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Emoi en N-Calédonie après le meurtre d'une figure du monde politique et associatif


(Archives www.lnc.nc)
(Archives www.lnc.nc)

Le meurtre d'un septuagénaire, ancien compagnon de route de Jean-Marie Tjibaou et secrétaire de la section locale du PS, a suscité l'émoi en Nouvelle-Calédonie où la piste crapuleuse semble privilégiée, a-t-on appris lundi auprès du parquet.

A Paris, le Premier ministre Manuel Valls s'est dit lundi, dans un tweet, "très attristé et choqué par le meurtre de Jean-Pierre Deteix, personnalité politique humaniste engagée dans la vie politique calédonienne". 

Samedi matin, le corps en partie dénudé d'un Européen, au visage rendu méconnaissable par les nombreuses ecchymoses, a été découvert, dissimulé sous des branchages, près d'une plage, dite "plage des nudistes", dans le quartier de Nouville à Nouméa.

Lundi, le parquet de Nouméa a indiqué qu'après identification par la famille, il s'agissait du corps de Jean-Pierre Deteix, compagnon de route des indépendantistes kanak depuis près de 50 ans et militant actif de la Ligue des droits de l'homme de Nouvelle-Calédonie.

Il était également secrétaire de la section locale du PS et à ce titre était très impliqué dans le débat en cours dans l'île, en vue du référendum d'autodétermination, qui aura lieu au plus tard en 2018.

Deux suspects ont été placés en garde à vue lundi, et selon les premiers éléments de l'enquête, il semble que cette affaire n'ait pas de lien avec les engagements politique de la victime.

Sa voiture, avec son téléphone portable à l'intérieur, a été retrouvée à plusieurs kilomètres de son cadavre, dans une commune périphérique de Nouméa.

Catholique de gauche, aux convictions solides, M.Deteix était jusqu'à février dernier directeur de cabinet du vice-président du gouvernement calédonien.

Dans un communiqué, le président de l'exécutif, Philippe Germain, a rendu hommage à "un homme de dialogue, pourvu d'une grande humanité".

Le haut-commissaire de la République, Vincent Bouvier, a lui "tenu à saluer le rôle important que cet homme de dialogue et de conviction a joué au service de la Nouvelle-Calédonie", tout en condamnant "ce crime avec la plus grande fermeté".

L'Union Calédonienne (parti du FLNKS) a salué "ce compagnon de toujours de la lutte pour l'émancipation du peuple kanak", dénonçant "un acte inacceptable".

"Nous perdons un camarade connu pour sa grande générosité et sa connaissance fine des dossiers calédoniens", a souligné le Parti socialiste dans un communiqué.

Arrivé dans l'archipel dans les années 1970, Jean-Pierre Deteix, père de trois enfants, avait été conseiller de Jean-Marie Tjibaou, leader kanak assassiné en 1989.

Proche de son épouse, Marie-Claude, M.Deteix avait ensuite été l'une des chevilles ouvrières du Centre culturel Tjibaou, dernier des grands travaux de François Mitterrand, inauguré en 1998 par Lionel Jospin.

Avec AFP


Rédigé par RB le Lundi 6 Juin 2016 à 04:33 | Lu 3015 fois