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Covid: rappel pour tous, pass durci, pression sur les non-vaccinés


JOEL SAGET / AFP
JOEL SAGET / AFP
Paris, France | AFP | jeudi 25/11/2021 - Rappel de vaccin dès 18 ans et obligatoire pour que le pass sanitaire reste valide: le gouvernement intensifie la pression sur les non-vaccinés pour contrer la cinquième vague de l'épidémie de Covid-19, sans envisager de confinement à ce stade.

Le rappel (le plus souvent une troisième dose) sera ouvert "à compter de ce samedi" pour tous les majeurs, cinq mois après leur dernière injection, a annoncé jeudi le ministre de la Santé Olivier Véran.

Ce rappel ne concernait pour l'instant que les plus de 65 ans, les personnes à risques de forme grave et les soignants, et se faisait six mois après la dernière injection et non cinq.

"Vous pouvez d'ores et déjà vous rendre sur les plateformes de prise de rendez-vous en ligne pour réserver vos créneaux", a ajouté le ministre lors d'une conférence de presse destinée à détailler les mesures de lutte contre le rebond de l'épidémie.

A partir du 15 décembre pour les plus de 65 ans et du 15 janvier pour les 18-64 ans, la dose de rappel sera obligatoire pour que le pass sanitaire reste valide.

Cela ne veut pas dire que l'injection devra forcément avoir été faite avant ces dates, qui correspondent simplement à l'entrée en vigueur du mécanisme: cela signifie qu'à compter de ces dates, le pass de ces personnes sera désactivé si elles n'ont pas eu une dose de rappel au maximum 7 mois après la dernière injection.

Masques

Dans la foulée de ces annonces, les prises de rendez-vous ont bondi, avec un important temps d'attente sur Doctolib.

"Pas de stress, pas de panique: si le site sature, ça va être rétabli dans les prochaines minutes ou les prochaines heures, on a vu ça à chaque fois qu'il y a eu des annonces comme celles-ci", a relativisé le ministre de la Santé.

Contrainte supplémentaire pour les non-vaccinés, la durée de validité des tests négatifs ouvrant droit au pass sanitaire va passer de 72 à 24 heures.

Au-delà du vaccin, les autorités insistent sur l'importance des gestes barrières pour endiguer cette vague qualifiée de fulgurante: masques, aération, lavage des mains, etc.

Les règles sont également durcies. Le masque va redevenir obligatoire "partout en intérieur" dans les lieux recevant du public, y compris là où le pass sanitaire est réclamé (restaurants, cinémas, discothèques...).

"Le pass sanitaire et le masque, si ça peut nous éviter le pire, on y va!", a réagi auprès de l'AFP Didier Chenet, président du GNI, le syndicat patronal des indépendants de l'hôtellerie restauration.

"Certains préfets avaient pris des arrêtés dans ce sens dans plusieurs départements et on a eu une baisse de fréquentation de 60 à 70%. Donc c'est la grosse inquiétude", a estimé de son côté Thierry Fontaine, président de l'Umih nuit, qui représente les discothèques.

A rebours de ces durcissements, le ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer, a annoncé qu'il n'y aurait plus de fermeture de classe dans les écoles primaires dès le premier cas de Covid détecté chez un élève. Seuls ceux testés positifs seront isolés.

"Notre boussole reste la priorité d'une école ouverte", a souligné M. Blanquer, en indiquant que 8.500 classes étaient fermées mercredi, contre 4.100 le 19 novembre.

Enfants et vaccin 

A terme, l'autre changement majeur pour les élèves du primaires pourrait être l'ouverture de la vaccination, après l'approbation du vaccin de Pfizer pour les 5-11 ans par l'Agence européenne du médicament (EMA).

La France y réfléchit et Olivier Véran a saisi le Comité national d'éthique (CCNE) ainsi que la Haute autorité de santé (HAS). "Dans tous les cas, cette vaccination, si elle était décidée en France, ne commencerait pas avant le début de l'année 2022", a dit le ministre de la Santé.

Si cette cinquième vague est "sans conteste plus forte, plus longue que (...) celle de cet été", il n'est envisagé à ce stade "ni confinement, ni couvre-feu, ni fermeture anticipée de commerces ni restrictions de déplacement", a tenté de rassurer M. Véran.

"Il ne s'agit plus d'enfermer, il ne s'agit plus d'utiliser les méthodes que nous avions il y a un an, quand nous n'avions pas le vaccin", a de son côté déclaré le président Emmanuel Macron, en visite en Croatie.

Le nombre de cas augmente très rapidement en France depuis plusieurs jours, atteignant 32.591 nouvelles contaminations mercredi, au plus haut depuis le 24 avril.

Pour le moment, la flambée des contaminations ne s'accompagne pas d'un envol des hospitalisations, malgré une hausse ces derniers jours. Le gouvernement met cela sur le compte d'un fort taux de vaccination par rapport à d'autres pays européens.

le Jeudi 25 Novembre 2021 à 02:10 | Lu 1306 fois