Tahiti, le 27 juillet 2025 – Le belvédère de Moorea, “victime de son succès”, rencontre des problèmes de parking, de sécurité ou encore d’embouteillage. La commune a pour projet de mettre “une barrière (…) pour que le site soit fermé la nuit” et le week-end. Elle compte aussi agrandir le parking au niveau du marae Titiroa et mettre en place des navettes entre le parking et le belvédère. Le syndicat des transporteurs et activités à Moorea indique d’ores et déjà qu’il s’opposera à ce projet.
À chaque arrivée de paquebot à Moorea, le belvédère est pris d’assaut. Bus, quads et 4x4 se croisent toute la journée sur les routes sinueuses de Opunohu. Sauf que, le parking n’est pas assez grand pour accueillir tout le monde. Les professionnels du tourisme demandent à ce que ce problème soit réglé.
“On a l’habitude”, affirme Rodolphe, prestataire touristique qui, à chaque fois qu’il monte au belvédère, réussit tant bien que mal à faire demi-tour avec son bus. Heipua, autre prestataire, ajoute que les manœuvres des chauffeurs de bus sont “dangereuses (…) des fois, ils avancent dans le vide”.
Rodolphe regrette que les randonneurs se garent au parking du haut. “Ils ont en un en bas. C’est pour ça qu’il y a des embouteillages. La randonnée dure trois voire quatre heures, donc le parking est bloqué (…). Cela ne sert à rien d’aller les voir, après ça finit en bagarre.”
Pour Heipua aussi, “le plus gros problème, c’est le parking, les gens ne respectent rien, il y a des conduites dangereuses, il n’y aucun panneau de signalisation et tout le monde fait le gendarme (…). Il faut mettre des panneaux et préciser ‘parking pour randonneurs’ et là-haut, faire un arrêt minute car les touristes ne sont là que pour prendre la photo, après ils s’en vont.”
“On ne peut pas continuer comme ça, un jour il y aura un accident”, insiste Rodolphe. Il ajoute également que “souvent, les touristes tombent dans le trou (caniveau, NDLR). Il faudrait mettre une personne pour assurer la sécurité comme au quai des ferries.”
À chaque arrivée de paquebot à Moorea, le belvédère est pris d’assaut. Bus, quads et 4x4 se croisent toute la journée sur les routes sinueuses de Opunohu. Sauf que, le parking n’est pas assez grand pour accueillir tout le monde. Les professionnels du tourisme demandent à ce que ce problème soit réglé.
“On a l’habitude”, affirme Rodolphe, prestataire touristique qui, à chaque fois qu’il monte au belvédère, réussit tant bien que mal à faire demi-tour avec son bus. Heipua, autre prestataire, ajoute que les manœuvres des chauffeurs de bus sont “dangereuses (…) des fois, ils avancent dans le vide”.
Rodolphe regrette que les randonneurs se garent au parking du haut. “Ils ont en un en bas. C’est pour ça qu’il y a des embouteillages. La randonnée dure trois voire quatre heures, donc le parking est bloqué (…). Cela ne sert à rien d’aller les voir, après ça finit en bagarre.”
Pour Heipua aussi, “le plus gros problème, c’est le parking, les gens ne respectent rien, il y a des conduites dangereuses, il n’y aucun panneau de signalisation et tout le monde fait le gendarme (…). Il faut mettre des panneaux et préciser ‘parking pour randonneurs’ et là-haut, faire un arrêt minute car les touristes ne sont là que pour prendre la photo, après ils s’en vont.”
“On ne peut pas continuer comme ça, un jour il y aura un accident”, insiste Rodolphe. Il ajoute également que “souvent, les touristes tombent dans le trou (caniveau, NDLR). Il faudrait mettre une personne pour assurer la sécurité comme au quai des ferries.”
“Une barrière (…) pour que le site soit fermé la nuit”
Pour le président et ministre du Tourisme, Moetai Brotherson, le belvédère est “un site victime de son succès”. Il rappelle que le gouvernement Fritch avait pour projet de faire “un chemin de contournement par l'arrière du site et instaurer un sens unique. Il s’agissait de monter par ce chemin de contournement et de descendre par l'actuel chemin.”
