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Deal, bagarre, conduite en état d'ivresse : mandats de dépôt en cascade au tribunal


Les escortes de la gendarmerie et de la police ont été particulièrement sollicitées cet après-midi au tribunal.
Les escortes de la gendarmerie et de la police ont été particulièrement sollicitées cet après-midi au tribunal.
PAPEETE, le 10 mars 2016 - Trois peines de prison ferme avec exécution immédiate ont été prononcées, cet après-midi, dans trois affaires distinctes jugées en comparution immédiate.

Le premier dossier visait un dealer habituel de pakalolo. Avec cette particularité que n'aiment pas du tout les juges : le vendeur de paka démarchait ses jeunes clients à la sortie des établissements scolaires. Déjà condamné par le passé pour avoir sévi du côté du collège La Mennais, à Papeete, c'est cette fois aux portes du lycée Gauguin que le jeune homme écoulait ses "sticks 1000". Il a été interpellé il y a quelques jours.

Originaire des Tuamotu où il possèderait des ruches, le dealer, à la rue et accroc lui-même au paka, a expliqué qu'il subsistait grâce à cette activité en attendant "qu'on" l'aide à s'inscrire à la formation d'apiculteur qui n'est dispensée qu'à Tahiti. Il a écopé de 4 mois de prison ferme et a été directement conduit à Nuutania. Le procureur de la République en a profité pour rappeler que "les établissements scolaires devaient rester des sanctuaires" et que le tribunal répondrait systématiquement "par la sanction" en pareil cas. Il avait requis un minimum de 8 mois ferme.

Alcool au volant, prison au tournant

Le dealer a été rejoint à la maison d'arrêt par un père de famille de 46 ans, docker de son état, condamné à 6 mois de prison dont 5 mois avec sursis pour sa cinquième conduite sous l'empire d'un état alcoolique. Et malgré l'annulation de son permis de conduire. C'était vendredi dernier. Et comme à chaque fois, à cause de cette dangereuse habitude de fêter la fin d'une semaine de travail en buvant quelques bières avec les amis avant de prendre la route. La partie ferme de la peine, 1 mois, a été assortie d'un mandat de dépôt.

Les policiers l'avaient contrôlé au volant de sa voiture, au rond-point du RIMaP-P à Arue, avec 1, 48 gramme d'alcool dans le sang. Sa dernière condamnation remontait à il y a seulement un an. "Il ne comprends rien à rien aux avertissements et à la sanction judiciaire" a déploré le représentant du ministère public. "Il a 46 ans, une famille, un emploi, et il met tout cela en danger par son attitude. C'est la fois de trop". Le parquet avait requis 6 mois ferme avec mandat de dépôt.

Le troisième larron à avoir rejoint la maison d'arrêt ce jeudi soir est un homme de 33 ans au casier judiciaire long comme le bras : au moins une condamnation par an pour stup', vol ou violences depuis le milieu des années 2000. Figure du quartier Estall, il a écopé d'1 an de prison ferme pour son implication dans une rixe, le 4 mars dernier, entre une dizaine de jeunes de son quartier et cinq lycéens en sortie va'a avec leur professeur de sport, au centre nautique voisin.

Tout serait parti d'un mauvais regard lancé par les adolescents à leur arrivée en truck sur le site et qui aurait été mal pris par certains jeunes de ce quartier défavorisé. Les lycéens ne s'étaient pas laissé impressionner et l'un d'eux avait même envoyé au tapis l'un des gars du quartier, provoquant une violente réaction. Une dizaine d'individus étaient arrivés en renfort, certains filmant "l'assault" avec leur vini, pour leur régler leur compte. Les blessures se sont avérées légères mais l'agression a laissé des traces psychologiques selon les parents des victimes, venus témoigner à la barre.


Rédigé par Raphaël Pierre le Jeudi 10 Mars 2016 à 18:17 | Lu 2387 fois