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Conseil d'Etat : le volet financier des emplois fictifs définitivement validé


PARIS, 16 février 2015 - Le conseil d’Etat met un terme définitif, ce lundi, à la procédure de contestation initiée par Gaston Flosse et 20 autres personnes, après refus par l’Assemblée de reconnaître le caractère d’utilité publique de plus de 230 millions Fcfp de dépenses pour des emplois cabinets contractés par la présidence en faveur de syndicats ou de communes, de 1996 à 2004.

Après les condamnations définitives au plan pénal dans l’affaire dite des emplois fictifs, place aux condamnations financières alors que la cour d'appel de Papeete pourrait statuer sur les intérêts civils dans cette affaire le 30 avril prochain à Papeete.

Ce lundi à Paris, le Conseil d’Etat a rendu une ultime décision dans le volet financier lié à la procédure de "gestion de fait" des emplois cabinet de la présidence Flosse. Par sa décision, la plus haute juridiction de l’ordre administratif confirme la validité du refus par l’Assemblée de la Polynésie française de reconnaître le caractère d’utilité publique de 230,99 millions Fcfp de dépenses engagées de 1996 à 2004 par Gaston Flosse avec la complicité d’Edouard Fritch, Michel Buillard, René Temeharo, Thomas Moutame, Marcelin Lisan, mais aussi des syndicalistes Jean-Marie Yan Tu et Cyril Legayic et au total 21 personnalités polynésiennes.

La cour des comptes avait décidé de surseoir à statuer en 2012 en attendant que soit purgée cette procédure administrative. Son jugement est dorénavant attendu qui doit statuer sur le remboursement de ces sommes dues à la Polynésie française.

L’affaire avait été déclenchée par une série de 14 jugements de la Chambre territoriale des comptes de Polynésie française, en date du 29 février 2008. L’autorité financière avait alors déclaré Gaston Flosse et 22 autres personnes « comptables de fait » conjointement et solidairement pour un montant de dépenses contestables évalué en 230,99 millions Fcfp.

Sept ans de procédure

Ces dépenses concernaient la rémunération de quatorze agents, c'est-à-dire les salaires, cotisations sociales, indemnités de congés payés et, pour un dossier, les indemnités représentatives, sur la période de 1996 à 2004.

Jean-Pierre Combes, alors commissaire du gouvernement auprès de la Chambre territoriale des comptes, avait estimé que Gaston Flosse "avait fait supporter à la Polynésie française des dépenses qui ne correspondaient à aucune activité réelle pour le fonctionnement de l'institution du Pays" et que la Polynésie avait "pris à sa charge des dépenses qui concernaient soit des communes, soit des syndicats".

En novembre 2008, sous la présidence Temaru, une tentative de reconnaissance du « caractère d’utilité publique de ces dépenses » avait été rejetée par l’Assemblée de la Polynésie française. Quatorze projets de délibérations visant à autoriser a posteriori un total de 230,995 millions Fcfp de dépenses effectuées avaient été retoqués par les élus polynésiens en séance plénière.

Une reconnaissance par l’APF de l’utilité publique de ces dépenses, aurait permis aux personnes visées dans cette affaire de se soustraire à une éventuelle obligation de remboursement des sommes au Pays. Ce vote aurait en effet ouvert la voie à une procédure administrative de régularisation des dépenses effectuées pour les montants figurant dans chacun des 14 projets de délibération (voir ICI). Mais l’Assemblée avait refusé de couvrir cette affaire.

Gaston Flosse s’était alors tourné vers le tribunal administratif de la Polynésie française pour contester la validité de la décision de l’APF. Il dénonçait notamment l’emploi, lors des débats en novembre 2008, de la langue tahitienne pour certaines interventions. Il soulignait également dans son recours que la mise à disposition d’agents, rémunérés par le Pays, à des communes et syndicats relevait d’un principe "d’assistance technique" prévu par la loi statutaire de 1996.

Ces arguments n’ont pas plus prospéré en première évocation qu’en appel, à Paris, ou le recours de l’ancien président avait été rejeté par la cour administrative d’appel, début juillet 2013.