Il précise que la commune “s'y était opposée, le jugeant insatisfaisant sur deux points. Le premier, ça ne résolvait pas le problème pour les grands bus. Le deuxième, elle avait (…) un souci avec les car bass et les rassemblements de jeunes qui allaient boire sur le site”.
Le tāvana de Moorea aimerait aussi installer “une barrière (…) pour que le site soit fermé la nuit”. Mas également “aménager, encore plus bas, un grand parking où les touristes descendraient et seraient transférés en haut par des navettes électriques”. Des idées exprimées par la commune lors du conseil des ministres délocalisé en février 2024.
Un projet qui, selon Moetai Brotherson “peut être réalisé en début d'année prochaine” après l’avoir inscrit au prochain budget et après les différentes concertations afin de “trouver une solution qui satisfasse tout le monde (…) et il faut surtout arriver à gérer ces pics”.
Il précise que la commune “s'y était opposée, le jugeant insatisfaisant sur deux points. Le premier, ça ne résolvait pas le problème pour les grands bus. Le deuxième, elle avait (…) un souci avec les car bass et les rassemblements de jeunes qui allaient boire sur le site”.
Le tāvana de Moorea aimerait aussi installer “une barrière (…) pour que le site soit fermé la nuit”. Mas également “aménager, encore plus bas, un grand parking où les touristes descendraient et seraient transférés en haut par des navettes électriques”. Des idées exprimées par la commune lors du conseil des ministres délocalisé en février 2024.
Un projet qui, selon Moetai Brotherson “peut être réalisé en début d'année prochaine” après l’avoir inscrit au prochain budget et après les différentes concertations afin de “trouver une solution qui satisfasse tout le monde (…) et il faut surtout arriver à gérer ces pics”.
“Avoir un système de navette pour amener les visiteurs jusqu'au belvédère”
“C’est probablement un des points de vue les plus connus de la Polynésie”, souligne, quant à lui, le directeur de l'environnement, des services techniques et de l'aménagement de la commune, Olivier Pôté. En effet, avant le Covid, 90 000 personnes par an montaient au belvédère. “C’est une route sinueuse et dangereuse car plusieurs types d'usagers l’utilisent. Il y a un vrai sujet de sécurité en plus du sujet d'engorgement”, assure Olivier Pôté.
“On a une vue assez incroyable sur le Rotui et les deux baies, donc c'est clairement un endroit à préserver.” Raison pour laquelle, la commune réfléchit à “un aménagement global” en mettant en avant la sécurité ainsi que “la protection de l'intégrité du paysage du belvédère”.
Olivier Pôté explique que l’installation d’une barrière serait “une solution provisoire, pour sécuriser le site en soirée et les week-ends, et limiter ou interdire aux véhicules de monter en dehors des horaires de la vallée”.
Pour l’aménagement du site, la commune va s’appuyer sur le projet Initiative des territoires du Pacifique Sud pour la gestion régionale de l’environnement (Intègre) effectué en 2016. Comme la création de la “maison de la vallée” au niveau du parking des banians avec l’agrandissement de ce dernier “pour faire un vrai parking et avoir un système de navettes ou d'autres options qui permettent d'amener les visiteurs jusqu'au belvédère et limiter ainsi le nombre de véhicules sur la route”, explique Olivier Pôté.
Mais quid de la surveillance de l’accès ? Des mūto’i au belvédère ? Olivier Pôté pose clairement le problème : “Qui va les payer ? (…) on n'est pas sur le domaine communal.”
“On a une vue assez incroyable sur le Rotui et les deux baies, donc c'est clairement un endroit à préserver.” Raison pour laquelle, la commune réfléchit à “un aménagement global” en mettant en avant la sécurité ainsi que “la protection de l'intégrité du paysage du belvédère”.
