Tahiti, le 1er juillet 2025 – “Une jeunesse polynésienne autodéterminée pour s'impliquer dans les pratiques européennes” : C'est l'intitulé d'un projet porté par la fédération polynésienne des Maisons familiales rurales (MFR) en partenariat avec l'Union nationale des MFR et présenté à l'agence Erasmus. Dernière ligne droite ce mardi au musée de Tahiti et des îles où les élèves du MFR ont présenté leurs travaux sur des enjeux sociétaux. L'occasion pour eux de gagner en confiance en étant source de proposition.
L'heure était au bilan ce mardi au musée de Tahiti et des îles qui accueillait diverses délégations des Maisons familiales rurales, ces MFR (cofinancées par l'État et le Pays) qui proposent une alternative aux jeunes qui sont en décrochage scolaire ou qui n'arrivent pas à s'adapter à un système qui ne leur convient pas. Car ces structures qui dispensent des formations de la 4e au CAP, ont la particularité de proposer un enseignement en alternance plus concret pour ces jeunes qui peuvent ainsi acquérir des savoirs professionnels en se frottant à la réalité du terrain.
Ce projet européen, décliné en quatre étapes et qui a démarré l'année dernière, vise à stimuler l'intérêt de ces jeunes et leur pouvoir d'agir. D'abord, en leur permettant de s'impliquer dans les débats publics autour d'enjeux sociétaux tels que l'environnement, l'inclusion, la justice sociale ou encore l'identité culturelle. Une identité et une culture polynésienne affirmée tout en renforçant le sentiment d'être un citoyen européen à part entière et pas entièrement à part. Mais aussi de les aider à être plus à l'aise lors de leur pise de parole en développant des compétences de communication et en les encourageant à devenir source de propositions.
Des échanges constructifs
Des propositions issues de travaux de réflexion qu'ils ont restitués ce mardi. “Concrètement il y a eu quatre événements : le 1er s'est réalisé dans chacune des sept MFR de Polynésie. Par exemple la MFR de Vairao a organisé une journée culturelle sur le marae ; celle de Hao a invité tous les habitants à venir partager la culture paumotu ; la MFR de Huahine était basée sur l'autonomie alimentaire donc ils ont, avec des partenaires, travaillé sur l'organisation de leur fa'a’apu par exemple”, explique Cécile Ouy, conseillère pédagogique et technique pour le réseau des MFR de Polynésie.
En janvier dernier, tout le monde s'est retrouvé pour une étape intermédiaire et pour le troisième événement, en avril dernier, une délégation de six représentants des MFR de Polynésie s'est rendue en métropole pour participer au festival de la jeunesse du réseau des MFR. “On a retrouvé 1.000 jeunes à Strasbourg pour participer à des projets communs et aujourd'hui, c'est l'événement final où on accueille une délégation de Gionges, de la Marne. Ils ont participé au projet et qui ont également reçu un financement européen.” Des échanges qui ont permis à ces jeunes de découvrir aussi une autre façon de faire, notamment dans le domaine de l'agriculture avec un système beaucoup plus mécanisé et à grande échelle en métropole, face à un modèle moins conventionnel, plus vertueux, avec un retour à l'agronomie dans des petites structures. Le foncier étant un bien rare en Polynésie, il faut nécessairement être créatif, et le développement de petites structures ou d'ateliers de diversification sont une réponse adaptée et adaptable en dehors du Fenua.
L'heure était au bilan ce mardi au musée de Tahiti et des îles qui accueillait diverses délégations des Maisons familiales rurales, ces MFR (cofinancées par l'État et le Pays) qui proposent une alternative aux jeunes qui sont en décrochage scolaire ou qui n'arrivent pas à s'adapter à un système qui ne leur convient pas. Car ces structures qui dispensent des formations de la 4e au CAP, ont la particularité de proposer un enseignement en alternance plus concret pour ces jeunes qui peuvent ainsi acquérir des savoirs professionnels en se frottant à la réalité du terrain.
