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Des géographes français publient un Atlas de la sexualité


Des géographes français publient un Atlas de la sexualité
PARIS, 8 juin 2013 (AFP) - Dans quelle partie du monde l'infidélité fait-elle le plus de ravages? Qui utilise des jouets au lit? Plus glauque: où les viols sur les enfants sont-ils les plus fréquents? Des géographes français ont tenté de répondre à ces questions via un Atlas mondial de la sexualité.

Législation, stratégie matrimoniale, prostitution, violence...: cartes à l'appui, leur ouvrage retrace l'évolution des comportements sexuels à travers le monde en compilant enquêtes, études et chiffres.

"La sexualité est partout sur les murs de nos villes et nos écrans, pour le meilleur et pour le pire", affirme Nadine Cattan, directrice à l'Institut national de la recherche. "Nous avons voulu étendre notre étude au monde entier pour essayer d'y voir un peu plus clair", ajoute-t-elle après 18 mois d'enquête.

L'Atlas se penche sur plusieurs domaines comme "la transition sexuelle et amoureuse" en cours en Europe qui va de pair avec une infidélité en forte croissance.

En utilisant des données qui proviennent de cinq pays européens et des 1,5 million d'adhérents du site Gleeden - un site de rencontres pour des femmes ou des hommes mariés -, l'Atlas classe par exemple Paris en tête du palmarès des villes infidèles.

D'après ces données, plus de la moitié des goujats qui mentent à leur partenaire affichent un niveau d'éducation supérieure, et 22% d'entre eux travaillent dans la banque, la finance ou l'assurance. Pourquoi l'infidélité? Réponse la plus courante: le besoin d'éprouver son pouvoir de séduction.

Dans son chapitre sur les couples, l'Atlas explore aussi les méandres des habitudes sexuelles: fréquence des rapports, degré de satisfaction.

En Grèce, Pologne ou au Brésil, environ 80% de la population pense que le sexe est important, alors que ce taux tombe à 38% au Japon et en Thaïlande.

En Europe, les Britanniques, Norvégiens et Suédois se présentent comme les plus grands amateurs de jouets pour adultes, d'après l'Atlas, alors que les pays du sud de l'Europe affichent un intérêt plus relatif pour ces accessoires.

Commerce du sexe et dégâts sur la biodiversité

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Explorant la face sombre des obscurs objets du désir, l'Atlas recense aussi des statistiques sur la prostitution, la violence sexuelle, les discriminations et les abus sur mineurs.

Surprise: terre présumée d'égalité hommes/femmes, la Suède affiche le plus fort nombre de plaintes pour viols - 53,2 pour 100.000 habitants en 2008 -, sans doute parce que la définition juridique du viol dans ce pays est bien plus large que dans d'autres législations.

Espoir: bien des pays ont pris des mesures pour faire face au harcèlement sexuel, par exemple des lignes de bus réservées aux femmes au Mexique, et des initiatives semblables dans des villes au Brésil, en Egypte, au Japon.

Mais en Europe, seulement 14% des plaintes pour viols conduisent à une condamnation, selon le bureau des Nations unies pour les drogues et les crimes.

En Europe toujours, l'Irlande du Nord détient le triste record en 2008 des abus sexuels sur mineurs, selon cette même source.

La prostitution et la pornographie font l'objet d'une attention particulière des auteurs de l'Atlas. Un chiffre: 98% de la pornographie vient des Etats-Unis et la Russie, la Hongrie et la République tchèque se partagent les restes de ce "marché" de la chair triste.

Le commerce du sexe a parfois des conséquences inattendues. Il provoque ainsi des dégâts sur la biodiversité, en raison de la fabrication des aphrodisiaques à base d'éléments naturels...

Les rhinocéros ont été particulièrement frappés en raison de la croyance selon laquelle leurs cornes sont des aphrodisiaques puissants. L'animal est décimé en Afrique. La demande est telle que des voleurs ont volé des cornes par dizaines dans des musées, des zoos ou d'autres institutions en Europe et en Afrique du Sud.

L'Atlas mondial des sexualités, de Nadine Cattan et Stéphane Leroy, Editions Autrement

Rédigé par Par Marianne BARRIAUX le Samedi 8 Juin 2013 à 06:50 | Lu 1211 fois