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Des "ralentissements" mais pas de blocage en cas de grève à l'aéroport


PAPEETE, 8 novembre 2018 - Les négociations seront conduites "jusqu’à 23 h 59", assurait Cyril Le Gayic contacté jeudi en fin d’après-midi. Faute d’accord entre la CSIP, la direction des deux sociétés en charge de la sûreté aéroportuaire et le gestionnaire de la plateforme de Tahiti-Faa’a, la grève paraît inévitable mais ses effets devraient être marginaux sur l’activité de l’aéroport.

"C’est du baratin". C’est en ces termes que le premier secrétaire général adjoint de la CSIP a qualifié jeudi après-midi le contenu des discussions entamées depuis la veille avec la direction d’ADT. "Nous avons des points de divergence, mais nos discussions sont constructives, commentait mercredi le directeur de la société gestionnaire de l’aéroport de Tahiti-Faa’a, Eric Dumas. Il n’y a aucune raison de penser que l’on n’arrive pas à s’entendre."

Trois préavis de grève ont été déposés avec une échéance vendredi 9 novembre à 0 h, au sein de la société Aéroport de Tahiti (ADT), et des sociétés sous-traitantes Tahiti Sûreté et South Pacific Sécurité. Ces deux sociétés sous-traitantes sont chargées du contrôle, de l’inspection et du filtrage des passagers au départ et des bagages sur la plateforme aéroportuaire de Tahiti-Faa’a.

La Confédération des syndicats indépendants de Polynésie (CSIP) dénonce le non-respect d’accords, des pressions injustifiées sur le personnel au sein de Tahiti Sûreté et de South Pacific Sécurité. Le syndicat met également en avant des tensions au sein de la société ADT, notamment en raison de l’attitude des responsables aux ressources humaines et au département commercial.

Les discussions ont achoppé dès mercredi entre la CSIP et la société South Pacific Sécurité. Des discussions ont cependant été poursuivies entre SPS et deux délégués de son personnel. Elles ont débouché sur protocole d’engagement signé avec les représentants des salariés et transmis au siège de la CSIP jeudi soir. Depuis juillet dernier, ce sous-traitant d’ADT s’est vu confier, en plus des missions qu’il assure déjà, les opérations de contrôle au départ des vols domestiques. SPS emploie 112 agents dont 27 sont issus de Tahiti Sûreté, après reclassement. 

Si aucun accord n'est trouvé avant vendredi 0 heure, le personnel affilié à la CSIP des trois sociétés visées par le mouvement cessera son activité pour une durée illimitée. Le syndicat assure être majoritaire sur la plateforme aéroportuaire de Tahiti-Faa’a. Mais dans l’hypothèse d’une grève, la société South Pacific Sécurité certifie qu'aucun blocage de son activité n'est à craindre, "tout au plus des ralentissements". A ce titre, dans un communiqué diffusé jeudi après-midi, la compagnie aérienne Air Tahiti demande à ses passagers de se présenter 1 h 30 avant le départ de leur vol, en prévision de "ralentissements" aux postes d'inspection/filtrage.

La société Tahiti Sûreté ne devrait pas être impactée par le mouvement, n’étant que faiblement syndiquée CSIP.

Reste la société ADT, où une des brigades de pompiers est affiliée CSIP. Si elle doivent avoir lieu, les perturbations de l'activité aéroportuaire viendront des pompiers, sur l’activité des vols internationaux. Quatre équipes de pompiers se relayent H24, 7 jours sur 7. Eric Dumas ne pouvait exclure un risque de réduction des programmes de vol, notamment durant le week-end. 

Quatre vols internationaux sont programmés au départ de la plateforme de Tahiti-Faa’a, vendredi, et trois à l’arrivée, en provenance de Nouvelle-Calédonie, de Nouvelle-Zélande et des Etats-Unis. Samedi et dimanche, 12 vols sont programmés à l’arrivée et au départ de Tahiti.

Hasard ou pas : un audit est en cours depuis ce mercredi sur l'aéroport de Tahiti-Faa'a et devrait être conduit jusqu'à mi-novembre. Le contrôle commandé par l'Etat s'intéresse justement aux procédures de sûreté mises en place. 

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Jeudi 8 Novembre 2018 à 16:46 | Lu 1332 fois