Paris, France | AFP | mercredi 14/10/2020 - "L'heure est grave", va expliquer Emmanuel Macron aux Français mercredi soir avant d'annoncer de nouvelles mesures contraignantes, voire des couvre-feux qui devraient surtout toucher les grandes villes où le Covid-19 s'emballe.
Depuis plusieurs jours, l'exécutif ne cesse de distiller des messages alarmistes sur le regain de l'épidémie de coronavirus qui menacerait de submerger le système de santé, notamment à Paris où la situation est jugée "dramatique", selon plusieurs sources.
Le Premier ministre Jean Castex a d'ailleurs renoncé à un voyage en Corse pour la fin de semaine car il "devra être mobilisé sur la gestion de la crise sanitaire après l'intervention du président", a fait valoir Matignon avant le Conseil des ministres.
Les derniers chiffres montrent encore une augmentation globale du nombre de personnes en réanimation (1.633 pour une capacité actuelle nationale d'environ 5.000 lits) et 84 décès en 24 heures, avec un bilan global de près de 33.000 morts en sept mois.
Une résurgence inquiétante de la pandémie qui conduit d'autres pays européens à durcir aussi les mesures pour tenter d'en limiter la progression et éviter un confinement dévastateur pour l'économie, le FMI tablant sur une contraction du PIB mondial de 4,4% cette année.
C'est à cette aune et alors qu'un rapport pointe le manque d'anticipation de l'exécutif dans la crise que le chef de l'Etat doit trancher mercredi soir en s'adressant aux Français à partir de 19H55, pour 45 minutes d'interview sur TF1 et France 2.
Mais dans la panoplie de restrictions à sa disposition, qui peuvent aller jusqu'à un couvre-feu total à partir de 20H00 ou 21H00 dans les zones les plus frappées par le virus, lesquelles Emmanuel Macron retiendra-t-il ?
"Toutes les options sont sur la table", répond son entourage, en soulignant à quel point "l'heure est grave". A priori, tout reconfinement national ou local, apparenté à l'arme ultime, semble toutefois écarté, et les dispositions actuellement en vigueur pour les écoles, collèges et lycées devraient être prolongées, comme l'a indiqué mardi soir le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer.
Mais M. Macron pourrait aussi frapper fort.
"En cas de couvre-feu, tous les acteurs seront concernés. Comment expliquer à un restaurateur qui doit fermer qu'un théâtre peut rester ouvert ? Ce sera extrêmement clair", assure son entourage, ajoutant qu'il faut des mesures "bien plus longues" que 15 jours.
"La différence du nombre de morts se chiffre par dizaine de milliers selon les choix qui seront faits. Y compris l'horaire d'un couvre-feu compte: une heure change la donne", souligne l'entourage du chef de l'Etat.
Le professeur Gilles Pialoux, chef du service des maladies infectieuses de l'Hôpital Tenon, abonde, estimant qu'on "a besoin de mesures drastiques pour limiter la pression sur les services de réanimation". "On a l'impression qu'on va dans le mur fin octobre" pour l'Ile-de-France, "sachant que contrairement à la première vague il y a une coexistence avec les autres maladies et pathologies".
"Cohérence"
"Le président de la République va annoncer un tour de vis", et "s'il faut passer par des mesures restrictives la mairie avancera avec l'Etat", a affirmé à l'AFP une responsable de la mairie de Paris.
Circonspect sur de nouvelles restrictions, l'urgentiste Patrick Pelloux déplore surtout, comme ses collègues, qu'on soit "redescendu à 5.000 lits de réanimation" durant l'été contre 12.000 au printemps "parce qu’on a des problèmes de recrutement de personnel infirmier et de formation".
Le Medef Paris dénonce, lui, par avance un éventuel télétravail à 100%, qui amplifierait, selon lui, la crise économique à Paris et qui "va fragiliser encore les entreprises".
L'opposition exige "plus de cohérence" et dénonce la stratégie de l'exécutif qui a mené selon elle à une nouvelle situation de crise. Et si à droite le président (LR) du Sénat Gérard Larcher estime qu'il faudra accepter des "couvre-feux", à gauche, les patrons d'EELV Julien Bayou et du PCF Fabien Roussel jugent que cela signerait "un constat d'échec" de l'exécutif.
Le député PS Boris Vallaud a, lui, appelé mardi à "un maximum de concertation", mettant en garde contre un risque de "jacquerie".
Les professionnels de l'hôtellerie restauration indépendante se sont alarmés mardi soir, d'un possible couvre-feu qui selon eux "condamnerait à la faillite des milliers d'établissements".
Ce secteur fait partie des professions durement éprouvées par la crise qui a également plongé des centaines de milliers de personnes supplémentaires dans la pauvreté.
Le président sera donc aussi attendu sur ce terrain là mercredi soir. "Les Français ont autant peur pour leur santé que pour leur emploi. Il faut parler des deux", relève un proche du président.
Un autre résume aussi le dilemme: "le gros problème c'est que les lieux de diffusion du virus sont d'abord des lieux privés" où se rassemblent notamment les jeunes, et sur lesquels l'exécutif n'a que très peu de prise juridique.
