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Deux conventions de prêts signées entre le Pays, l’AFD et la BEI : 6,5 milliards de Fcfp d'argent frais


Jean-Philippe Dejong (BEI), Pierre Frébault, ministre des finances et Frédéric Audras (AFD).
Jean-Philippe Dejong (BEI), Pierre Frébault, ministre des finances et Frédéric Audras (AFD).
PAPEETE, mardi 18 décembre 2012. Cette journée du mardi 18 décembre au-delà du déluge du ciel, est un bienfait pour les finances de la Polynésie française et particulièrement pour les investissements qui seront réalisés dans le courant de l’année 2013. En effet, deux conventions de prêt ont été signées officiellement ce jour au ministère de l’économie. L’une entre l’AFD (Agence française de développement), la BEI (Banque européenne d’investissement) et la Polynésie française pour assurer le financement de la construction du Swac (sea water air conditioning cooling system) qui assurera la climatisation du Centre hospitalier du Taaone, en réduisant considérablement –quasiment la moitié- sa lourde facture d’électricité annuelle. L’AFD et la BEI apporte chacune 7,5 millions d’euros (892,5 millions de Fcfp) au financement de cet important projet, dont le coût total est estimé entre 2,7 à 3 milliards de Fcfp.

L’autre convention signée, ce mardi, est un prêt plus classique de 40 millions d’euros (4,8 milliards de Fcfp) consenti par l’AFD à la Polynésie française, mais dont la somme transite exceptionnellement par la Socredo (filiale de l’AFD). Dans les deux cas, ces sommes importantes vont être rapidement investies afin de relancer la commande publique locale. En effet, le projet du Swac de l’hôpital va se traduire, dès janvier 2013, par des appels d’offres et cette unité de climatisation, très novatrice, devrait fonctionner dès la fin de l’année 2014. Quant au prêt de l’AFD/Socredo, il va servir notamment à financer les 33 milliards de Fcfp d’investissements prévus dans le budget 2013, dont certains sont des chantiers déjà en cours.

Pour ce qui est du projet Swac au Centre hospitalier du Taaone, le représentant du Pacifique de la BEI (Banque européenne d’investissement) a souligné la coopération autour de ce projet de développement durable avec l’AFD. «Sans cette assistance, il aurait été difficile pour la BEI de financer ce projet» expliquait Jean-Philippe Dejong, représentant de la BEI, basé à Sydney pour la région Pacifique. Jusqu’ici la BEI avait financé, en Polynésie française, quelques projets privés, en partenariat avec la Socredo, dans le secteur du tourisme et de l’agro-industrie. «Avec ce nouveau projet, la BEI gagne en lisibilité sur ce territoire et nous espérons élargir notre éventail et signer des conventions avec d’autres banques de la place» poursuivait Jean-Philippe Dejong.

Concernant le prêt de 4,7 milliards de Fcfp accordé par l’AFD au Pays, via la Socredo, il était dans les cartons depuis plus d’un an, mais n’a pu être véritablement débloqué que récemment, sur décision de l’Etat, actionnaire unique de l’Agence française de développement, et après l’arrivée de la nouvelle majorité présidentielle en métropole. «Au cours de l’été 2012, il y a eu des changements importants avec notamment la dotation exceptionnelle de l’Etat au Pays de 6 milliards de Fcfp. Il a fallu s’organiser pour répondre à ce besoin d’emprunt. L’AFD est dépositaire actuellement d’un tiers de l’encours de la dette de la Polynésie française, forcément il y a un suivi financier à construire» expliquait Frédéric Audras, directeur de l’agence de l’AFD à Papeete, insistant sur l’extrême rapidité d’instruction du dossier de ce prêt (moins de quatre semaines) entre la sollicitation posée par l’Etat et le Pays, le 29 octobre, lors du déplacement à Paris d’une délégation de ministres de Polynésie, et l’accord en date du 20 novembre 2012.
En l’occurrence, ce prêt au Pays transite par la Socredo car il participe, au passage, au refinancement spécifique entre l’AFD et la banque locale dont 35% du capital appartient à l’AFD (50% le Pays). «La Socredo joue son rôle» déclarait simplement James Estall, directeur général de la Socredo, rappelant que chaque année la banque Socredo a un besoin propre de refinancement de 50 millions d’euros (5,9 milliards de Fcfp).



James Estall, directeur général de la Socredo et Pierre Frébault, le ministre des finances.
James Estall, directeur général de la Socredo et Pierre Frébault, le ministre des finances.

Rédigé par Mireille Loubet le Mardi 18 Décembre 2012 à 16:21 | Lu 1476 fois