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Conférence régionale à Samoa sur le peuple lapita


Conférence régionale à Samoa sur le peuple lapita
APIA, mardi 28 juin 2011 (Flash d'Océanie) – Spécialistes mondiaux et régionaux de l’archéologie océanienne ont entamé mardi dans la capitale samoane Apia une réunion largement consacrée à faire un point sur l’état des connaissances concernant le peuple Lapita, considéré comme fondateur d’un grand nombre de populations modernes du Pacifique.
Cette conférence, organisée conjointement par le Centre d’ Études Samoanes de l’université nationale de cet État et par l’université néo-zélandaise d’Otago, devrait permettre aux chercheurs de la région se partager leurs connaissances, sous forme de communications, et de les comparer, rapporte mardi Radio New Zealand International.
Un autre volet de cette réunion devrait être consacré aux techniques d’identification et de datation des obsidiennes.
Le peuple Lapita, il y a plus de trois mille ans, est réputé avoir essaimé depuis l’Asie du Sud-est (et en particulier la Corée) pour ensuite de disperser, à bord de grandes pirogues à voile, dans la plupart des îles de la Mélanésie, allant jusqu’à la Polynésie, dans un grand mouvement migratoire et exploratoire d’Ouest en Est.
Les vestiges les plus caractéristiques de leurs passages successifs et implantations sont les poteries finement ornementées qui portent depuis leurs noms, et qui ont été retrouvées aussi en Papouasie-Nouvelle-Guinée, en Nouvelle-Calédonie, à Vanuatu, à Fidji et à Samoa.
Le musée du Quai Branly, à Paris, a organisé du 9 novembre 2010 au 9 janvier 2011 une exposition exclusivement consacrée à ce peuple fondateur et intitulée « Lapita, Ancêtres océaniens ».

Vestiges du peuple lapita : de nombreuses découvertes à Fidji et à Vanuatu

Les fouilles sur des sites jusqu’ici inconnus se sont multipliées ces dernières années, confirmant le plus souvent la thèse de l’origine asiatique de cette migration millénaire.
En juillet 2005, une équipe d’archéologue et d’étudiants de l’Université du Pacifique Sud (USP, basée à Suva, Fidji) et du Musée national de cet archipel annonçait la découverte d’un nouveau site comportant « des milliers de vestiges » et « size squelettes » présumés étant la marque de la présence d’un village « lapita », peuple réputé ayant colonisé, à partir de l’Asie, la plupart des pays de la Mélanésie.
Ce nouveau site, sur l’emplacement actuel du village de Bourewa (Sud-ouest de l’île principale de Viti Levu), comporterait des objets dont les premiers exemplaires, datés au carbone 14, affichent plus de trois mille ans d’âge.
Cette équipe d’une trentaine de personnes, dirigée par le professeur néo-zélandais Patrick Nunn, estimait alors qu’en dépit de la découverte antérieure de précédents sites lapita à Fidji, celui de Bourewa se révèle être désormais le plus ancien et aurait été habité aux environs de 1.200 avant notre ère.
Les pièces mises à jour révèleraient aussi, selon les scientifiques, la pratique de rites funéraires jusqu’ici inconnus chez les Lapita : plusieurs poteries ont été retrouvées près des ossements.
Selon les découvertes initiales faites sur le site de Bourewa, de grandes similitudes existeraient dans les motifs et les objets (y compris un type caractéristique d’obsidienne) déjà trouvés en Papouasie-Nouvelle-Guinée et aux Salomon.

Enterrements « secondaires »

Entre-temps, d’autres fouilles importantes sous la direction de scientifiques australiens, Français de métropole et de Nouvelle-Calédonie ont eu lieu à Téouma (près de la capitale de Vanuatu, Port-Vila) : un cimetière entier, datant de plus de trois mille ans, à été mis à jour en 2004.
Dans certaines tombes, les fouilleurs ont remarqué une variante « secondaire », jusqu’ici unique de l’enterrement avec des objets de valeur : certains crânes ont été trouvés scellés dans des poteries.
« La seule pratique similaire a été identifiée en Asie orientale, où l’on enterrait le crâne séparément du reste des ossements et scellé dans un pot », expliquait alors le professeur australien Matthew Spriggs, qui estimait aussi que cette découverte constitue une étape « majeure » et une « première mondiale » dans la connaissance de l’histoire du peuple Lapita.
Le nom de lapita a été donné par le professeur américain Edward Gifford, alors qu’il effectuait des recherches sur un site archéologique en 1952, après avoir exploré des sites similaires en Nouvelle-Guinée.

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Rédigé par PaD le Mardi 28 Juin 2011 à 15:20 | Lu 1334 fois