Badhoevedorp, Pays-Bas | AFP | mercredi 22/12/2021 - Les procureurs néerlandais ont requis mercredi la prison à vie contre les quatre hommes poursuivis pour le crash du vol MH17 de la Malaysia Airlines qui survolait l'est de l'Ukraine en 2014, les accusant du meurtre des 298 personnes à son bord.
"Nous demandons que les suspects Guirkine, Doubinski, Poulatov et Khartchenko, chacun pour leur responsabilité dans le crash d'un avion ayant causé la mort et le meurtre de 298 personnes, soient condamnés à la prison à vie", a déclaré aux juges la procureure Manon Ridderbeks.
Les Russes Sergueï Doubinski, Igor Guirkine et Oleg Poulatov, ainsi que l'Ukrainien Leonid Khartchenko, quatre hauts gradés des séparatistes pro-russes de l'est de l'Ukraine, sont accusés d'avoir abattu le vol MH17 avec un missile sol-air BUK.
Les procureurs ont affirmé que les quatre suspects ont joué un rôle central dans l'acheminement depuis la Russie d'une batterie antiaérienne BUK, probablement destinée à frapper un avion de guerre ukrainien.
"Si telle était leur intention, cela ne change rien à l'accusation d'en faire un acte criminel", ont souligné les procureurs.
La loi "ne fait pas de distinction entre les aéronefs militaires et civils. Toute violence contre l'aviation doit être sévèrement punie", ont-ils insisté.
De surcroit, les suspects "savaient que l'espace aérien n'était pas fermé et que des avions civils survolaient quotidiennement la zone de combat", ont ajouté les procureurs, jugeant "affligeant" le peu d'attention accordé à la possibilité qu'un avion civil soit touché.
Les suspects ont utilisé le missile BUK pour servir leurs "propres intérêts militaires", a souligné le procureur Thijs Berger en début de semaine. Ils "n'ont pas appuyé sur le bouton eux-mêmes, mais (...) l'ont utilisé pour leur lutte armée dans le but de détruire un avion", avait-il insisté.
Aucun des suspects ne s'est rendu au procès, qui a démarré en mars 2020 aux Pays-Bas, et ils sont jugés en leur absence. Seul M. Poulatov est représenté par des avocats.
Les audiences interviennent sur fond de tensions russo-occidentales croissantes autour de l'Ukraine. Américains et Européens accusent Moscou d'y préparer une offensive militaire.
Mépris
Une équipe internationale d'enquêteurs affirme que l'avion a été abattu au-dessus de la zone de conflit armé avec les séparatistes pro-russes, dans l'est de l'Ukraine, par un missile acheminé depuis une base militaire russe, probablement afin de lutter contre les forces ukrainiennes. Moscou a toujours nié toute implication.
Le tribunal a entendu au cours de cette année des témoignages poignants de proches des victimes, partageant le chagrin causé par la perte d'enfants, de parents et de frères et sœurs, qui ont appelé la Russie "corrompue" à rendre justice.
Les procureurs ont déploré une attitude "méprisante" des suspects, absents du procès, vis-à-vis des proches des victimes, et affirmé redouter une "répétition d'actes violents" de leur part.
"Après que MH17 a été abattu, ils ont caché la (batterie antiaérienne) BUK-TELAR (...) jusqu'à ce jour, ils ont essayé de masquer leur rôle", ont-ils ajouté.
Kiev combat une insurrection pro-Moscou dans deux régions séparatistes frontalières de la Russie depuis 2014, lorsque le Kremlin a annexé la péninsule de Crimée en Ukraine.
Le plus connu des suspects, Igor Guirkine, 49 ans, surnommé "Strelkov" ("Tireur"), était l'un des principaux commandants des séparatistes au début du conflit, et probablement leur représentant le plus médiatique à l'époque.
Sergueï Doubinski, 57 ans, serait lié au renseignement militaire russe. Oleg Poulatov, 53 ans, est un ancien membre des forces spéciales russes et adjoint de M. Doubinski.
Leonid Khartchenko, 48 ans, aurait dirigé une unité séparatiste dans l'est de l'Ukraine.
Le verdict du tribunal de Schiphol, près d'Amsterdam, situé à quelques encablures de l'aéroport d'où le Boeing au destin tragique avait décollé, n'est pas attendu avant fin 2022.
Le procès se poursuivra en mars 2022, avec l'exposé de la défense.
