Le volet maritime des travaux devrait être lancé autour de mi-septembre (Crédit : Anne-Charlotte Lehartel).
Tahiti, le 28 août 2025 – Les prochains travaux maritimes de la zone biomarine Aruhotu de Faratea ont été présentés à la commune de Taiarapu-Est et à plusieurs associations de protection de l’environnement. Si le sentier d’accès au littoral et les exigences environnementales vis-à-vis des porteurs de projets ont été confirmés, dans l’immédiat les principales préoccupations portent sur les mesures de réduction de l’impact sur les coraux et les baleines dans le cadre de la pose des canalisations sous-marines.
Élus de Taiarapu-Est et associations, une vingtaine de personnes étaient réunies ce mercredi soir au centre Teaputa de Taravao pour un “point de situation” environnemental concernant les travaux maritimes de la zone biomarine Aruhotu de Faratea. Des représentants de la Direction des ressources marines (DRM), de Grands projets de Polynésie (G2P) et du bureau d’études Pae Tai Pae Uta (PTPU) ont présenté les avancées du chantier, ainsi que les enjeux identifiés et les mesures envisagées en conséquence.
Élus de Taiarapu-Est et associations, une vingtaine de personnes étaient réunies ce mercredi soir au centre Teaputa de Taravao pour un “point de situation” environnemental concernant les travaux maritimes de la zone biomarine Aruhotu de Faratea. Des représentants de la Direction des ressources marines (DRM), de Grands projets de Polynésie (G2P) et du bureau d’études Pae Tai Pae Uta (PTPU) ont présenté les avancées du chantier, ainsi que les enjeux identifiés et les mesures envisagées en conséquence.
Accès au littoral
Les questions des participants ont ponctué ces trois heures d’échanges, en commençant par l’accès au littoral. “C’est acté”, ont rassuré les intervenants. Un sentier pédestre public sera aménagé entre le bord de mer et la zone aquacole avec des horaires d’ouverture qui devraient être similaires à ceux de la zone industrielle voisine, prisée des familles et des sportifs. La préservation ou le replantage des espèces végétales endémiques a été souligné concernant le paysagisme.
S’agissant de la phase d’exploitation, les exigences imposées aux porteurs de projets pour prévenir les risques de pollution ont été interrogées. L’utilisation de produits chimiques sera “interdite”. Les entreprises seront soumises à la réglementation des installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE). Quel que soit le type de production, y compris pour les animaux “filtreurs”, des prélèvements seront réalisés régulièrement à plusieurs niveaux (en interne, lors des rejets et dans la baie). Un comité de suivi sera mis en place avec des représentants des différentes parties prenantes, dont les associations, et les résultats des relevés seront communiqués.
Dragage et nuisances sonores
Dans l’immédiat, le principal sujet de préoccupation concerne les travaux d’installation des quatre canalisations sous-marines de pompage et de rejet pour une durée de quatre à six mois. L’assemblage dans la baie de Phaëton est terminé depuis le mois d’avril et le remorqueur est attendu autour de mi-septembre. La pose temporaire de palplanches pour permettre le coulage des tuyaux dans des tranchées doit être opérée par un chemin de drague tant que la profondeur n’est pas suffisante pour permettre le passage de la barge, à l’image des premiers travaux menés il y a quelques mois au motu de Faratea. À cette contrainte technique s’ajoutent des problèmes d’hyper-sédimentation. Pour Vetea Liao de l’association Tama no te tairoto, il y a un risque de “pression sur l’écosystème corallien” et un suivi des conséquences s’impose.
Il n’est pas le seul à alerter à ce sujet. Le responsable d’un club de plongée s’inquiète aussi pour les mammifères marins, dont les baleines, nombreuses dans ce secteur pendant la saison des naissances. Entre les retards et les impératifs météorologiques, le calendrier du chantier tombe à la “pire période de l’année”. Les risques de collision ont effectivement été pris en compte, ainsi que les nuisances sonores sous-marines occasionnées par le vibrofonçage. Un protocole sur-mesure a été établi en concertation avec l’association Oceania, l’idée étant de suspendre les travaux en présence d’une baleine et de son baleineau dans un périmètre qui aura été préalablement défini grâce à un hydrophone et à l’observation visuelle. Cet effort n’a pas semblé convaincre au vu du taux de fréquentation de la zone et du récent renforcement des mesures de protection à l’égard des cétacés.
Une seconde rencontre devrait être organisée prochainement pour permettre à d’autres personnes de s’informer et de partager leur point de vue.
Charles Egretaud, représentant du bureau d’études Pae Tai Pae Uta : “On essaie de trouver des solutions”
“Sur ce projet, l’étude d’impact a été réalisée de 2019 à 2021, et la phase de consultation a été prolongée avec des échanges jusqu’en juin 2022. Depuis, il y a eu des retours directs ou indirects, et aussi des interventions des services du Pays. La DRM souhaite que ce projet soit exemplaire, donc on essaie de trouver des solutions au niveau du plan de gestion environnementale. Ce type de rencontre, c’est important : il faut communiquer pour vérifier certains points et s’assurer qu’on n’est pas passé à côté de quelque chose d’important. Ça permet d’adapter au mieux les procédures de chantier”.
Un futur pôle aquacole
Les premières études pour la création de la zone biomarine Aruhotu de Faratea remontent à 2016. Estimé à 3,6 milliards de francs, ce projet vise à développer l'aquaculture en Polynésie française en favorisant l'innovation et l'économie circulaire sur la base d’une production durable (sans produit chimique et dans le respect des normes internationales de rejets). Huit lots sont en cours de création et six entreprises locales ont été sélectionnées pour augmenter la production (crevettes, bénitiers) ou développer de nouvelles filières (holothuries, huîtres de roche), y compris via des activités complémentaires (valorisation des rejets, production d’alimentation animale). Elles seront locataires et investiront pour créer leurs fermes et écloseries. Les estimations tablent sur 50 emplois directs et 150 emplois indirects.





