La clé reste entre les mains d'Emmanuel Macron qui, comme le souligne un de ses proches, "jusqu'au bout adaptera son discours et prendra la température".
Depuis plusieurs jours, l'exécutif ne cesse de distiller des messages alarmistes sur le regain de l'épidémie de coronavirus qui menacerait de submerger le système de santé, notamment à Paris où la situation est jugée "dramatique", selon plusieurs sources.
Le Premier ministre Jean Castex a d'ailleurs renoncé à un voyage en Corse pour la fin de semaine car il "devra être mobilisé sur la gestion de la crise sanitaire après l'intervention du président", a fait valoir Matignon avant le Conseil des ministres.
Les derniers chiffres montrent encore une augmentation globale du nombre de personnes en réanimation (1.633 pour une capacité actuelle nationale d'environ 5.000 lits) et 84 décès en 24 heures, avec un bilan global de près de 33.000 morts en sept mois.
Une résurgence inquiétante de la pandémie qui conduit d'autres pays européens à durcir aussi les mesures pour tenter d'en limiter la progression et éviter un confinement dévastateur pour l'économie, le FMI tablant sur une contraction du PIB mondial de 4,4% cette année.
C'est à cette aune et alors qu'un rapport pointe le manque d'anticipation de l'exécutif dans la crise que le chef de l'Etat doit trancher mercredi soir en s'adressant aux Français à partir de 19H55, pour 45 minutes d'interview sur TF1 et France 2.
Mais dans la panoplie de restrictions à sa disposition, qui peuvent aller jusqu'à un couvre-feu total à partir de 20H00 ou 21H00 dans les zones les plus frappées par le virus, lesquelles Emmanuel Macron retiendra-t-il ?
"Toutes les options sont sur la table", répond son entourage, en soulignant à quel point "l'heure est grave". A priori, tout reconfinement national ou local, apparenté à l'arme ultime, semble toutefois écarté, et les dispositions actuellement en vigueur pour les écoles, collèges et lycées devraient être prolongées, comme l'a indiqué mardi soir le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer.
Mais M. Macron pourrait aussi frapper fort.
"En cas de couvre-feu, tous les acteurs seront concernés. Comment expliquer à un restaurateur qui doit fermer qu'un théâtre peut rester ouvert ? Ce sera extrêmement clair", assure son entourage, ajoutant qu'il faut des mesures "bien plus longues" que 15 jours.
"La différence du nombre de morts se chiffre par dizaine de milliers selon les choix qui seront faits. Y compris l'horaire d'un couvre-feu compte: une heure change la donne", souligne l'entourage du chef de l'Etat.
Le professeur Gilles Pialoux, chef du service des maladies infectieuses de l'Hôpital Tenon, abonde, estimant qu'on "a besoin de mesures drastiques pour limiter la pression sur les services de réanimation". "On a l'impression qu'on va dans le mur fin octobre" pour l'Ile-de-France, "sachant que contrairement à la première vague il y a une coexistence avec les autres maladies et pathologies".
"Cohérence"
"Le président de la République va annoncer un tour de vis", et "s'il faut passer par des mesures restrictives la mairie avancera avec l'Etat", a affirmé à l'AFP une responsable de la mairie de Paris.
Circonspect sur de nouvelles restrictions, l'urgentiste Patrick Pelloux déplore surtout, comme ses collègues, qu'on soit "redescendu à 5.000 lits de réanimation" durant l'été contre 12.000 au printemps "parce qu’on a des problèmes de recrutement de personnel infirmier et de formation".
Le Medef Paris dénonce, lui, par avance un éventuel télétravail à 100%, qui amplifierait, selon lui, la crise économique à Paris et qui "va fragiliser encore les entreprises".
L'opposition exige "plus de cohérence" et dénonce la stratégie de l'exécutif qui a mené selon elle à une nouvelle situation de crise. Et si à droite le président (LR) du Sénat Gérard Larcher estime qu'il faudra accepter des "couvre-feux", à gauche, les patrons d'EELV Julien Bayou et du PCF Fabien Roussel jugent que cela signerait "un constat d'échec" de l'exécutif.
Le député PS Boris Vallaud a, lui, appelé mardi à "un maximum de concertation", mettant en garde contre un risque de "jacquerie".
Les professionnels de l'hôtellerie restauration indépendante se sont alarmés mardi soir, d'un possible couvre-feu qui selon eux "condamnerait à la faillite des milliers d'établissements".
Ce secteur fait partie des professions durement éprouvées par la crise qui a également plongé des centaines de milliers de personnes supplémentaires dans la pauvreté.
Le président sera donc aussi attendu sur ce terrain là mercredi soir. "Les Français ont autant peur pour leur santé que pour leur emploi. Il faut parler des deux", relève un proche du président.
Un autre résume aussi le dilemme: "le gros problème c'est que les lieux de diffusion du virus sont d'abord des lieux privés" où se rassemblent notamment les jeunes, et sur lesquels l'exécutif n'a que très peu de prise juridique.
La clé reste entre les mains d'Emmanuel Macron qui, comme le souligne un de ses proches, "jusqu'au bout adaptera son discours et prendra la température".