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Englué dans le "Penelopegate", Fillon poursuit sa campagne


Paris, France | AFP | jeudi 01/02/2017 - François Fillon, englué dans l'affaire des emplois fictifs présumés de sa femme et lâché par une partie de ses troupes qui cherchent un candidat de substitution, poursuit vaille que vaille sa campagne présidentielle avec un déplacement dans les Ardennes.

Seule modification dans l'agenda survenue depuis les nouvelles révélations du Canard Enchaîné mercredi, l'annulation d'un déplacement au Liban et en Irak programmé initialement pour ce week-end.

Voulant aller sur le terrain et fuir "l'atmosphère irrespirable créée par des médias qui instruisent mon procès à charge jour après jour" comme il l'a dit mercredi aux parlementaires selon des propos rapportés par des participants à l'AFP, il se rend jeudi dans les Ardennes.

Au programme: visite de crèche et meeting notamment sur le thème de la fracture territoriale.

Mercredi, l'ancien Premier ministre a appelé à l'aide les parlementaires leur demandant "de tenir 15 jours" encore derrière lui et a déplacé l'affaire sur le terrain politique en accusant la gauche au pouvoir de "coup d'Etat institutionnel".

L'Elysée est immédiatement monté au créneau en expliquant que "le seul pouvoir" est "celui de la justice qu'on doit laisser travailler (...)".

Deux mois après avoir remporté la primaire de la droite, à la surprise générale, et une semaine seulement après les premières révélations du Canard Enchaîné, le candidat Fillon est bien fragilisé. Il est donné par un sondage Elabe éliminé dès le premier tour, au profit de Marine Le Pen et Emmanuel Macron.

Et ce alors que la droite pouvait profiter d'une gauche divisée et en plein délitement pour la présidentielle qui a lieu dans moins de trois mois.

Mercredi, l'hebdomadaire satirique a revu à la hausse le total des rémunérations perçues par Penelope Fillon (plus de 830.000 euros) et deux de ses enfants (84.000 euros) en qualité d'assistants parlementaires, créant l'émoi dans les couloirs de l'Assemblée.

- 'Cuir épais' -
Le député de Paris, qui continue de clamer haut et fort qu'il n'a "rien à se reprocher", a reçu mercredi soir le soutien du comité politique du parti LR, composé des différentes sensibilités du parti.

"Il n'y a pas de candidature alternative, les choses sont claires", a expliqué le président du Sénat Gérard Larcher alors qu'en coulisses, les couteaux sont sortis.

L'ancien Premier ministre, cinq ans à Matignon, au "cuir épais", a assuré aux parlementaires qu'il "affronterait les attaques jusqu'au bout", ne se laissant pas intimider.

Alain Juppé, que certains poussent à revenir, à l'instar du député Philippe Gosselin, a lancé mercredi soir depuis sa ville de Bordeaux: "En toute hypothèse, je ne serai pas un Plan B". Il avait déjà exclu en fin de semaine dernière d'être un recours.

Aucun ténor de la droite ne veut officiellement donner le coup de grâce au vainqueur de la primaire mais le scénario d'un plan B prend forme et occupe tous les esprits. Et les noms circulent: Baroin, Wauquiez ....

Pendant ce temps, l'enquête préliminaire ouverte par le parquet financier se poursuit.

Ainsi Marc Joulaud, ex-suppléant de François Fillon à l'Assemblée nationale, a précisé mercredi aux enquêteurs "la fonction occupée par Penelope Fillon à ses côtés", dans l'affaire des emplois présumés fictifs de l'épouse du candidat de la droite à la présidentielle, ont déclaré ses avocats à l'AFP.

Une perquisition pourrait intervenir au Sénat dans les jours qui viennent et des auditions vont se poursuivre.


Rédigé par () le Mercredi 1 Février 2017 à 17:55 | Lu 278 fois