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Consensus sur l'avenir de la Nouvelle-Calédonie sauf sur le drapeau

PARIS, 24 juin 2010 (AFP) - La réunion du comité des signataires de l'accord de Nouméa sur l'avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie s'est achevée jeudi à Matignon sur un consensus entre les indépendantistes et la droite non- indépendantiste, sauf sur la question sensible du drapeau.


Consensus sur l'avenir de la Nouvelle-Calédonie sauf sur le drapeau
"Ce comité est un grand succès au profit de l'avenir de la Nouvelle-Calédonie", a déclaré le député Pierre Frogier, leader de l'UMP locale, à sa sortie de cette réunion annuelle, ouverte et conclue par François Fillon au terme d'une journée de discussion.

Un avis partagé par le parti indépendantiste de l'Union Calédonienne "satisfait de ce comité de signataires" qui "est passé au-delà des clivages politiques".

Le président du gouvernement local Philippe Gomes (Calédonie ensemble, droite) a également jugé que "les 4/5e des travaux ont été positifs et ont permis de rassembler les points de vue" notamment sur les travaux préparatoires en vue de 2014.

A cette date ou au plus tard en 2018, un référendum d'autodétermination, prévu par l'accord de Nouméa de 1998, doit être organisé. Les participants ont acté la mise en place d'un comité de pilotage, comprenant des experts, pour commencer à réfléchir à l'élaboration d'un statut définitif pour l'île.

Signé entre l'Etat, la droite non-indépendantiste et les indépendantistes, l'accord organise la décolonisation de l'archipel français du Pacifique situé à 18.000 km de la métropole au travers de transferts de compétences, de la création d'une citoyenneté ou de la reconnaissance de l'identité kanake.

Bien que sa mise en oeuvre ait pris du retard, l'accord de Nouméa stipule qu'à son terme, la France n'exercera plus que les compétences régaliennes (justice, ordre public, monnaie, défense et affaires étrangères).

Mais le président Nicolas Sarkozy a souhaité que "bien avant 2014" des discussions s'engagent pour aboutir à une solution consensuelle, à même d'être approuvée par "une très large majorité", semblant exclure la possibilité de l'indépendance pourtant prévue par l'accord de Nouméa.

Sur la question sensible des signes identitaires qui n'avance pas depuis douze ans en raison de divergences, indépendantistes et droite calédonienne se sont entendus sur deux drapeaux flottant côte à côte: le drapeau tricolore et un autre à cinq couleurs représentant la spécificité de l'île.

En revanche M. Gomes, qui milite pour un seul drapeau, n'y adhère pas. Il a d'ailleurs quitté la réunion sans assister au pot qui a suivi la réunion et lors de sa prise de parole M. Frogier a quitté la salle. Pour ce dernier, M. Gomes "n'a aucune légitimité" sauf "celle de président du gouvernement" local.

L'Etat et les dirigeants calédoniens sont aussi parvenus à un accord sur le calendrier des transferts de compétences (enseignement, circulation maritime et aérienne, droit civil) et les mesures d'accompagnement de l'Etat. Unanimité également sur les contrats de développement 2011-2015 avec la reconduction d'une enveloppe de 45 milliards de Francs pacifiques.

Cette réunion intervenait sur fond de rivalités internes aux deux camps. Les indépendantistes se déchirent entre d'un côté l'Union Calédonienne et de l'autre Palika qui semblent avoir mis leurs différends de côté à l'occasion de ce comité.

En revanche les bisbilles se poursuivent à droite. Pierre Frogier et Harold Martin (L'Avenir Ensemble) sont en conflit ouvert avec Philippe Gomes tant sur les dossiers de gestion courante qu'à propos des discussions sur l'avenir.

Les participants étaient ensuite conviés à l'Elysée où ils devaient être reçus par M. Sarkozy.

Rédigé par AFP le Jeudi 24 Juin 2010 à 07:12 | Lu 732 fois