Besançon, France | AFP | jeudi 23/07/2020 - 14:09 UTC+2 | 657 mots
par Jérémy MAROT / avec Fabrice RANDOUX à Paris
Face à l'arrivée de 750.000 jeunes sur un marché du travail dégradé à la rentrée, le gouvernement a présenté jeudi un plan à 6,5 milliards d'euros sur deux ans, "du jamais vu" selon Jean Castex, avec en mesure phare une aide de 4.000 euros pour favoriser 450.000 embauches d'ici janvier.
"Le gouvernement a décidé de mettre le paquet sur l'emploi des jeunes parce que nous savons qu'en temps de crise ce sont ceux qui +morflent+ les premiers", a souligné le Premier ministre en présentant ce plan "un jeune, une solution" depuis Besançon.
Pour aider les entreprises qui hésitent à embaucher en ce moment, le gouvernement, comme annoncé par Emmanuel Macron le 14 juillet, instaure une prime pour tout jeune de moins de 25 ans recruté entre août et janvier sur un contrat d'au moins trois mois.
Cette "compensation de cotisations" sera de 1.000 euros chaque trimestre pendant un an maximum.
Si le patronat a obtenu que l'aide soit versée jusqu'à un salaire de 2 Smic, au lieu de 1,6 initialement, pour intégrer les plus diplômés, il a cependant répété que les embauches étaient d'abord liées à l'activité.
"Si vous n'avez pas d'activité, même si vous avez des aides, vous n'aurez pas d'embauches", a prévenu François Asselin (CPME), pour qui beaucoup dépendra de l'efficacité du plan de relance attendu fin août.
Les syndicats avaient eux mis en garde contre "les effets d'aubaine" et plaidé pour que l'aide soit réservée aux embauches en contrats longs.
Le plan reprend aussi les aides, déjà en vigueur depuis le 1er juillet, pour les embauches de jeunes en alternance d'ici fin février: 5.000 euros pour un apprenti ou un contrat de professionnalisation de moins de 18 ans, 8.000 euros pour un majeur.
Pour Jean Castex, qui a visité dans la matinée un centre de formation d'apprentis où il a pu échanger avec de nombreux jeunes, l'apprentissage est "au coeur des contradictions françaises". "On sait que ça marche et pourtant ça reste encore quand on n'a pas réussi. Il faut impérativement le valoriser", a-t-il martelé.
Retour des contrats aidés
Outre 100.000 places supplémentaires en service civique, ce plan prévoit 300.000 "parcours d'insertion" pour les jeunes les plus éloignés de l'emploi et 200.000 places supplémentaires en formation.
Pour les jeunes en échec dans l'enseignement supérieur, 100.000 nouvelles formations qualifiantes ou pré-qualifiantes seront ainsi proposées "dans les métiers d'avenir" (transition écologique, santé, numérique, secteurs prioritaires du plan de relance).
Par ailleurs, le plan marque le retour des "contrats aidés" dans le secteur marchand, qui avaient été supprimés en 2017 par la nouvelle majorité (sauf en outremer), mais en les ciblant sur les jeunes les plus éloignés de l'emploi.
Sont ainsi prévus 60.000 "contrats initiative emploi" (CIE) pour des jeunes rencontrant des difficultés particulières d'insertion, dont une partie du salaire est financée par l'Etat.
Dans le secteur associatif ou public, les contrats aidés ("Parcours emplois compétences", au nombre de 94.000 en 2019) seront augmentés de 60.000 en 2021.
"Peut-être que par le passé, les contrats aidés, on a été un peu dans le traitement statistique du chômage. Là on sera très attentifs à la qualité de l'accompagnement", a promis la ministre du Travail, Elisabeth Borne.
Le plan prévoit aussi 50.000 entrées supplémentaires en 2021 en Garantie jeunes, un dispositif d'insertion géré par les Missions locales pour les jeunes sans emploi ni formation avec un accompagnement renforcé pendant un an et une allocation mensuelle de 497 euros.
Cependant, "nous fixer les objectifs, dégager des moyens substantiels, c'est bien, mais si nous ne nous préoccupons pas de leur mise en œuvre, nous n'atteindrons pas le résultat escompté", a prévenu Jean Castex. "Et pour cela, il n'y a pas trente-six méthodes: la première, c'est celle du dialogue social", a-t-il ajouté en souhaitant qu'il soit déployé au niveau "des territoires".