Olivier Pôté explique que l’installation d’une barrière serait “une solution provisoire, pour sécuriser le site en soirée et les week-ends, et limiter ou interdire aux véhicules de monter en dehors des horaires de la vallée”.
Pour l’aménagement du site, la commune va s’appuyer sur le projet Initiative des territoires du Pacifique Sud pour la gestion régionale de l’environnement (Intègre) effectué en 2016. Comme la création de la “maison de la vallée” au niveau du parking des banians avec l’agrandissement de ce dernier “pour faire un vrai parking et avoir un système de navettes ou d'autres options qui permettent d'amener les visiteurs jusqu'au belvédère et limiter ainsi le nombre de véhicules sur la route”, explique Olivier Pôté.
Mais quid de la surveillance de l’accès ? Des mūto’i au belvédère ? Olivier Pôté pose clairement le problème : “Qui va les payer ? (…) on n'est pas sur le domaine communal.”
“Nous serons contre ce projet-là”
Le président du syndicat des transporteurs et activités à Moorea, Réginal Haring, ne comprend pas le tāvana, surtout lorsqu’il fait état de la protection de Opunohu. “Quand il voulait mettre son lycée à Opunohu, patrimoine culturel de Moorea, il n’y avait pas de problème alors que le lycée fait vingt fois plus que le talus que le Pays voulait couper pour faire un petit parking.”
Ce dernier dénonce l’agrandissement du parking près du marae situé en dessous du belvédère pour favoriser la mise en place des navettes. “Ces aménagements sont pires que de faire cette route en haut. En plus, la population et les touristes vont payer ces navettes ? Il y a douze ans, le prix envisagé était de 500 francs par personne. Les familles de Moorea n'iront plus au belvédère à cause d’idioties pareilles. C’est du n’importe quoi !”
Il regrette que les professionnels du tourisme n’aient pas été consultés en amont. “Avant tout projet, il faut être réaliste et consulter d'abord les professionnels car ce projet, on nous l'a déjà proposé quand j'étais adjoint au maire et on l’a refusé car il n'était pas fiable. Je trouve vraiment ridicule de faire une chose pareille.”
Réginal Haring assure qu’avec ce système de navettes, “cela va réduire toutes les activités de tous les professionnels du tourisme car ils ont un timing à respecter et qu’ils n’arriveront pas à le respecter. On n'aura pas le temps de faire le belvédère parce que nous, quand on vient, on a un timing qui est très court, quinze minutes, puis on redescend.”
“Nous les taxis, les transporteurs et professionnels du tourisme seront contre ce projet-là et en plus, on détruit notre vallée et notre patrimoine, il faut arrêter !”, conclut-il.
Ce dernier dénonce l’agrandissement du parking près du marae situé en dessous du belvédère pour favoriser la mise en place des navettes. “Ces aménagements sont pires que de faire cette route en haut. En plus, la population et les touristes vont payer ces navettes ? Il y a douze ans, le prix envisagé était de 500 francs par personne. Les familles de Moorea n'iront plus au belvédère à cause d’idioties pareilles. C’est du n’importe quoi !”
Il regrette que les professionnels du tourisme n’aient pas été consultés en amont. “Avant tout projet, il faut être réaliste et consulter d'abord les professionnels car ce projet, on nous l'a déjà proposé quand j'étais adjoint au maire et on l’a refusé car il n'était pas fiable. Je trouve vraiment ridicule de faire une chose pareille.”
Réginal Haring assure qu’avec ce système de navettes, “cela va réduire toutes les activités de tous les professionnels du tourisme car ils ont un timing à respecter et qu’ils n’arriveront pas à le respecter. On n'aura pas le temps de faire le belvédère parce que nous, quand on vient, on a un timing qui est très court, quinze minutes, puis on redescend.”
“Nous les taxis, les transporteurs et professionnels du tourisme seront contre ce projet-là et en plus, on détruit notre vallée et notre patrimoine, il faut arrêter !”, conclut-il.



































