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Dans les maisons de Santa Rosa, il n'y a plus rien à sauver après les incendies


Santa Rosa, Paraguay | AFP | mercredi 10/10/2017 - Il ne reste que les cheminées, qui semblent presque intactes, encore dressées au milieu d'un paysage de désolation. Dans le quartier résidentiel de Coffey Park, Barbara et sa fille sont venues fouiller les cendres de ce qui était leur maison, entièrement ravagée par les flammes.

Dans un silence impressionnant, que seuls les cris des corbeaux viennent troubler, des pompiers aident les deux femmes. Krysti Campbell, 42 ans, fouille les débris, entre deux panneaux solaires fondus. "Je cherche des bijoux mais je n'ai rien trouvé, le pompier me dit de revenir plus tard avec un tamis, peut-être", explique-t-elle, vêtue d'un survêtement.

Cette "mère célibataire" comme elle se définit elle-même, garde le sourire mais assure que son fils de 12 ans, est "anéanti": "Son école aussi a brûlé". Cette maison était "la première où il avait sa chambre", dit-elle.

Sa mère Barbara Baird, 70 ans, qui vivait avec eux , explique les larmes aux yeux qu'elle a dû sortir de sa maison "en slip et en chaussons" dans la nuit de dimanche à lundi. Des dizaines d'autres maisons comme la leur ont été réduites en cendres dans le lotissement.

Quinze personnes ont perdu la vie en Californie dans des incendies montres qui ont ravagé des dizaines de milliers d'hectares. Dans un demi-sourire, Barbara regrette de ne pas avoir pris son ordinateur.

"On ne s'imaginait pas que la maison allait brûler, comme ça", dit-elle, se souvenant du vent violent et du "ciel orange" à cause des flammes qui arrivaient de derrière la maison.

"Je me sens comme une sans-abri, parce que je suis sans abri maintenant", lâche cette femme à la silhouette frêle.

Quelques maisons plus loin, Yaya Alivereti, masque sur la bouche, pleure devant le tas de cendres qu'est devenue sa maison. Il n'y a rien à sauver. On ne distingue plus qu'un lave linge tordu et noirci et quelques tasses cassées dans ce qui devait être la cuisine.

- 'Demain est un autre jour' -

"On est sains et saufs, on est en vie, demain est un autre jour", veut croire le père de famille de 50 ans, revenu avec ses trois enfants. Lui aussi a dû fuir en quelques minutes comme tous ses voisins. "Tout le monde était en mode panique", se souvient-il.

Plusieurs carcasses de voitures brûlées jonchent les rues du lotissement. Sous la chaleur du brasier, même le métal des véhicules a fondu partiellement, laissant des traînées de métal durci sur la chaussée.

Non loin de là, plusieurs restaurants sont entièrement détruits, de même qu'un immense supermarché K-Mart. Seules quelques plantes en pot du rayon jardinage ont échappé aux flammes et sont encore soigneusement rangées à l’extérieur du bâtiment, dont les poutres ont été tordues par la chaleur.

De nombreux poteaux électriques sont endommagés, les fils électriques à terre.

Sur le parking, une dizaine de camions de pompiers venus des quatre coins de Californie attendent les instructions. "Peut-être pour aller vérifier quelques points chauds", explique Mark Repetto, responsable d'un groupe de pompiers arrivés la veille de la capitale Sacramento.

Kathy Ruiz, 74 ans, est assise sur un lit de camp dans un des nombreux centres d'hébergement ouverts aux milliers d'évacués de la zone de San Rosa. Elle n'a guère emporté que son chien, un petit caniche blanc, lorsque sa fille est venue frapper à sa porte à 4h00 dans la nuit de dimanche à lundi.

Le long de l'autoroute 101, qui rejoint San Francisco, deux hôtels de luxe ont entièrement brulé. Sur une petite colline, au milieu d'un terrain entièrement noirci, ne subsiste que le panneau Hilton, protégé par un mur en pierres. Derrière, de gigantesques amas de débris encore fumants.

On ne distingue plus que quelques bouteilles au niveau du bar, détruit. Certaines sont encore intactes.

Rédigé par () le Mardi 10 Octobre 2017 à 14:41 | Lu 772 fois