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Emoi après le meurtre d'un professeur devant une université des Hauts-de-Seine


Courbevoie, France | AFP | mercredi 05/12/2018 - Un professeur d'anglais d'une université des Hauts-de-Seine a été tué mercredi de plusieurs coups de couteau devant l'établissement, un crime qui a suscité l'indignation et dont est soupçonné un ancien élève exclu en 2017.

Ce suspect, né en 1981 au Pakistan et inconnu des services de police, a été interpellé et placé en garde à vue, a-t-on appris de sources concordantes, confirmant une information du Parisien. 
La ministre de l'Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, a aussitôt fait part de "son émotion la plus vive et de sa profonde indignation" et souhaité que "toute la lumière soit faite" sur ce meurtre.
Les faits se sont déroulés vers midi devant l'entrée principale du pôle universitaire privé Léonard-de-Vinci -également surnommé "fac Pasqua" - situé à Courbevoie et entouré par les gratte-ciels de La Défense. 
Agé de 66 ans, l'enseignant a été atteint par 13 coups de couteau, dont un à la gorge, a-t-on appris de source proche du dossier. Il a été déclaré mort à 12H35 et un couteau a été retrouvé sur place. Les cours ont immédiatement été suspendus et une cellule psychologique mise en place.
"C'est un drame qui frappe l'ensemble de la communauté. C'est un enseignant de langue qui avait vingt ans de maison et qui était apprécié de tous", a déclaré Pascal Brouaye, directeur général du pôle universitaire lors d'un point presse improvisé sur place. De nationalité irlandaise, ce professeur "allait prendre sa retraite", a-t-il ajouté.
 

- "Surpris et choqué" -

 
L'homme interpellé après le meurtre a été scolarisé dans cette université pendant l'année 2016-2017. "Il a eu une scolarité normale au premier semestre, mais au 2e semestre, il n'a pas validé son année et il a donc été exclu en août 2017", a déclaré Sébastien Tran, directeur de l'école de management du pôle universitaire où était inscrit ce jeune homme. 
Interrogé sur la piste d'un acte de vengeance, M. Tran a concédé que cet étudiant était "mécontent d'avoir été exclu" mais a assuré ne pas avoir eu vent de "menace particulière". "On est extrêmement surpris et choqué", a-t-il ajouté.
En début d'après-midi, des membres de la police scientifique étaient à pied d'oeuvre devant l'université pour recueillir des indices. La police judiciaire du département a été saisie de l'enquête. 
Les cours reprendront jeudi, a annoncé la direction de l'université.
Situé dans le quartier de la Défense, le pôle universitaire Léonard-de-Vinci a été créé en 1995 par Charles Pasqua à l'initiative du département des Hauts-de-Seine. Ses trois écoles (management, ingénieurs, multimédia) et ses partenaires accueillent quelque 8.000 étudiants.
Depuis sa création, l'université a été au cœur de plusieurs controverses. 
En 2010, la Chambre régionale des comptes d'Ile-de-France avait épinglé la gestion du personnel et des frais de fonctionnement jugés trop élevés.
En 2004, le doyen de l'université avait été mis en examen pour "blanchiment" dans le cadre d'une enquête sur un prêt consenti à Charles Pasqua pour financer sa campagne présidentielle de 2002.

le Mercredi 5 Décembre 2018 à 05:48 | Lu 657 fois