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Démission du chef de la diplomatie nauruane


Démission du chef de la diplomatie nauruane
YAREN, vendredi 8 février 2013 (Flash d’Océanie) – Le ministre des affaires étrangères, du commerce extérieur, de la santé et des sports, Kieren Keke, a créé la surprise jeudi à Nauru en annonçant sa démission.
M. Keke a chargé le Président du Parlement de Nauru Ludwig Scotty de faire cette annonce, en pleine session parlementaire.
Aucune raison n’a été immédiatement fournie pour cette démission.
Ces dernières années, la vie politique de Nauru a été particulièrement agitée et marquée par une valse des Présidents, le plus souvent provoquée par le vote de motions de censure.

Dernier épisode en date : mi-juin 2012, lorsque Sprent Dabwido, devenu Président du petit État insulaire de Nauru le 15 novembre 2011, créait lui aussi la surprise en annonçant le limogeage de la totalité de son gouvernement, dans le cadre de ce qui semble être un changement radical d’alliance.

Le nouvel exécutif est depuis composé de membres de l’opposition actuelle, avec laquelle M. Dabwido semblait alors avoir conclu une nouvelle alliance, sur fonds de rumeurs d’une nouvelle motion de censure, au sein de ses propres rangs.
Le Président soulignait aussi, alors, son sentiment de « ne plus être en mesure de travailler en confiance » avec l’équipe précédente, qu’il dirigeait depuis un peu plus de sept mois.
M. Dabwido, depuis son arrivée au pouvoir, s’est fait l’avocat d’une cause particulière : toiletter la Constitution dans sa forme actuelle, avec comme priorité une recherche de solutions à une instabilité chronique, en partie causée par l’absence de véritables majorités (réduite à leur plus simple expression, d’un siège, neuf contre huit, au sein de l’Assemblée).
Un projet avait été évoqué en vue, a minima, d’augmenter d’au moins un siège le nombre de représentants élus (pour creuser les écarts), de créer aussi un poste de Médiateur de la République (ombudsman) chargé de faire appliquer un code de conduite des dirigeants.

Mais le dossier n’a depuis guère avancé.
Confronté à cette inertie, M. Dabwido avait donc choisi de changer radicalement d’équipes.

Parmi les nouveaux ministres annoncés mi-juin 2012par M. Dabwido figuraient des revenants, comme Kieren Keke, qui retrouvait alors un portefeuille aux affaires étrangères.

Au terme d’un nouvel épisode de turbulences politiques préélectorales, fin 2011, M. Dabwido a remplacé mi-novembre 2011 le Président éphémère Freddie Pitcher, victime d’une motion de censure-surprise six jours après avoir succédé à Marcus Stephen.
M. Stephen, au pouvoir depuis 2007, mais menacé d’une motion de censure, avait auparavant préféré démissionner, sur fonds d’accusations de corruption sur des transactions relatives à la vente du phosphate.
L’exploitation du phosphate a fait les beaux jours de Nauru durant la plus grande partie du vingtième siècle, avant de laisser place à une quasi-faillite à partir des années 1990.

pad

Rédigé par PAD le Vendredi 8 Février 2013 à 04:41 | Lu 424 fois