Ce projet européen, décliné en quatre étapes et qui a démarré l'année dernière, vise à stimuler l'intérêt de ces jeunes et leur pouvoir d'agir. D'abord, en leur permettant de s'impliquer dans les débats publics autour d'enjeux sociétaux tels que l'environnement, l'inclusion, la justice sociale ou encore l'identité culturelle. Une identité et une culture polynésienne affirmée tout en renforçant le sentiment d'être un citoyen européen à part entière et pas entièrement à part. Mais aussi de les aider à être plus à l'aise lors de leur pise de parole en développant des compétences de communication et en les encourageant à devenir source de propositions.
Des échanges constructifs
Des propositions issues de travaux de réflexion qu'ils ont restitués ce mardi. “Concrètement il y a eu quatre événements : le 1er s'est réalisé dans chacune des sept MFR de Polynésie. Par exemple la MFR de Vairao a organisé une journée culturelle sur le marae ; celle de Hao a invité tous les habitants à venir partager la culture paumotu ; la MFR de Huahine était basée sur l'autonomie alimentaire donc ils ont, avec des partenaires, travaillé sur l'organisation de leur fa'a’apu par exemple”, explique Cécile Ouy, conseillère pédagogique et technique pour le réseau des MFR de Polynésie.
En janvier dernier, tout le monde s'est retrouvé pour une étape intermédiaire et pour le troisième événement, en avril dernier, une délégation de six représentants des MFR de Polynésie s'est rendue en métropole pour participer au festival de la jeunesse du réseau des MFR. “On a retrouvé 1.000 jeunes à Strasbourg pour participer à des projets communs et aujourd'hui, c'est l'événement final où on accueille une délégation de Gionges, de la Marne. Ils ont participé au projet et qui ont également reçu un financement européen.” Des échanges qui ont permis à ces jeunes de découvrir aussi une autre façon de faire, notamment dans le domaine de l'agriculture avec un système beaucoup plus mécanisé et à grande échelle en métropole, face à un modèle moins conventionnel, plus vertueux, avec un retour à l'agronomie dans des petites structures. Le foncier étant un bien rare en Polynésie, il faut nécessairement être créatif, et le développement de petites structures ou d'ateliers de diversification sont une réponse adaptée et adaptable en dehors du Fenua.
Khaïre Brothers, 24 ans, de la MFR de la Taharuu Papara
“J'ai pris confiance en moi”
“Mon sujet est basé sur la fresque climatique, c’est-à-dire de parler des dégâts que l'on peut causer et des solutions qu'on peut apporter, et les activités que nous avons faites au sein de notre établissement suite à notre dernière rencontre ici au musée des îles. L'idée est d'arriver à vivre en autonomie, en autosuffisance, donc nous avons planté plus de produits vivriers, maraîchers dans notre MFR pour pouvoir s'alimenter nous-mêmes. Ensuite, nous avons aussi le biodigesteur, une machine dans laquelle on met les épluchures et ça produit du gaz pour cuire nos repas du midi et du soir, tout en restant écologique. Après nous avons fait un bassin pour récolter l'eau de pluie et cela nous permet de faire de l'arrosage, et le surplus est utilisé pour tout ce qui est vivrier. Nous avons également une serre de tiare tahiti avec un système de goutte à goutte pour ne pas gaspiller l'eau avec le tuyau. Ils [la délégation de métropole] ont beaucoup apprécié qu'avec notre MFR, nous essayions vraiment d'être en autonomie complète. C'est très enrichissant pour eux comme pour nous. Moi, quand je suis allée en métropole, ça s'est très bien passé, l'accueil était très chaleureux, on a découvert beaucoup de choses, leur culture, mais surtout, j'ai pris confiance en moi en allant là-bas.”
“J'ai pris confiance en moi”
“Mon sujet est basé sur la fresque climatique, c’est-à-dire de parler des dégâts que l'on peut causer et des solutions qu'on peut apporter, et les activités que nous avons faites au sein de notre établissement suite à notre dernière rencontre ici au musée des îles. L'idée est d'arriver à vivre en autonomie, en autosuffisance, donc nous avons planté plus de produits vivriers, maraîchers dans notre MFR pour pouvoir s'alimenter nous-mêmes. Ensuite, nous avons aussi le biodigesteur, une machine dans laquelle on met les épluchures et ça produit du gaz pour cuire nos repas du midi et du soir, tout en restant écologique. Après nous avons fait un bassin pour récolter l'eau de pluie et cela nous permet de faire de l'arrosage, et le surplus est utilisé pour tout ce qui est vivrier. Nous avons également une serre de tiare tahiti avec un système de goutte à goutte pour ne pas gaspiller l'eau avec le tuyau. Ils [la délégation de métropole] ont beaucoup apprécié qu'avec notre MFR, nous essayions vraiment d'être en autonomie complète. C'est très enrichissant pour eux comme pour nous. Moi, quand je suis allée en métropole, ça s'est très bien passé, l'accueil était très chaleureux, on a découvert beaucoup de choses, leur culture, mais surtout, j'ai pris confiance en moi en allant là-bas.”
