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Coronavirus : coup de fouet à la vaccination au Royaume-Uni avec le vaccin AstraZeneca/Oxford


Coronavirus : coup de fouet à la vaccination au Royaume-Uni avec le vaccin AstraZeneca/Oxford
Londres, Royaume-Uni | AFP | mercredi 30/12/2020 - Approuvé par le régulateur britannique, le vaccin contre le Covid mis au point par le groupe AstraZeneca avec l'université d'Oxford va permettre aux autorités britanniques d'accélérer la campagne de vaccination lancée début décembre, avec l'espoir d'enrayer au plus vite une envolée des cas attribuée à un variant du virus.

Premier Etat à approuver ce vaccin, le Royaume-Uni est l'un des plus touchés par la pandémie en Europe avec plus de 71.500 morts.

Il voit les contaminations atteindre des niveaux record - plus de 53.000 nouveaux cas mardi - , faisant craindre le pire pour les semaines à venir alors que ses hôpitaux se trouvent déjà au bord de la rupture. Une grande partie de sa population a été reconfinée.

Le vaccin "national" était donc très attendu. Il est bien moins cher que celui de Pfizer/BioNTech déjà distribué et peut être conservé dans un réfrigérateur, à une température située entre deux et huit degrés Celsius, ce qui facilite une vaccination à grande échelle. 

Il a reçu le feu vert mercredi de l'Agence de réglementation des médicaments et des produits de santé (MHRA) qui a conclu qu'il "répondait à ses normes strictes de sécurité, de qualité et d'efficacité", a annoncé le ministère de la Santé dans un communiqué.

Ce vaccin sera utilisé dès lundi au Royaume-Uni qui en a commandé 100 millions de doses, de quoi vacciner 50 millions d'habitants avec deux doses chacun.

Le Premier ministre Boris Johnson a salué un "triomphe pour la science britannique". "Nous allons maintenant vacciner autant de gens possible le plus rapidement possible", a-t-il déclaré sur Twitter.

Pour accélérer l'administration d'une première dose à une population la plus large possible, les deux doses nécessaires seront espacées considérablement, jusqu'à 12 semaines, période pendant laquelle les personnes vaccinées sont protégées.

La priorité est donnée à neuf catégories à risques représentant 99% des décès: résidents de maisons de retraites, soignants, personnes âgées de plus de 50 ans et personnes à risque.

Lors d'une conférence de presse, les experts scientifiques qui conseillent le gouvernement ont expliqué que le vaccin offrait une protection à partir du 22e jour suivant la première injection, et pour au moins trois mois.

Deux doses complètes

Le vaccin AstraZeneca/Oxford est le deuxième vaccin approuvé par la MHRA, après celui de Pfizer/BioNTech. Depuis Margaret Keenan, 91 ans, première personne vaccinée à l'aube du 8 décembre à Coventry, plus de 600.000 personnes l'ont reçu.

L'enjeu est majeur pour le gouvernement de Boris Johnson, très critiqué pour les ratés de sa gestion de la pandémie. Face à la forte contagiosité du nouveau variant du coronavirus (jusqu'à 74% supérieure selon une étude britannique), il n'a pas caché que la vaccination représentait son principal espoir pour sortir des confinements locaux épuisants pour la population et dévastateurs pour l'économie.

Le vaccin Oxford/AstraZeneca se base sur une version affaiblie d'un virus commun chez les chimpanzés, génétiquement modifié.

Dans les résultats intermédiaires d'essais cliniques, le laboratoire britannique avait annoncé en novembre que son vaccin était en moyenne efficace à 70% contre plus de 90% pour ceux de Pfizer/BioNTech et Moderna.

Mais cette moyenne cachait de grands écarts entre deux protocoles: l'efficacité est de 90% pour les volontaires qui ont d'abord reçu une demi-dose, puis une dose complète un mois plus tard, mais de seulement de 62% pour un autre groupe vacciné avec deux doses complètes.

Ces résultats avaient été critiqués car l'injection d'une demi-dose était due à une erreur et seul un groupe réduit avait suivi le deuxième protocole, poussant l'entreprise à effectuer des recherches supplémentaires.

La version approuvée prévoit l'injection de deux doses complètes, le professeur Andrew Pollard, chef du projet, assurant sur la BBC disposer de "données très robustes" soutenant cette méthode. Il a assuré qu'il n'y avait "aucune preuve" indiquant que le vaccin n'était pas efficace contre le nouveau variant du virus.

le Mercredi 30 Décembre 2020 à 05:00 | Lu 194 fois