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Emplois cabinet : "J’ai l’impression qu’il va falloir faire preuve de beaucoup d’explications", reconnait Tuihani


Marcel Tuihani, président de l'assemblée de Polynésie française et auteur de la proposition de délibération.
Marcel Tuihani, président de l'assemblée de Polynésie française et auteur de la proposition de délibération.
PAPEETE, 26 août 2015 - Marcel Tuihani nous explique les enjeux de sa démarche. Il a déposé, mardi, une proposition de délibération reconnaissant le caractère d'utilité publique de plus de 153 millions Fcfp de dépenses dans le volet financier de l'affaire des emplois cabinet de la présidence Flosse, de 1996 à 2004.

Vous avez informé Edouard Fritch de votre intention de déposer cette proposition de délibération, vendredi 21 août. Quelle a été son sentiment ?

Marcel Tuihani : Il faudrait lui poser la question, mais je tiens à insister sur le fait que la décision de justice est purgée et que la cour reconnaît que dans ce volet de l’affaire qu’il n’y a pas eu d’irrégularité. Dès lors, ne pensez-vous pas qu’il y a un souci au regard de l’application du statut d’autonomie ? Là, on parle de 23 agents qui ont fait l’objet de convention de mise à disposition et pour lesquelles la cour a reconnu qu’il n’y avait pas d’irrégularité alors que la chambre territoriale des comptes a estimé que le budget du Pays n’aurait pas dû prendre en charge ces indemnités. Deux juridictions ont un avis contraires sur l’interprétation du statut : où se trouve notre légitimité, en tant qu’institutions de la Polynésie française.

Ne craignez-vous cependant de donner l’impression de vouloir effacer l’ardoise de Gaston Flosse, dans ce volet de l’affaire des emplois cabinet de la présidence ?

Marcel Tuihani : Pourquoi voulez-vous parler de Gaston Flosse, dans cette affaire-là ?

Il est cité dans les onze dossiers.

Marcel Tuihani : Bien sûr, et je ne veux pas le nier. D’autres personnes sont aussi citées. Que faut-il faire ? Devrait-on oublier leur situation parce que Gaston Flosse est cité dans tous les dossiers ? Je ne suis pas d’accord.
Ma responsabilité est de regarder les éléments sur le plan technique. Bien sûr qu’il faut tenir compte de l’opinion publique. Ma démarche sera alors d’expliquer aux gens pourquoi je m’engage dans cette procédure et ce que je recherche par le biais de cette démarche. Sur ce dossier, il m’importe que l’on tienne compte de la place et du périmètre de notre statut d’autonomie. En réalité, il s’agit de constater ce que nous pouvons faire et de quelle manière. (…)
Maintenant, n’anticipons pas sur l’issue que donnera l’assemblée à ce dossier. J’ai l’impression qu’il va falloir faire preuve de beaucoup d’explications. Il nous faudra vulgariser les éléments juridiques et techniques. Laissons l’assemblée faire son travail
.

Pensez-vous que cette proposition de délibération est susceptible de recevoir un soutien unanime à Tarahoi ?

Marcel Tuihani : Je ne suis pas dans cet état d’esprit. J’estime qu’il y a des questions qui méritent d’être posées à l’assemblée. La suite, on verra. Chacun aura l’opportunité de s’exprimer et de donner son point de vue. Si ça passe tant mieux ; sinon nous aurons provoqué l’exercice de la démocratie parmi les élus de la Polynésie française. Et j’estime que dans ce cadre-là, je fais mon devoir. Nous en tirerons forcément collectivement une meilleure lecture de notre statut d’autonomie.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Mercredi 26 Août 2015 à 17:16 | Lu 1618 fois