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Des déchets de catégorie 2 au centre d'enfouissement technique de Hitia'a


PAPEETE, le 2 juillet 2015 - Edwin Teraiharoa qui exploite déjà un centre d'enfouissement technique (CET) de catégorie 3 à Hitia'a est désormais autorisé à installer et exploiter un CET de catégorie 2. Le projet pourrait voir le jour d'ici un an pour peu que toutes les conditions d'exploitations soient respectées.

L'arrêté n°4927 du 18 juin paru au Journal officiel du 25 juin autorise "M. Teraiharoa Edwin à installer et exploiter dans la commune de Hitia'a o Te Ra, commune associée de Hitia'a, les équipements d'un centre d'enfouissement technique de catégorie 2 et 3, établissement de 1ère classe des installations classées pour la protection de l'environnement". Cette autorisation complète celle du 21 mai 2011 relative à l'installation et l'exploitation d'un centre d’enfouissement technique de déchets de catégorie 3. Pour l'intéressé, "c'est une réussite! Ça fait des années que j'attends ça".

PRÈS DE 15 000 TONNES DÉJÀ ENFOUIES

Le CET de Edwin Teraiharoa est déjà opérationnel à Hitia'a. Il réceptionne des déchets de catégorie 3, c'est-à-dire des déchets inertes (ferraille, gravats, verre, plastique) qui ne produisent pas de lixiviat, ce liquide résiduel né du passage de l'eau de pluie et de la fermentation des déchets. "Tout a commencé avec les gravats issus de la démolition du Beachcomber, il y a 6 ou 7 mois", se rappelle Edwin Teraiheroa. "Depuis nous avons reçu entre 13 et 15 000 tonnes de déchets et nous avons d'autres demandes. J'ai eu un contact avec le maire de Hao par exemple. Je vais m'équiper d'un bateau pour récupérer les gravats quand ils seront décontaminés. J'étais dans le bâtiment avant mais la crise a fait que cela ne marchait plus. Le marché des déchets est juteux, c'est pourquoi je me suis lancé dans ce projet. Je fais ça pour mes enfants." Pour les déchets de catégorie 2, les putrescibles assimilables aux ordures ménagères, ceux que l'on retrouve dans les bacs gris, il faudra attendre encore un peu. Edwin Teraiheroa pense être en mesure de les recevoir d'ici "une année" après études par des ingénieurs de l'environnement et installations adaptées. Car le site devra répondre à certaines exigences, il devra notamment pouvoir récupérer le lixiviat et le traiter.

Le projet de Edwin Teraiheroa s'étend aujourd'hui sur sept hectares. Mais il pourrait gagner en surface et atteindre, à terme, 23 voire 40 hectares: "je n'ai pas de problème de foncier", explique-t-il. Mais des voix s'élèvent (voir encadré), malgré les propos rassurant de l'exploitant. "J'habite moi-même la commune je ferai tout pour qu'il n'y ait pas de nuisances, je verserai de la terre tus les soirs sur les déchets, je vais construire un toit", affirme-t-il.



95% de la population est contre ce projet

Jacqui Drollet, maire de la commune associée de Hiti'a, est opposé au projet. "Je suis solidaire de la population qui, au cours de l'enquête publique, s'est montrée défavorable à 95%", explique t-il. "La décision prise n'a pas tenu compte des aspects politiques et sociaux de ce projet. Elle s'est cantonnée à l'aspect technique. Le CET va défigurer la nature et ensuite, qui va allez vérifier le respect des normes? Je ne veux pas prendre de risques pour les enfants de Hiti'ia. "

Rédigé par Delphine Barrais le Jeudi 2 Juillet 2015 à 18:23 | Lu 1383 fois