Paris, France | AFP | lundi 01/02/2021 - Contrôles aux frontières, menaces pour les commerçants tentés de braver les interdictions: le gouvernement fait les gros yeux dans l'espoir d'éviter un nouveau confinement face à l'épidémie de Covid-19, qui circule toujours activement, à une semaine du début des vacances scolaires.
Au terminal 2E de l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, il faut désormais un motif impérieux pour pouvoir quitter l'Union européenne, conséquence des nouvelles mesures décidées vendredi par l'exécutif.
"J'avais indiqué comme motif que ma mère est malade mais ils m'ont dit qu'il fallait un justificatif", a ainsi expliqué à l'AFP Touré, un Malien qui n'a pas souhaité donner son nom de famille, et qui a pu embarquer pour Bamako une fois reçu le certificat envoyé par le médecin. A 8H30, une vingtaine de passagers sur près de 300 avaient été refoulés par la police aux frontières à Roissy.
L'exécutif compte notamment sur ce nouveau tour de vis aux frontières -- il faut aussi un test PCR négatif pour revenir d'un pays de l'UE -- et sur la fermeture des centres commerciaux non-alimentaires de plus de 20.000 mètres carrés, ajoutés au couvre-feu à 18H00 depuis deux semaines, pour canaliser la circulation du virus SARS-Cov-2, sans passer pour la troisième fois par la case confinement.
Sanctions
"On a fait le choix de tout faire pour éviter un reconfinement. La contrepartie de ça, c'est évidemment que les règles actuelles, et notamment le couvre-feu à 18H00, soient pleinement respectées", d'où "une augmentation des contrôles", a expliqué sur franceinfo le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal.
De son côté, le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, a promis sur RTL que les restaurants clandestins qui enfreignent les règles en servant des clients à table verront leur accès au fonds de solidarité "suspendu pendant un mois", et définitivement en cas de récidive. Des sanctions appliquées à tous les commerces qui enfreignent les règles, précise Bercy.
Enfin, le gouvernement veut accroître le recours au télétravail, alors que plusieurs scientifiques déplorent des lacunes sur ce point.
Cet ensemble de mesures suffira-t-il à éviter un nouveau confinement, ou une interdiction des déplacements entre régions pendant les vacances scolaires, qui démarrent à la fin de la semaine pour une partie de la France ? Ces questions devraient figurer au menu du conseil de défense sanitaire réuni autour du chef de l'Etat cette semaine, probablement mercredi.
Dimanche, près de 20.000 nouveaux cas de Covid-19 ont été enregistrés en 24 heures, un niveau stable.
C'est cette stabilité qui, selon le ministre de la Santé Olivier Véran, permet "d'observer, durant quelques jours, ce qu'il va se passer", sans prendre immédiatement de décision drastique.
Dimanche, le ministre a aussi expliqué que la circulation du variant anglais plus contagieux "s'intensifie – -de 50 % chaque semaine- – mais de manière moins intense qu'à l'étranger où des hausses de 70 à 100 % ont été relevées", en se basant sur les résultats préliminaires d'une deuxième enquête menée sur les cas positifs.
"Juste milieu"
En revanche, les marges sont toujours réduites à l'hôpital, avec 27.500 patients Covid-19 dans tout le pays (3.000 de plus qu'au 10 janvier), un chiffre désormais proche des pics de la première et de la deuxième vague (32.000 et 33.000). La situation est moins critique pour les réanimations, avec plus de 3.100 patients, un peu moins que les pics des précédentes vagues (4.900 à l'automne, 7.000 au printemps).
195 décès ont été enregistrés dimanche à l'hôpital en 24 heures, soit un total de plus de 76.000 morts depuis le début de l'épidémie.
"A Paris, on est presqu'à un seuil de saturation" synonyme de déprogrammations d'interventions, a prévenu sur BFM-TV le Dr Eric Caumes, chef de service des maladies infectieuses et tropicales à l'Hôpital de la Pitié Salpêtrière.
Pour autant, le médecin a dit comprendre la décision du gouvernement de ne pas reconfiner le pays. "Si vous vous focalisez sur le sanitaire, c'est une mauvaise décision, mais si vous prenez en compte tous les paramètres, ce qui est le rôle des politiques, c'est une balance, et il faut mesurer le juste milieu", a-t-il déclaré, en mettant en avant la santé "psychique et sociale" de la population.
Dans ce contexte tendu, la France poursuit sa campagne de vaccination, ralentie par une baisse des approvisionnements. Si plus de 1,485 million de personnes avaient reçu dimanche au moins une dose, Olivier Véran a regretté "que près de 50.000 rendez-vous aient dû être reportés".
La suite dépendra des conditions dans lesquelles la Haute autorité de santé (HAS) donnera mardi son feu vert au vaccin d'AstraZeneca, dont le secrétaire d'Etat aux Affaires européennes Clément Beaune a promis sur France Inter que des doses arriveront "dès la fin de la semaine ou début de semaine prochaine".
