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Entre unité et différence, premier débat des candidats à l'investiture LR


Joël SAGET / AFP
Joël SAGET / AFP
Paris, France | AFP | lundi 07/11/2021 - Marquer sa différence sans compromettre l'unité du mouvement: les cinq candidats à l'investiture LR pour la présidentielle tiennent le premier de leurs quatre débats télévisés lundi soir.

Xavier Bertrand, Valérie Pécresse, Michel Barnier, Eric Ciotti et Philippe Juvin se retrouvent devant LCI, RTL et Le Figaro.

Leur mission: séduire les militants qui feront leur choix du 1er au 4 décembre lors du Congrès du parti, et au-delà convraincre les Français de porter le finaliste au second tour et, objectif suprême, à l'Elysée en avril 2022.

Entre une extrême droite -Marine Le Pen et le candidat putatif Eric Zemmour- qui mord sur son électorat et les clins d'oeil appuyés du camp Macron via notamment Edouard Philippe, la droite classique veut afficher son projet propre.

Ces débats vont "nous aider à encore mieux nous rassembler", a assuré le président LR du Sénat Gérard Larcher dimanche, en assurant que la droite, éliminée dès le premier tour en 2017, "n'est pas tant écartelée que cela".

Mais les sondages sont pour l'heure le plus souvent décevants: le président sortant semble confortablement en tête du premier tour, avec Mme Le Pen et M. Zemmour favoris pour l'affronter au second.

Et dans le camp LR même aucun candidat "n'écrase le match" à ce stade parmi les trois les mieux placés -Xavier Bertrand, Valérie Pécresse et Michel Barnier-. 

"Les jeux sont ouverts", estime le chef des députés LR, Damien Abad. "C'est très difficile de faire un pronostic, il y a une volatilité très forte", reconnaît-il.

Avec des inflexions propres, les cinq candidats déclinent les grands lignes du parti: davantage d'autorité pour l'Etat et de confiance pour les territoires, rétablissement des finances publiques et de la valeur travail, fermeté sur la sécurité et l'immigration, entre autres.

Et renvoyer dos-à-dos l'extrême droite et le président Macron, accusés de d'affaiblir la France et de fracturer la société.

"Equipe de France" 

Si chacun interprétera la partition à sa façon, au final doit se dégager l'image d'une "équipe de France" où tous s'engagent à soutenir le vainqueur, souligne M. Larcher.

Le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand, pilier du macronisme, a ironisé dimanche sur ce débat, "un ballet de personnes sans projet".

Mieux placé que ses concurrent dans les sondages, Xavier Bertrand souffre parmi les militants et l'appareil du mauvais souvenir laissé par son départ fracassant de LR en 2017.

Longtemps hostile à une primaire, le patron des Hauts-de-France a fini par se soumettre à l'idée d'un vote des militants et a aussi repris la carte du parti.

Valérie Pécresse, seule femme du groupe, soigne une image de compétence confortée par sa présidence de la région Ile-de-France.

Mais elle aussi avait déserté LR avant d'y revenir, et son positionnement plus au centre pourrait décourager une base avide de rupture.

Plusieurs fois ministre et négociateur européen pour le Brexit Michel Barnier offre l'image d'un dirigeant chevronné.

Resté loyal envers la formation gaulliste, il bénéficierait d'un fort soutien parmi les militants, mais les sondages le placent régulièrement à la traîne pour parvenir au second tour.

Le député des Alpes-Maritimes Eric Ciotti soigne un positionnement très droitier avec des "idées de rupture" sur l'identité nationale ou l'autorité. En cas de deuxième tour Macron-Zemmour, il voterait pour ce dernier, a-t-il dit.

Maire de La Garenne-Colombes (Hauts-de-Seine), Philippe Juvin, le moins connu des cinq, joue sur son expérience d'élu local et de professeur de médecine.

Les débats suivants sont prévus le 14 novembre sur BFMTV et RMC, le 21 novembre sur Cnews et Europe 1, et le 30 novembre, soit la veille du premier tour du congrès, sur France 2.

Chaque débat doit durer une heure trente et les candidats seront également invités au journal de 20H00 de TF1 d'ici au congrès.

Après le verdict des adhérents -LR en revendique plus de 110.000, un chiffre en forte hausse ces dernières semaines- il faudra "qu'on ait tout le monde sur la photo de famille, qu'on donne l'image d'une droite rassemblée, renouvelée, qui a cette furieuse envie de gagner", souligne M. Abad.

Rédigé par RB le Dimanche 7 Novembre 2021 à 22:40 | Lu 224 fois