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En Corse, Darmanin assure "engager la parole de l'Etat"


Pascal POCHARD-CASABIANCA / AFP
Pascal POCHARD-CASABIANCA / AFP
Ajaccio, France | AFP | jeudi 17/03/2022 - Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a assuré jeudi que ses discussions avec les élus autonomistes corses, qu'il a promis de formaliser dans "un document écrit", engageait bien "la parole de l'Etat", au-delà de l'élection présidentielle.

"Je suis favorable à ce qu'il y ait un document écrit" pour que "tout ce que nous avons dit (soit) inscrit dans le temps, comme un engagement de l'Etat et de la Collectivité", a déclaré le ministre lors d'une conférence de presse à la préfecture d'Ajaccio, au deuxième jour de sa visite en Corse.

Dès mercredi soir, le président autonomiste du Conseil exécutif de Corse, Gilles Simeoni, avait salué les "engagements très forts" de M. Darmanin, "prêt à aller jusqu'à l'autonomie" pour l'île, souhaitant que ceux-ci soient "consignés dans un document, avec un calendrier". "Dans ce cas, je pourrai considérer que nous avons posé la première pierre d'un processus historique", avait-il dit.

"Les ministres engagent la parole de l'Etat", lui  a répondu le ministre jeudi: "Ce que je dis, (...) je suis capable de l'écrire. Je n'ai pas deux types de paroles, je n'en ai qu'une, je suis comme les Corses, un homme d'honneur. Et donc j'écrirai et j'engagerai évidemment la parole de la République".

"Est-ce qu'on se mettra d'accord à l'issue de ces nombreuses et difficiles discussions, je n'en suis pas certain, mais commençons par ce dialogue", a-t-il néanmoins précisé.

Concernant le rapprochement éventuel à la prison corse de Borgo d'Alain Ferrandi et Pierre Alessandri, les deux autres membres du +commando Erignac+, condamnés comme Yvan Colonna à la perpétuité pour l'assassinat du préfet Erignac en 1998 à Ajaccio, suite à la levée de leur statut de "détenu particulièrement signalé" (DPS), il a répété qu'"en aucun cas le gouvernement ne pourra prendre de décision sous la pression de la rue: "Tant qu'il y aura des violences, il ne peut pas y avoir de rapprochement".

Il a rappelé le "rendez-vous judiciaire" d'Alain Ferrandi le 21 avril devant la cour d'appel de Paris, qui doit se prononcer sur sa demande d'aménagement de peine sous un régime de semi-liberté à Borgo.

Rappelant les violences qui ont eu lieu dans l'île depuis l'agression d'Yvan Colonna dans sa prison d'Arles (Bouches-du-Rhône), depuis laquelle il est toujours dans le coma, il a souligné que celles-ci ont fait "130 blessés" parmi les forces de l'ordre.

"J'ai été engagé sur les gilets jaunes, c'était en-dessous de ce qui s'est passé", a raconté au ministre jeudi, en présence de la presse, un gendarme engagé notamment sur la manifestation de dimanche à Bastia.

le Jeudi 17 Mars 2022 à 04:38 | Lu 189 fois