Lors de l'ouverture du procès en mars 2020, les procureurs avaient déclaré que si le tribunal prononçait une condamnation, ils feraient tout ce qui est en leur pouvoir pour garantir que celle-ci soit exécutée, "que ce soit aux Pays-Bas ou ailleurs".
"Nous demandons que les suspects Guirkine, Doubinski, Poulatov et Khartchenko, chacun pour leur responsabilité dans le crash d'un avion ayant causé la mort et le meurtre de 298 personnes, soient condamnés à la prison à vie", a déclaré aux juges la procureure Manon Ridderbeks.
Les Russes Sergueï Doubinski, Igor Guirkine et Oleg Poulatov, ainsi que l'Ukrainien Leonid Khartchenko, quatre hauts gradés des séparatistes pro-russes de l'est de l'Ukraine, sont accusés d'avoir abattu le vol MH17 avec un missile sol-air BUK.
Les procureurs ont affirmé que les quatre suspects ont joué un rôle central dans l'acheminement depuis la Russie d'une batterie antiaérienne BUK, probablement destinée à frapper un avion de guerre ukrainien.
"Si telle était leur intention, cela ne change rien à l'accusation d'en faire un acte criminel", ont souligné les procureurs.
La loi "ne fait pas de distinction entre les aéronefs militaires et civils. Toute violence contre l'aviation doit être sévèrement punie", ont-ils insisté.
De surcroit, les suspects "savaient que l'espace aérien n'était pas fermé et que des avions civils survolaient quotidiennement la zone de combat", ont ajouté les procureurs, jugeant "affligeant" le peu d'attention accordé à la possibilité qu'un avion civil soit touché.
Les suspects ont utilisé le missile BUK pour servir leurs "propres intérêts militaires", a souligné le procureur Thijs Berger en début de semaine. Ils "n'ont pas appuyé sur le bouton eux-mêmes, mais (...) l'ont utilisé pour leur lutte armée dans le but de détruire un avion", avait-il insisté.
Aucun des suspects ne s'est rendu au procès, qui a démarré en mars 2020 aux Pays-Bas, et ils sont jugés en leur absence. Seul M. Poulatov est représenté par des avocats.
Les audiences interviennent sur fond de tensions russo-occidentales croissantes autour de l'Ukraine. Américains et Européens accusent Moscou d'y préparer une offensive militaire.
Mépris
Une équipe internationale d'enquêteurs affirme que l'avion a été abattu au-dessus de la zone de conflit armé avec les séparatistes pro-russes, dans l'est de l'Ukraine, par un missile acheminé depuis une base militaire russe, probablement afin de lutter contre les forces ukrainiennes. Moscou a toujours nié toute implication.
Le tribunal a entendu au cours de cette année des témoignages poignants de proches des victimes, partageant le chagrin causé par la perte d'enfants, de parents et de frères et sœurs, qui ont appelé la Russie "corrompue" à rendre justice.
Les procureurs ont déploré une attitude "méprisante" des suspects, absents du procès, vis-à-vis des proches des victimes, et affirmé redouter une "répétition d'actes violents" de leur part.
"Après que MH17 a été abattu, ils ont caché la (batterie antiaérienne) BUK-TELAR (...) jusqu'à ce jour, ils ont essayé de masquer leur rôle", ont-ils ajouté.
Kiev combat une insurrection pro-Moscou dans deux régions séparatistes frontalières de la Russie depuis 2014, lorsque le Kremlin a annexé la péninsule de Crimée en Ukraine.
Le plus connu des suspects, Igor Guirkine, 49 ans, surnommé "Strelkov" ("Tireur"), était l'un des principaux commandants des séparatistes au début du conflit, et probablement leur représentant le plus médiatique à l'époque.
Sergueï Doubinski, 57 ans, serait lié au renseignement militaire russe. Oleg Poulatov, 53 ans, est un ancien membre des forces spéciales russes et adjoint de M. Doubinski.
Leonid Khartchenko, 48 ans, aurait dirigé une unité séparatiste dans l'est de l'Ukraine.
Le verdict du tribunal de Schiphol, près d'Amsterdam, situé à quelques encablures de l'aéroport d'où le Boeing au destin tragique avait décollé, n'est pas attendu avant fin 2022.
Le procès se poursuivra en mars 2022, avec l'exposé de la défense.
Lors de l'ouverture du procès en mars 2020, les procureurs avaient déclaré que si le tribunal prononçait une condamnation, ils feraient tout ce qui est en leur pouvoir pour garantir que celle-ci soit exécutée, "que ce soit aux Pays-Bas ou ailleurs".