Charly Simart, 17 ans MFR de Gionges en France
La MFR, une alternative au système scolaire classique
“Le travail est très différent ici”
“Ça fait deux ans que je suis dans cette MFR, et l'intérêt c'est que ça a été une alternative pour moi de commencer à travailler dès maintenant et acquérir des connaissances sur le terrain. Je n'étais pas vraiment en décrochage scolaire mais le système ne me convenait pas et ça me permettait de bouger un peu plus, plutôt que de rester assis sur une chaise toute la journée. Par exemple, j'ai fait plusieurs stages lors de ma 3e “Préparation des métiers” qui en proposaient davantage que dans une 3e générale. Ça m'a permis de voir plus de métiers aussi et je me suis retrouvé en agricole – l'idée sur laquelle je m'étais basé plus jeune d'ailleurs –, et j'ai découvert aussi le domaine viticole et l'élevage. Ici, j'ai découvert Faaroa Lab, une ferme qui fait de l'autosuffisance, qui produit pour elle-même avant tout, et qui va chercher à acheter le moins possible. Ils ont des chèvres, des cochons, des poules, des canards, mais aussi des légumes et des fruits, et donc ils mangent ce qu'ils produisent. J'ai un projet parce que j'ai plusieurs hectares de forêt que je vais pouvoir réussir à travailler, et essayer d'avoir assez d'animaux pour ne pas avoir à acheter chez d'autres agriculteurs et être en autosuffisance. Le travail est très différent ici. On nous a prouvés qu'on n'avait pas besoin d'avoir énormément d'hectares pour réussir et produire suffisamment pour nourrir les bêtes, ça permet de rationaliser. S'il y a du surplus, pourquoi ne pas le vendre mais ce n'est pas le but. C'est plus pour moi, et puis j'ai toujours aimé avoir des bêtes et m'en occuper.”
La MFR, une alternative au système scolaire classique
“Le travail est très différent ici”
“Ça fait deux ans que je suis dans cette MFR, et l'intérêt c'est que ça a été une alternative pour moi de commencer à travailler dès maintenant et acquérir des connaissances sur le terrain. Je n'étais pas vraiment en décrochage scolaire mais le système ne me convenait pas et ça me permettait de bouger un peu plus, plutôt que de rester assis sur une chaise toute la journée. Par exemple, j'ai fait plusieurs stages lors de ma 3e “Préparation des métiers” qui en proposaient davantage que dans une 3e générale. Ça m'a permis de voir plus de métiers aussi et je me suis retrouvé en agricole – l'idée sur laquelle je m'étais basé plus jeune d'ailleurs –, et j'ai découvert aussi le domaine viticole et l'élevage. Ici, j'ai découvert Faaroa Lab, une ferme qui fait de l'autosuffisance, qui produit pour elle-même avant tout, et qui va chercher à acheter le moins possible. Ils ont des chèvres, des cochons, des poules, des canards, mais aussi des légumes et des fruits, et donc ils mangent ce qu'ils produisent. J'ai un projet parce que j'ai plusieurs hectares de forêt que je vais pouvoir réussir à travailler, et essayer d'avoir assez d'animaux pour ne pas avoir à acheter chez d'autres agriculteurs et être en autosuffisance. Le travail est très différent ici. On nous a prouvés qu'on n'avait pas besoin d'avoir énormément d'hectares pour réussir et produire suffisamment pour nourrir les bêtes, ça permet de rationaliser. S'il y a du surplus, pourquoi ne pas le vendre mais ce n'est pas le but. C'est plus pour moi, et puis j'ai toujours aimé avoir des bêtes et m'en occuper.”