L’arrêt rendu ce lundi par le conseil d’Etat met un terme définitif à cette procédure de contestation de la décision prise par l’Assemblée en novembre 2008.

L'ultime étape de cette procédure doit dorénavant se jouer devant la cour des comptes et pourrait se solder par une lourde addition du 231 millions Fcfp pour Gaston Flosse et la vingtaine de personnes reconnues comptables de fait dans ce volet financier de l'affaire des emplois fictifs.
ce_372705_16022015.pdf CE_372705_16022015.pdf  (372.84 Ko)

14 procédures : 230,9 millions Fcfp

Du 16 juillet 2001 au 9 juin 2004 : 5,84 millions Fcfp (poursuivis : Gaston Flosse, Victor Doom, François Asen)

Du 16 juillet 2001 au 9 juin 2004 : 13,03 millions Fcfp (poursuivis : Gaston Flosse, Victor Doom, Gaston Bernardino)

Du 15 janvier 1998 au 9 juin 2004 : 39,41 millions Fcfp (poursuivis : Gaston Flosse, Thomas Moutame, Emile Brotherson)

Du 18 mai 2001 au 9 juin 2004 : 7,48 millions Fcfp (poursuivis : Gaston Flosse, Edouard Fritch et Gustave Heitaa)

Du 3 juin 2002 au 9 juin 2004 : 4,98 millions Fcfp (poursuivis : Gaston Flosse, Teotahi Faua, Robert Hitiaa)

Du 18 mai 2001 au 9 juin 2004 : 5,97 millions Fcfp (poursuivis : Gaston Flosse, Juliette Nuupure, Hands Pifao)

Du 10 juin 1998 au 9 juin 2004 : 22,18 millions Fcfp (poursuivis : Gaston Flosse, Michel Buillard, René Temaharo)

Du 6 août 2001 au 9 juin 2004 : 6,65 millions Fcfp (poursuivis : Gaston Flosse, Edwin Tere, Sylvia Wong Po)

Du 18 mai 2001 au 9 juin 2004 : 15,33 millions Fcfp (poursuivis : Gaston Flosse, Marcelin Lisan, Bruno Taaroamea)

Du 1er août 2001 au 9 juin 2004 : 10,56 millions Fcfp (poursuivis : Gaston Flosse, Michel Buillard, Marcelino Teata)

Du 2 décembre 1996 au 17 mai 2001 : 21,63 millions Fcfp (poursuivis : Gaston Flosse, Jacques Vii, Johnes Cridland)

Du 1er juin 2002 au 9 juin 2004 : 10,19 millions Fcfp (poursuivis : Gaston Flosse, Heifara Parker)

Du 16 septembre 1996 au 9 juin 2004 : 40,17 millions Fcfp (poursuivis : Gaston Flosse, Cyril Le Gayic)

Du 10 février 1997 au 9 juin 2004 : 27,58 millions Fcfp (poursuivis : Gaston Flosse, Bruno Sandras)

Rédigé par JPV avec Serge Massau le Lundi 16 Février 2015 à 14:42 | Lu 2566 fois
           



Commentaires

1.Posté par zozo le 16/02/2015 16:14 | Alerter
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moitié moitié ! 115 millions pour G FLOSSE et le reste pour les autres !!!!Mt jacqueline EMERE tavini-tahoera restez calme, c'est que le début !!! l' héritage va en prendre un coup !!!

2.Posté par zozo le 16/02/2015 16:18 | Alerter
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231 millions plus les intérêts, ça va permettre de remplir les étagères de la croix rouge !!!

3.Posté par Bob BOB le 16/02/2015 17:39 | Alerter
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BOBb
Conseil d'État, Conseil Constitutionnel, Cour des Comptes, Tribunal Administratif : c'est la ligue des juristes et la preuve d'une alliance anti Flosse.

Vive la révolution ! Viva Zapata ! Viva Tahiti !

