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Condamnée pour avoir mis deux coups de marteau à son mari


Tahiti, le 6 février 2023 – Une femme de 28 ans a été jugée lundi en comparution immédiate en état de récidive légale pour des violences avec arme commises sur son mari. Le 25 décembre dernier à Mahina, la prévenue avait mis deux coups de marteau sur la tête de son concubin lors d'une énième dispute conjugale. Elle a été condamnée à 18 mois de prison dont 12 avec sursis assortis du maintien en détention. 
 
Déjà condamnée en 2015 pour avoir mis un coup de couteau à son ex-compagnon et en 2020 pour avoir frappé son fils mineur avec un bois, une femme de 28 ans atteinte d'un handicap léger a de nouveau été jugée en comparution immédiate lundi pour des violences avec arme commises à Mahina le 25 décembre dernier. Ce jour-là, les pompiers de la commune avaient été appelés à Hitimahana pour prendre en charge un homme blessé de 53 ans qui avait reçu deux coups de marteau sur la tête. Interpellée par les gendarmes, sa compagne de 25 ans sa cadette avait reconnu avoir porté le premier coup de marteau en indiquant qu'elle avait commis ce geste après avoir été elle-même frappée par son conjoint et ce, dans le cadre d'une dispute futile portant sur un chargeur de téléphone. Entendue à son tour, la victime avait rejeté en bloc les accusations de violence conjugale en expliquant que son épouse passait son temps à l'insulter.
 
Selon les éléments recueillis dans l'entourage familial du couple, l'homme n'est pas quelqu'un de violent. Mais à la barre du tribunal lundi, la prévenue a de nouveau affirmé qu'elle lui avait mis des coups de marteau car elle avait eu peur de se faire rosser. Alors qu'elle affirmait également que le 24 décembre, son conjoint l'avait fait tomber et lui avait ainsi causé un hématome sur le visage, la présidente du tribunal lui a fait remarquer que “personne” dans leur entourage n'avait jamais vu aucun “coup” et qu'elle ne présentait aucune trace physique venant étayer ces accusations. 
 
 
“La victime pardonne”
 
 
Face au tribunal, le mari de la prévenue est ensuite venu réaffirmer qu'il n'avait jamais frappé sa femme le jour des faits en expliquant, en revanche, qu'ils avaient une relation conflictuelle. “Elle pratique l'adultère de manière régulière et sa vie est faite de mensonges”, a-t-il ainsi attaqué avant d'indiquer qu'il aime sa femme et que cette dernière lui “manque” depuis qu'elle a été placée en détention. “Comme dans quasiment tous les dossiers de violence conjugale, la victime pardonne”, a réagi le procureur de la République en rappelant qu'à “un coup de marteau près”, madame aurait “fini devant les assises” et son monsieur “dans un cercueil”. Il a ensuite requis 18 mois de prison dont 12 mois de sursis probatoire pendant deux ans. Le tout assorti du maintien en détention. 
 
Pour la défense de la récidiviste, Me Sylvain Fromaigeat s'est tout d'abord attardé sur les conditions de vie du couple qui demeure à Hitimahana, un “endroit où on a littéralement stocké les gens qui viennent des îles” qui vivent “à 8, 10 ou 15” dans des “cabanes collées les unes aux autres”. L'avocat a ensuite évoqué un “couple”qui “fonctionne bizarrement” et a fustigé les propos tenus par le mari de sa cliente à la barre : une “opération de dénigrement”, selon lui. Après en avoir délibéré, le tribunal a suivi les réquisitions du parquet en condamnant la jeune femme à 18 mois dont 12 avec sursis. Il a ordonné le maintien en détention et la confiscation du marteau. 

 

Rédigé par Garance Colbert le Lundi 6 Février 2023 à 19:07 | Lu 901 fois