Dans chaque région, le conseil régional, l'Etat et les partenaires sociaux définiront ainsi, avec les acteurs économiques, les secteurs prioritaires vers lesquels faire porter l'effort de formation.
par Jérémy MAROT / avec Fabrice RANDOUX à Paris
Face à l'arrivée de 750.000 jeunes sur un marché du travail dégradé à la rentrée, le gouvernement a présenté jeudi un plan à 6,5 milliards d'euros sur deux ans, "du jamais vu" selon Jean Castex, avec en mesure phare une aide de 4.000 euros pour favoriser 450.000 embauches d'ici janvier.
"Le gouvernement a décidé de mettre le paquet sur l'emploi des jeunes parce que nous savons qu'en temps de crise ce sont ceux qui +morflent+ les premiers", a souligné le Premier ministre en présentant ce plan "un jeune, une solution" depuis Besançon.
Pour aider les entreprises qui hésitent à embaucher en ce moment, le gouvernement, comme annoncé par Emmanuel Macron le 14 juillet, instaure une prime pour tout jeune de moins de 25 ans recruté entre août et janvier sur un contrat d'au moins trois mois.
Cette "compensation de cotisations" sera de 1.000 euros chaque trimestre pendant un an maximum.
Si le patronat a obtenu que l'aide soit versée jusqu'à un salaire de 2 Smic, au lieu de 1,6 initialement, pour intégrer les plus diplômés, il a cependant répété que les embauches étaient d'abord liées à l'activité.
"Si vous n'avez pas d'activité, même si vous avez des aides, vous n'aurez pas d'embauches", a prévenu François Asselin (CPME), pour qui beaucoup dépendra de l'efficacité du plan de relance attendu fin août.
Les syndicats avaient eux mis en garde contre "les effets d'aubaine" et plaidé pour que l'aide soit réservée aux embauches en contrats longs.
Le plan reprend aussi les aides, déjà en vigueur depuis le 1er juillet, pour les embauches de jeunes en alternance d'ici fin février: 5.000 euros pour un apprenti ou un contrat de professionnalisation de moins de 18 ans, 8.000 euros pour un majeur.
Pour Jean Castex, qui a visité dans la matinée un centre de formation d'apprentis où il a pu échanger avec de nombreux jeunes, l'apprentissage est "au coeur des contradictions françaises". "On sait que ça marche et pourtant ça reste encore quand on n'a pas réussi. Il faut impérativement le valoriser", a-t-il martelé.
Retour des contrats aidés
Outre 100.000 places supplémentaires en service civique, ce plan prévoit 300.000 "parcours d'insertion" pour les jeunes les plus éloignés de l'emploi et 200.000 places supplémentaires en formation.
Pour les jeunes en échec dans l'enseignement supérieur, 100.000 nouvelles formations qualifiantes ou pré-qualifiantes seront ainsi proposées "dans les métiers d'avenir" (transition écologique, santé, numérique, secteurs prioritaires du plan de relance).
Par ailleurs, le plan marque le retour des "contrats aidés" dans le secteur marchand, qui avaient été supprimés en 2017 par la nouvelle majorité (sauf en outremer), mais en les ciblant sur les jeunes les plus éloignés de l'emploi.
Sont ainsi prévus 60.000 "contrats initiative emploi" (CIE) pour des jeunes rencontrant des difficultés particulières d'insertion, dont une partie du salaire est financée par l'Etat.
Dans le secteur associatif ou public, les contrats aidés ("Parcours emplois compétences", au nombre de 94.000 en 2019) seront augmentés de 60.000 en 2021.
"Peut-être que par le passé, les contrats aidés, on a été un peu dans le traitement statistique du chômage. Là on sera très attentifs à la qualité de l'accompagnement", a promis la ministre du Travail, Elisabeth Borne.
Le plan prévoit aussi 50.000 entrées supplémentaires en 2021 en Garantie jeunes, un dispositif d'insertion géré par les Missions locales pour les jeunes sans emploi ni formation avec un accompagnement renforcé pendant un an et une allocation mensuelle de 497 euros.
Cependant, "nous fixer les objectifs, dégager des moyens substantiels, c'est bien, mais si nous ne nous préoccupons pas de leur mise en œuvre, nous n'atteindrons pas le résultat escompté", a prévenu Jean Castex. "Et pour cela, il n'y a pas trente-six méthodes: la première, c'est celle du dialogue social", a-t-il ajouté en souhaitant qu'il soit déployé au niveau "des territoires".
Dans chaque région, le conseil régional, l'Etat et les partenaires sociaux définiront ainsi, avec les acteurs économiques, les secteurs prioritaires vers lesquels faire porter l'effort de formation.