4.Posté par Gatien le 16/02/2015 19:00 | Alerter
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ça me rappelle la justice américaine lorsqu'elle cumule les peines et vous condamne à 150 ans de prison. Heureusement le ridicule n'a jamais tué la justice, i lait juste se pâmer les idiots ! et les méchants aussi qui se réjouissent toujours du malheur des autres...

5.Posté par J.M. le 16/02/2015 19:16 | Alerter
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A la caisse, please !

6.Posté par zozo le 16/02/2015 21:16 | Alerter
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ALLO Mm C BOURNES il y a des information qui tombent concernant le TAHOERA-TAVINI !! Vous pourriez lancer une souscription de votre propre initiative. Vous devez bien ça à G FLOSSE vote idole de toujours (sauf quand il était ultraminoritaire)

7.Posté par Gabs le 16/02/2015 22:27 | Alerter
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Savez-vous planter les choux... à la mode de chez nous !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

8.Posté par fiututafé le 17/02/2015 06:22 | Alerter
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oufff! Enfin!!!..y a quand même une justice...

9.Posté par emere cunning le 17/02/2015 06:45 | Alerter
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@ zozo and co,
"l' héritage va en prendre un coup !!! "
Nous y voilà. Jaloux, envieux, mesquins, haineux... merci de nous montrer une fois de plus votre visage des plus minables. Il est indéniable que G Flosse a travaillé dur toute sa vie et mérité salaire comme bien d'autres, mais votre haine de cet homme qui a fait avancer ce Pays est plus forte que tout. Votre justice payée pour lui rentrer dans le chou est en marche et fera ce qu'il faut pour tout lui prendre et le jeter sur la paille. Inutile pour autant de vous cacher derrière la Croix rouge, je doute fort que des gens comme vous s'y soient arrêtés, aient donné ne serait ce qu'un paquet de riz. Même pas honte en plus ! MINABLE !

10.Posté par ugly quijot le 17/02/2015 08:03 | Alerter
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40 patates en 8 ans (sans compter les autres sources de revenu). Bien joué Le Gayic. J'espère que ces sommes t'ont bien aidé dans ta mission d'assister les salariés modestes...

11.Posté par simone grand le 17/02/2015 09:28 | Alerter
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Pendant des années, surtout celles où je fus mise à l'écart pour refus d'obéissance servile et créativité impertinente, j'ai regardé perplexe des gens que je n'aurais pas embauché comme agent CC3 et encore moins comme cadre, je les ai vus empocher des rémunérations à vous dégoûter d'avoir une formation professionnelle et universitaire aboutie.
Aussi, ces décisions rassurent quelque peu

12.Posté par Noa T le Juda le 17/02/2015 15:18 | Alerter
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tout est dit dans le post de Mme Simone GRAND!!! rien à rajouter.

13.Posté par terara le 18/02/2015 05:23 | Alerter
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Il y a donc une Justice... Ni jaloux, ni envieux, juste des citoyens qui en ont marre de voir des pauvres types imbu de leurs personnes profiter de l'argent publique. On se demande alors pourquoi on est en crise ? Franchement, avec ces millions dilapidés par la corruption, y'a pas à chercher midi à quatorze heure.

14.Posté par Gunther le 18/02/2015 09:20 | Alerter
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Madame Bourne ne commente ni cette actualité, ni l'histoire de la marque Mahana Beach.
Par contre elle nous fait le récit aujourd'hui d'une Polynésie en crise :
"Finalement le moment attendu dans la hiérarchie des valeurs locales fut celui où les responsables d'ATN firent péter les bouchons du nouveau champagne (...). Délicieusement rosé, le champagne" Jacquard" un must de bulles gouleyantes transforma très vite le brouhaha en bourdonnement intense de rires et de conversations joyeuses au point de faire dire à Jimmy Ly l'écrivain très prisé dans les cercles culturels de Tahiti en évoquant l'affaire épicée DSK : "Celui-ci n'a pas tort de dire, que rien ne ressemble plus à un trou du cul normal qu'un trou du cul d'une prostituée." ! Et vlan, ça déride..."

Hahaha du grand journalisme assurément......