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Enlèvement de Mia: sa mère extradée de la Suisse vers la France


Nancy, France | AFP | vendredi 23/04/2021 - La mère de Mia, qui avait commandité l'enlèvement de sa propre fille de 8 ans dont elle n'a plus la garde, a été extradée vendredi par la Suisse, où elle avait été arrêtée dimanche. 

Lola Montemaggi, 28 ans, devait être présentée dans l'après-midi à un juge d'instruction à Nancy.

En détention depuis dimanche dans le canton de Vaud, elle a été remise "aux autorités françaises vers 11H00", a indiqué l'Office fédéral de la Justice (OFJ) dans un courriel envoyé à l'AFP.

La mère de Mia a été extradée en même temps qu'un ressortissant français surnommé "Roméo" qui l'avait aidée en Suisse.

"Les opérations se sont déroulées sans incident", a précisé la justice helvète.

Lola Montemaggi est ensuite arrivée à la cité judiciaire de Nancy peu avant 15H00, a confirmé son avocat, Me Stéphane Giuranna, peu après qu'un convoi de deux voitures, encadrées par des motards de la police, a été vu entrant dans les lieux par un journaliste de l'AFP.

"Trois personnes dont Roméo et la mère de l'enfant vont être présentées devant le juge d'instruction de la Jirs (Juridiction interrégionale spécialisée) de Nancy", a indiqué, dans un court communiqué, le procureur de la République de Nancy, François Pérain. Le magistrat prévoit de tenir un bref point presse entre 18H00 et 20H00 "une fois les mises en examen effectuées".

Selon l'Est Républicain, la troisième personne présentée au juge vendredi a été interpellée sur le sol français et "devrait être mise en examen pour l'association de malfaiteurs mais pas pour l'enlèvement".

"Rejet de la vie en société"

Mia, 8 ans, a été enlevée sans violence le 13 avril dans les Vosges, par plusieurs hommes, à la demande de sa mère, qui n'avait plus le droit de la voir seule ni de lui parler au téléphone. Se revendiquant de la mouvance anti-système, les ravisseurs s'étaient fait passer pour des professionnels de la protection de l'enfance, avec des papiers falsifiés à en-tête du ministère de la Justice, et avaient réussi à emmener la petite fille, hébergée chez sa grand-mère maternelle à une trentaine de kilomètres d'Epinal. 

La procédure d'Alerte enlèvement avait été déclenchée. Les deux hommes avaient été interpellés un ou deux jours plus tard. 

L'enfant a été retrouvée saine et sauve dimanche dans un squat de la commune de Sainte-Croix (canton de Vaud), avec sa mère, qui tentait de gagner la Russie, selon des éléments dévoilés par François Pérain, désormais chargé du dossier géré par la Jirs.

Dès le lendemain du rapt, le procureur de la République d'Epinal, Nicolas Heitz, avait expliqué que Lola Montemaggi avait perdu la garde de sa fille en janvier et qu'elle n'avait pas répondu aux convocations de la justice depuis. Ayant voulu scolariser son enfant à domicile, ce qui lui avait été refusé, elle faisait montre d'une "position de rejet de la vie en société", avait-il indiqué.

Cinq mises en examen

Âgés de 23 à 60 ans, les cinq hommes ayant organisé le kidnapping, sous le nom de code "Opération Lima", sont poursuivis pour "enlèvement en bande organisée d'une mineure de (moins de) quinze ans et association de malfaiteurs". Quatre d'entre eux ont été placés en détention.

Le cinquième a été placé sous contrôle judiciaire. Interrogé par France Télévisions, l'homme, qui a attendu dans une voiture avec la mère de Mia qu'il ne connaissait pas auparavant, a expliqué qu'elle lui avait dit que "son droit de visite n'aurait pas été respecté". Il a estimé que c'était "inadmissible de séparer une enfant d'une mère".

Un sixième homme est toujours recherché.

Un mandat d'arrêt international a par ailleurs été lancé mardi à l'encontre de Rémy Daillet, figure du mouvement complotiste résidant en Malaisie, soupçonné d'avoir contribué à l'organisation de l'enlèvement de Mia. Selon un responsable de la police malaisienne, Kuala Lumpur est prêt à coopérer avec la France sur cette enquête, malgré l'absence d'accord d'extradition entre les deux pays.

Mia a été remise lundi à sa grand-mère maternelle, qui a été désignée "tiers de confiance" par la justice.

le Vendredi 23 Avril 2021 à 04:45 | Lu 269 fois