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Covid-19: l'effet des fêtes et du variant du virus scrutés en France


Plus de 50.000 doses du vaccin Moderna contre le Covid-19, qui vient d'être autorisé en Europe, seront livrées lundi pour être acheminées dans le Grand Est, en Auvergne-Rhône-Alpes et en Paca afin d'être utilisées dans la semaine.
Plus de 50.000 doses du vaccin Moderna contre le Covid-19, qui vient d'être autorisé en Europe, seront livrées lundi pour être acheminées dans le Grand Est, en Auvergne-Rhône-Alpes et en Paca afin d'être utilisées dans la semaine.
Paris, France | AFP | lundi 11/01/2021 - Quels effets ont eu les fêtes de fin d'année sur la circulation du Covid-19? A quel point le variant britannique, plus contagieux, a pris racine en France? Une semaine cruciale, marquée aussi par l'arrivée d'un deuxième vaccin, s'ouvre dans la lutte contre l'épidémie.

Après avoir repoussé la réouverture des bars, restaurants, lieux culturels et avancé dimanche le couvre-feu à 18H00 pour huit nouveaux départements, soit 23 au total (ils seront 25 mardi), le gouvernement risque encore d'être placé face à des choix difficiles. Un conseil de défense sanitaire est prévu mercredi, à la veille d'une nouvelle conférence de presse gouvernementale jeudi.

 "A ce stade, il n'y a pas de reconfinement prévu mais évidemment nous suivons la situation avec beaucoup d'attention (…) et évidemment on continuera à prendre les mesures nécessaires, notamment dans certaines villes", a expliqué le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, sur Europe 1.

Le gouvernement se prépare à "toutes les hypothèses" mais veut "éviter jusqu'au bout un confinement des écoles", a confié l'un des participants à une réunion lundi du comité de liaison parlementaire, où le Premier ministre Jean Castex a fait le point avec les chefs de groupes à l'Assemblée et au Sénat. A cette occasion, le gouvernement a annoncé qu'un projet de loi prolongeant l'état d'urgence sanitaire sera présenté mercredi au Conseil des ministres, pour être débattu les 18 et 25 janvier au Parlement.

"Taille de l'ennemi"

Alors que la circulation du virus est repartie à la hausse en décembre, les fêtes de fin d'année font craindre un rebond plus net en janvier. Santé publique France a comptabilisé 96.743 cas positifs la semaine du 28 décembre, "en nette augmentation", et 28.830 personnes testées le 4 janvier, jour de la rentrée, se sont avérées positives, au plus haut depuis la mi-novembre, selon les données consolidées de la plateforme Geodes.

Dans les hôpitaux, la charge reste élevée, avec environ 24.526 malades atteints du Covid hospitalisés dimanche, dont 2.620 en réanimation, un niveau qui n'a pas sensiblement baissé depuis près d'un mois. La semaine dernière, le nombre de décès quotidiens a oscillé entre 150 à 380, portant le bilan total à 67.750 morts depuis le début de l'épidémie.

Autre inquiétude: à quel point le variant "VOC 202012/01", qui a provoqué une flambée épidémique au Royaume-Uni, s'est-il installé en France? Pour essayer d'y répondre, et face à l'apparition de premiers clusters potentiels, une enquête nationale a été lancée, sous l'égide de Santé publique France, pour faire une "première cartographie" de ce variant, en analysant tous les tests positifs de jeudi et vendredi derniers.

"En milieu de semaine on saura quelle est la taille de l'ennemi et là il faudra prendre les mesures appropriées", a expliqué sur RMC/BFM-TV, l'épidémiologiste Arnaud Fontanet, membre du Conseil scientifique, qui guide les choix du gouvernement. Il a évoqué une "menace très sérieuse" et a invité à "se poser la question de la fermeture des frontières" avec certains pays comme le Royaume-Uni.

"Il est à craindre que l'aggravation de l'actuelle vague impose mi-janvier un nouveau confinement, du fait, de nouveau, des graves pressions sur le système de santé", ont estimé dans une tribune au Monde plusieurs médecins, dont l'infectiologue Gilles Pialoux et l'association PandemIA. "Le confinement strict et précoce est la meilleure arme contre la propagation virale, même s’il est de plus en plus mal vécu par la population", ajoutent-ils.

"Lever les verrous" 

Mais "seule la vaccination nous permettra d'éviter de perdre des vies que nous pourrions épargner", a insisté lundi la Société française de gériatrie et gérontologie, en appelant à "lever les verrous opérationnels à la vaccination". De son côté, France Assos Santé, qui représente les associations d'usagers, a demandé au gouvernement "de permettre rapidement aux pharmaciens et aux infirmier(e)s de vacciner largement".

Après de vives critiques sur la lenteur du démarrage de la campagne, le pays devait dépasser ce week-end les 100.000 personnes ayant reçu le vaccin de l'alliance Pfizer/BioNTech, parmi les résidents des Ehpad et les professionnels de santé, selon le ministre de la Santé Olivier Véran.

Au million de doses déjà reçues du vaccin Pfizer/BioNtech, plus de 50.000 doses du vaccin Moderna, qui vient d'être autorisé en Europe, devaient en outre être livrées lundi pour être acheminées dans le Grand Est, en Auvergne-Rhône-Alpes et en Paca afin d'être utilisées dans la semaine, a annoncé le ministère.

La campagne vaccinale devrait s'accélérer cette semaine et la suivante dans les maisons de retraite (Ehpad), où sont concernées environ 1 million de personnes âgées et de soignants à risque. 

Pour donner un coup d'accélérateur, le gouvernement, qui attend à ce stade 500.000 doses hebdomadaires du vaccin Pfizer, et à terme 500.000 doses par mois du Moderna, a changé de stratégie et ouvert la vaccination à tous les professionnels de santé de plus de 50 ans ou fragiles, ainsi qu'aux plus de 75 ans ne résidant pas en Ehpad, et ce dès le 18 janvier.

le Lundi 11 Janvier 2021 à 05:21 | Lu 689 fois