Ce vaccin sera-t-il recommandé en France pour les personnes âgées ? Les instances spécialisées allemande et italienne l'ont déconseillé, par manque de données sur son efficacité, prenant ainsi le contre-pied de l'Agence européenne des médicaments (EMA), qui a donné son feu vert vendredi.
Au terminal 2E de l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, il faut désormais un motif impérieux pour pouvoir quitter l'Union européenne, conséquence des nouvelles mesures décidées vendredi par l'exécutif.
"J'avais indiqué comme motif que ma mère est malade mais ils m'ont dit qu'il fallait un justificatif", a ainsi expliqué à l'AFP Touré, un Malien qui n'a pas souhaité donner son nom de famille, et qui a pu embarquer pour Bamako une fois reçu le certificat envoyé par le médecin. A 8H30, une vingtaine de passagers sur près de 300 avaient été refoulés par la police aux frontières à Roissy.
L'exécutif compte notamment sur ce nouveau tour de vis aux frontières -- il faut aussi un test PCR négatif pour revenir d'un pays de l'UE -- et sur la fermeture des centres commerciaux non-alimentaires de plus de 20.000 mètres carrés, ajoutés au couvre-feu à 18H00 depuis deux semaines, pour canaliser la circulation du virus SARS-Cov-2, sans passer pour la troisième fois par la case confinement.
Sanctions
"On a fait le choix de tout faire pour éviter un reconfinement. La contrepartie de ça, c'est évidemment que les règles actuelles, et notamment le couvre-feu à 18H00, soient pleinement respectées", d'où "une augmentation des contrôles", a expliqué sur franceinfo le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal.
De son côté, le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, a promis sur RTL que les restaurants clandestins qui enfreignent les règles en servant des clients à table verront leur accès au fonds de solidarité "suspendu pendant un mois", et définitivement en cas de récidive. Des sanctions appliquées à tous les commerces qui enfreignent les règles, précise Bercy.
Enfin, le gouvernement veut accroître le recours au télétravail, alors que plusieurs scientifiques déplorent des lacunes sur ce point.
Cet ensemble de mesures suffira-t-il à éviter un nouveau confinement, ou une interdiction des déplacements entre régions pendant les vacances scolaires, qui démarrent à la fin de la semaine pour une partie de la France ? Ces questions devraient figurer au menu du conseil de défense sanitaire réuni autour du chef de l'Etat cette semaine, probablement mercredi.
Dimanche, près de 20.000 nouveaux cas de Covid-19 ont été enregistrés en 24 heures, un niveau stable.
C'est cette stabilité qui, selon le ministre de la Santé Olivier Véran, permet "d'observer, durant quelques jours, ce qu'il va se passer", sans prendre immédiatement de décision drastique.
Dimanche, le ministre a aussi expliqué que la circulation du variant anglais plus contagieux "s'intensifie – -de 50 % chaque semaine- – mais de manière moins intense qu'à l'étranger où des hausses de 70 à 100 % ont été relevées", en se basant sur les résultats préliminaires d'une deuxième enquête menée sur les cas positifs.
"Juste milieu"
En revanche, les marges sont toujours réduites à l'hôpital, avec 27.500 patients Covid-19 dans tout le pays (3.000 de plus qu'au 10 janvier), un chiffre désormais proche des pics de la première et de la deuxième vague (32.000 et 33.000). La situation est moins critique pour les réanimations, avec plus de 3.100 patients, un peu moins que les pics des précédentes vagues (4.900 à l'automne, 7.000 au printemps).
195 décès ont été enregistrés dimanche à l'hôpital en 24 heures, soit un total de plus de 76.000 morts depuis le début de l'épidémie.
"A Paris, on est presqu'à un seuil de saturation" synonyme de déprogrammations d'interventions, a prévenu sur BFM-TV le Dr Eric Caumes, chef de service des maladies infectieuses et tropicales à l'Hôpital de la Pitié Salpêtrière.
Pour autant, le médecin a dit comprendre la décision du gouvernement de ne pas reconfiner le pays. "Si vous vous focalisez sur le sanitaire, c'est une mauvaise décision, mais si vous prenez en compte tous les paramètres, ce qui est le rôle des politiques, c'est une balance, et il faut mesurer le juste milieu", a-t-il déclaré, en mettant en avant la santé "psychique et sociale" de la population.
Dans ce contexte tendu, la France poursuit sa campagne de vaccination, ralentie par une baisse des approvisionnements. Si plus de 1,485 million de personnes avaient reçu dimanche au moins une dose, Olivier Véran a regretté "que près de 50.000 rendez-vous aient dû être reportés".
La suite dépendra des conditions dans lesquelles la Haute autorité de santé (HAS) donnera mardi son feu vert au vaccin d'AstraZeneca, dont le secrétaire d'Etat aux Affaires européennes Clément Beaune a promis sur France Inter que des doses arriveront "dès la fin de la semaine ou début de semaine prochaine".
Ce vaccin sera-t-il recommandé en France pour les personnes âgées ? Les instances spécialisées allemande et italienne l'ont déconseillé, par manque de données sur son efficacité, prenant ainsi le contre-pied de l'Agence européenne des médicaments (EMA), qui a donné son feu vert vendredi.