour, qui était poursuivi pour injure et provocation à la haine; après une violente diatribe contre l'islam et l'immigration, prononcée en 2019 lors d'une réunion politique, à la stupéfaction des parties civiles.
En première instance, le chroniqueur de 63 ans, à qui certains prêtent l'intention de se présenter à l'élection présidentielle de 2022, avait été condamné pour ces mêmes propos à 10.000 euros d'amende.
Lors d'une "convention de la droite" organisée par des proches de l'ex-députée du Front national (devenu RN) Marion Maréchal le 28 septembre 2019, Eric Zemmour avait prononcé un discours fustigeant des immigrés "colonisateurs" et une "islamisation de la rue".
Le journaliste y avait également décrit le voile et la djellaba comme "les uniformes d'une armée d'occupation".
Dans les motivations de son arrêt, dont l'AFP a obtenu lecture, la cour d'appel a jugé que "aucun des propos poursuivis ne visent l'ensemble des Africains, des immigrés ou des musulmans mais uniquement des fractions de ces groupes".
"Il n'est nullement justifié de propos visant un groupe de personnes dans son ensemble en raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée", ajoute la cour, "d'où il suit que les infractions poursuivies ne sont pas constituées".
Cette décision a estomaqué les associations antiracistes qui s'étaient constituées parties civiles.
"Je suis sidérée, c'est une grosse déception", a réagi auprès de l'AFP une des avocates de la Maison des potes, Me Ambre Benitez. "C'est une décision catastrophique pour le débat public, cela autorise tous les excès racistes", a renchéri un autre, Me Jérôme Karsenti, ajoutant que sa cliente envisageait de se pourvoir en cassation.
Controverses
"J'attends de voir les motivations, mais pour le moment, je ne comprends pas", a renchéri Me Marianne Ansart, au nom de la Ligue des droits de l'Homme (LDH).
En première instance, le tribunal correctionnel de Paris avait estimé en septembre 2020 que ces propos constituaient "une exhortation, tantôt implicite tantôt explicite, à la discrimination et à la haine à l'égard de la communauté musulmane et à sa religion".
"Les opinions, même choquantes, doivent pouvoir s'exprimer, néanmoins les faits reprochés vont plus loin et outrepassent les limites de la liberté d'expression puisqu'il s'agit de propos injurieux envers une communauté et sa religion", avait ajouté la présidente de la 17e chambre correctionnelle.
Le discours d'Eric Zemmour avait à l'époque été largement dénoncé dans la classe politique et provoqué un âpre débat dans les médias pour lesquels il travaillait.
En dépit de cette controverse, le chroniqueur a depuis été embauché par CNews, où il intervient toujours dans une émission quotidienne. Ses commentaires ont dopé l'audience de la chaîne d'information mais lui ont valu aussi une série de poursuites judiciaires.
Eric Zemmour était ainsi convoqué mercredi devant le tribunal pour avoir mis en cause les migrants mineurs, qu'il avait qualifiés de "voleurs" et d'"assassins" sur CNews en septembre 2020.
Cette relaxe intervient alors que le polémiste semble se rapprocher d'une candidature à la présidentielle de l'an prochain.
A la mi-septembre, il doit débuter une tournée de promotion d'un nouvel essai qui donnera lieu à "des échanges avec les Français" au parfum de campagne électorale.
En première instance, le chroniqueur de 63 ans, à qui certains prêtent l'intention de se présenter à l'élection présidentielle de 2022, avait été condamné pour ces mêmes propos à 10.000 euros d'amende.
Lors d'une "convention de la droite" organisée par des proches de l'ex-députée du Front national (devenu RN) Marion Maréchal le 28 septembre 2019, Eric Zemmour avait prononcé un discours fustigeant des immigrés "colonisateurs" et une "islamisation de la rue".
Le journaliste y avait également décrit le voile et la djellaba comme "les uniformes d'une armée d'occupation".
Dans les motivations de son arrêt, dont l'AFP a obtenu lecture, la cour d'appel a jugé que "aucun des propos poursuivis ne visent l'ensemble des Africains, des immigrés ou des musulmans mais uniquement des fractions de ces groupes".
"Il n'est nullement justifié de propos visant un groupe de personnes dans son ensemble en raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée", ajoute la cour, "d'où il suit que les infractions poursuivies ne sont pas constituées".
Cette décision a estomaqué les associations antiracistes qui s'étaient constituées parties civiles.
"Je suis sidérée, c'est une grosse déception", a réagi auprès de l'AFP une des avocates de la Maison des potes, Me Ambre Benitez. "C'est une décision catastrophique pour le débat public, cela autorise tous les excès racistes", a renchéri un autre, Me Jérôme Karsenti, ajoutant que sa cliente envisageait de se pourvoir en cassation.
Controverses
"J'attends de voir les motivations, mais pour le moment, je ne comprends pas", a renchéri Me Marianne Ansart, au nom de la Ligue des droits de l'Homme (LDH).
En première instance, le tribunal correctionnel de Paris avait estimé en septembre 2020 que ces propos constituaient "une exhortation, tantôt implicite tantôt explicite, à la discrimination et à la haine à l'égard de la communauté musulmane et à sa religion".
"Les opinions, même choquantes, doivent pouvoir s'exprimer, néanmoins les faits reprochés vont plus loin et outrepassent les limites de la liberté d'expression puisqu'il s'agit de propos injurieux envers une communauté et sa religion", avait ajouté la présidente de la 17e chambre correctionnelle.
Le discours d'Eric Zemmour avait à l'époque été largement dénoncé dans la classe politique et provoqué un âpre débat dans les médias pour lesquels il travaillait.
En dépit de cette controverse, le chroniqueur a depuis été embauché par CNews, où il intervient toujours dans une émission quotidienne. Ses commentaires ont dopé l'audience de la chaîne d'information mais lui ont valu aussi une série de poursuites judiciaires.
Eric Zemmour était ainsi convoqué mercredi devant le tribunal pour avoir mis en cause les migrants mineurs, qu'il avait qualifiés de "voleurs" et d'"assassins" sur CNews en septembre 2020.
Cette relaxe intervient alors que le polémiste semble se rapprocher d'une candidature à la présidentielle de l'an prochain.
A la mi-septembre, il doit débuter une tournée de promotion d'un nouvel essai qui donnera lieu à "des échanges avec les Français" au parfum de campagne électorale.