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Covid : Les États-Unis déconseillent toujours la Polynésie


Tahiti, le 14 avril 2021 - La CDC, l’agence fédérale américaine en charge de la gestion des périodes de crise, a sorti le 12 avril la Polynésie française de la liste rouge des destinations de voyage. Mais c’est pour mieux l’intégrer sur une liste grise des territoires ne communiquant pas leurs données sanitaires sur l’évolution de l’épidémie. Faute d’informations, les recommandations de la CDC restent inchangées, la destination Tahiti est toujours déconseillée aux voyageurs américains.
 
En novembre dernier, alors que les chiffres relatifs à la situation sanitaire plaçaient alors la Polynésie parmi les territoires les plus frappées par l’épidémie, les États Unis déconseillaient à ses ressortissants tout voyage touristique ou professionnel sur le fenua. Une position de l’administration américaine qui apparaissait logique au vu de la flambée épidémique. Mais alors que les indicateurs sanitaires sont à la baisse, l’agence fédérale américaine a modifié sa notation sans véritablement changer ses recommandations à l’attention des voyageurs. Explications.
 
Changement de niveau, mais même recommandation
 
La Polynésie était restée jusqu’à lundi sur la liste rouge des pays à éviter. Une classification qui s’accompagnait d’une forte incitation à ne pas se rendre dans les territoires concernés, “les voyageurs doivent éviter tout déplacement vers ces destinations”. Un nouveau mode d’analyse avait été instauré et peaufiné entre novembre 2020 et février 2021 par la CDC avec une grille de critères dépendant notamment de la taille de la population et du nombre de tests. Pour quitter la liste rouge et accéder à la liste orange, la Polynésie devait réaliser plus de 1 200 tests pour 100 000 habitants et recenser moins de 100 cas, le tout sur une période de quatre semaines.
 
Alors que les indicateurs polynésiens laissaient supposer une notation plus favorable de la destination Tahiti, la CDC a placé le 12 avril dernier la Polynésie française sur la liste grise avec la mention Inconnu (“unknown”). Un changement de statut qui s’explique selon l’agence par le manque de données sanitaires fournies par les autorités polynésiennes. Sur son site, la CDC indique ainsi qu’elle “utilise les données Covid-19 communiquées par l'Organisation mondiale de la santé et d'autres sources officielles pour déterminer les niveaux de ses alertes sanitaires à l’attention des voyageurs. Si une destination ne fournit pas de données, son niveau d’alerte sanitaire est désigné comme “inconnu” et les voyageurs sont invités à suivre les recommandations du niveau 4”, à savoir les mêmes préconisations qu’en cas de placement sur la liste rouge. Les autorités sanitaires américaines recommandent ainsi purement et simplement “d'éviter” tout voyage en Polynésie française…
 
Avec d’autres territoires du Pacifique sud
 
Sur la liste grise, la Polynésie n’est pas seule. Elle rejoint un groupe de pays notamment composé de l’Afghanistan et quelques régimes dictatoriaux comme la Corée du Nord ou le Turkménistan. Elle rejoint également de nombreux territoires insulaires du Pacifique Sud qui ont intégré un peu plus tôt dans le mois la liste des mauvais élèves en termes de communication de données sanitaires. Kiribati, Nauru, Niue, Samoa, Tonga, Tuvalu, Vanuatu ou encore les îles Cook accompagnent la Polynésie française. Les Samoas américaines, Fidji et la Nouvelle-Zélande conservent leur statut de pays à faible risque alors que la Nouvelle Calédonie est reclassée en niveau 2 –risque modéré.
 

​26 cas confirmés sur 1 473 tests en une semaine

Si les autorités américaines n'ont plus accès aux données de l'épidémie de Covid en Polynésie, celles-ci sont néanmoins publiées sur le site de la direction de la Santé. Le dernier bulletin épidémiologique hebdomadaire de la plateforme Covid diffusé mercredi annonce en effet que sur l’ensemble du territoire, 1 473 personnes ont été testées au cours de la semaine passée, dont 593 dans le cadre d’un “dépistage systématique” effectué chez des personnes asymptomatiques et chez les personnes en quarantaine suite à leurs arrivées sur le territoire. Parmi ces personnes testées, 26 cas Covid ont été confirmés, dont 18 étaient des cas importés sur des vols en provenance de Paris et découvert lors des auto-tests en quatorzaine. Les 8 autres cas correspondent à des cas isolés, ou petits clusters, et localisés uniquement sur Tahiti. En décomptant les 18 cas importés, le taux d'incidence en Polynésie française n’est donc plus que de 3/100 000.
 
Le bulletin relève également que parmi les cas importés, quatre variants britanniques ont été identifiés. Depuis la restriction des vols et le criblage systématique des cas positifs importés et de leur entourage, un total de 23 variants britanniques et 1 variant brésilien ont été identifiés, parmi lesquels 15 cas importés et 9 contaminations locales.
 
Un patient en réanimation
 
Autre indicateur de la faible circulation du virus, le centre hospitalier ne compte plus qu'un seul patient hospitalisé pour Covid en réanimation et aucun décès lié au Covid n'a été enregistré depuis le 6 mars au fenua. Notons néanmoins que 61 patients restaient sous "oxygénothérapie à court terme" à domicile, avec une installation supplémentaire dans le courant de la semaine. Et enfin, neuf patients sont actuellement pris en charge en réadaptation ou suivi de soins aux centres Ora-Ora et Te Tiare.
 
Dernier indicateur, le nombre d’appels à la Plateforme Covid stagne à 666. Mais les motifs d'appels concernent essentiellement la vaccination (66,5%) et rarement la déclaration de symptômes (1,7 %).
 

Rédigé par Sébastien Petit le Mercredi 14 Avril 2021 à 20:09 | Lu 6981 fois